L’activité politique porte ses exigences, les cours universitaires exigent parfois une certaine concentration voire un rythme ardu à l’étudiant. Entre le marteau et l’enclume, certains ne s’en lassent pas mais trouvent réalisable cette alliance.

En pleine conversation avec ses camarades étudiants sur la politique, Abdoulaye Sow défend passionnément son leader du « mouvement les Serviteurs » en cette période de parrainage pour les élections législatives. Réplique sur réplique, le jeune de 22 ans semble être à l’aise pour asseoir ses idées dans cette chambre du campus social.

Habillé d’un pantalon bleu assorti d’un polo vert, qui laisse manifestement apparaitre son bras au teint clair, Abdoulaye Sow ne dénie pas la compatibilité de la politique aux cours universitaires. Cet étudiant en Science politique considère sans ambages que « l’engagement politique est un moyen pour les étudiants de s’exprimer et de surcroît, intégrer les mouvements politiques ».

Pour lui, l’alliance est plutôt bénéfique pour l’étudiant. Le « serviteur » juge inestimable l’apport des étudiants qui investissant le champ politique. « L’importance est d’intégrer les partis et les mouvements pour essayer de changer la face de la politique au Sénégal », pense le coordonnateur communal de Gandon (Saint-Louis), voix posée. « C’est un devoir pour les jeunes, poursuit-il avec un air rassuré, d’accompagner, d’intégrer et de participer aux différentes activités des parties ».

Source de tensions dans le campus
En revanche, le « poulain de Pape Djibril Fall » précise que cet engagement peut être source de problèmes, de haine, de division au sein de l’espace universitaire.

Depuis plusieurs années, les étudiants se sont intéressés à la politique, à la marche du pays. Des Hommes politiques ont même pu émerger dans la cité universitaire, d’autres chefs de partis ont fait des étudiants leur cible prioritaire dans leurs recrutements, vu l’énorme coup de pouce estudiantin et électoral dont ils peuvent profiter.

Cependant, la vie politique des étudiants, alliée aux études, n’est pas aisée. Même si certains d’entre eux s’accrochent. Mieux, en dépit des cours à l’université, ils trouvent louable cet engagement politique dont ils chantent les éloges. Selon certains étudiants de l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (Ucad), engagés en politique, ce n’est qu’une question de priorité.

« Tout est dans la méthode de travail et dans la période. S’il faut consacrer du temps aux activités politiques, nous en faisons notre priorité. Mais quand les études s’imposent, il faudra se concentrer », argue Diamé Faye, coordonnateur des étudiants de Pastef à l’Ucad. Selon l’étudiant en Droit, les études universitaires riment bien avec l’engagement politique qu’il juge important dans la vie estudiantine. « Il faudra juste mettre en place un calendrier précis pour éviter que l’un chevauche sur l’autre.

C’est à l’étudiant de s’organiser pour avoir un temps de s’occuper de sa vie politique et un autre consacré aux études », renchérit M. Faye, lunettes bien ajustées.

Contrairement au partisan de Pastef, Samba Ndiaye du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) considère, lui, qu’on ne peut allier les deux. « Chaque chose a son temps, comme le dit l’adage », avance-t-il. De taille moyenne, le « Puriste » croit purement à la « séparation des cours et de la politique ».

Planifier
Selon lui, « il ne peut y avoir de jonction, surtout en cité universitaire. Personnellement, je fais de la politique mais juste quand les cours sont terminés, c’est-à-dire en période de vacances ». D’autant plus, poursuit-il, si la politique constitue une des sources de violence dans l’espace universitaire, celle-ci n’est pas à saluer en temps académique. L’étudiant en Lettres ne nie pas, néanmoins, « l’importance capitale des étudiants dans la vie politique du pays », mais croit davantage à la consécration universitaire avant tout.

« Je suis parmi les plus inflexibles dans ma vision politique mais pour porter un jour ce pays, faudra d’abord de la connaissance », souligne-t-il dans la foulée. Pensionnaire de l’Institut des sciences de l’environnement (ISE), Abdoulaye Cissé confie, quant à lui, que l’arrimage politique-études est une possible réalité.

Vu l’apport et l’espoir « manifestes » que les étudiants suscitent, le membre de « Benno Bokk Yakaar » (BBY) n’y va pas par quatre chemins. D’ailleurs, pour lui, l’engagement politique des étudiants n’est juste qu’une continuité de la lutte syndicale estudiantine. «Le syndicalisme est l’antichambre de la politique. Les deux riment convenablement », considère-t-il.

Avant de préciser : « Dans la vie politique actuelle, on ne peut conquérir le pays sans s’intéresser aux étudiants. C’est même méconnaitre la politique», renchérit l’ancien coordonnateur de la faculté de Droit. Pour lui, il n’y a aucune difficulté d’allier cours et politique. « La planification de l’étudiant est aussi importante. Certes dans certaines facultés, le rythme des cours, des recherches et des travaux restent compliqué, voire impossible à allier à la vie politique. Mais, pour être justement un bon étudiant, il faut s’intéresser voire même pratiquer de la politique », précise le militant du parti aux couleurs beige-marron.

Pour Diamé Faye, qui allie politique et cours depuis 2016, « certaines activités politiques peuvent coïncider avec les cours ou le calendrier universitaire, mais on tend toujours vers l’équilibre, si ce n’est les études qui prédominent ». Sur la même lancée, « d’ailleurs, notre leader (Ousmane Sonko) nous a toujours instruits de s’occuper d’abord des cours avant de faire autre chose. Pour nous, c’est la priorité. Néanmoins une fois déchargé, nous faisons notre partition dans la l’activité politique », fait-il savoir, expressément.

Manifestations politiques interdites au campus
Les autorités du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), qui n’ont souhaité s’exprimer sur la question, interdisent « les manifestations politiques dans l’espace universitaire quelles que soient les couleurs des mouvements et partis », nous confie anonymement un étudiant-syndicaliste, non sans évoquer la « légèreté des textes en ce sens ».

Samba du Pur estime qu’en tant que jeune instruit, dynamique et conscient, l’influence de l’étudiant dans la politique peut être fructueuse. « Les étudiants font partie de la catégorie sociale qui a suivi opportunément des études supérieures. Nous (les étudiants) avons le devoir de participer à la gestion de la cité, réfléchir sur des projets phares pour promouvoir cette bonne gouvernance», croit Diamé Faye du Pastef, dans sa tunique traditionnelle noire.

Dans la perspective des prochaines élections législatives, les étudiants sont prêts à accompagner leurs leaders. « Bien qu’il y ait les cours, nous sommes prêts à accompagner notre leader (Macky Sall), d’autant plus qu’il a réalisé un travail titanesque pour les étudiants », considère Abdoulaye Cissé de BBY, et par ailleurs cadre administratif au Coud.

Dans le cadre de leur coalition, Diamé Faye affirme avoir déjà retroussé les manches. « Nous y sommes. Notre rôle, en tant qu’étudiant, est dans la sensibilisation des électeurs, dans la mobilisation politique et participer à la massification et à la vulgarisation de notre idéologie politique. En tant que jeune et étudiant, ce dynamisme nous revient », souligne-t-il.

Dans cette optique, allier cours et politique est bel et bien possible, il faut juste, selon lui, concilier les exigences des études à celles de la vie politique.

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