Caroline Guèye et Fally Sène Sow ont été victimes de vandalisme, du moins c’est ce que les deux artistes ont publié sur leurs réseaux. En réalité, ce sont des enfants sans surveillance qui se sont donné un peu trop de liberté. Un impair qui pose le problème de la sécurité au Dak’art. Visite guidée à l’ancien Palais de justice qui abrite les expositions !

C’est une forteresse imprenable. L’ancien Palais de justice de Dakar, qui abrite le Dak’art 2022, est sous haute surveillance policière. Les limiers y sont en nombre au point de les prendre pour partie intégrante des œuvres artistiques. La barrière de sécurité installée au niveau du parking est le premier filtre. Passée cette étape, les camions de pompiers garés à droite se fondent parfaitement dans le décor. Une fois à l’entrée, un policier veille au grain. Son rôle est plus dissuasif qu’autre chose. En effet, aucune fouille n’est opérée sur le visiteur. A l’intérieur du bâtiment, ils sont 4 à s’asseoir sur la gauche. Ils sont presque invisibles.

Et parfois, ils jouent le rôle de standardiste. «Vous cherchez quelqu’un ?», demande un policier. Après la réponse, il nous guide vers l’installation de Caroline Guèye. Au premier étage, sur 90m2 et plus de 3m de hauteur, la meilleure artiste de l’Afrique de l’Ouest y a installé le Quantum Tunneling ou Effet tunnel en français. La démarche derrière l’œuvre part de ce phénomène qui se passe à l’échelle quantique, à l’échelle très, très petite, pour provoquer la réflexion sur 3 niveaux, tous reliés aux tunnels : il s’agit, dans un premier temps, du rappel des conditions de travail dans les mines.

Le 2ème niveau de lecture est l’innovaCon. Pour cela, elle pense aux tunnels que creuse Elon Musk aux Usa en utilisant la lévitation magnétique, un phénomène physique qui évite les frottements et qui permet d’aller à des vitesses très élevées. Le 3ème niveau est encore plus scientifique, ce sont des hypothèses émises par les chercheurs qu’il y aurait des trous de ver (wormholes), des tunnels qui permettraient d’aller d’un univers à l’autre.

Malgré les explications de Caroline Guèye, le visiteur se sent dans un labyrinthe. L’effet des miroirs et de la lumière tamisée pousse le visiteur à explorer le moindre centimètre carré. Seulement, la visite s’arrête sur à peine 3 mètres. En effet, «l’œuvre a évolué», soutient Caroline Guèye. Qui ne souhaite retenir que le positif du passage des élèves. En effet, alors qu’elle était sortie pour les besoins d’une interview, l’artiste qui a passé plus d’un mois pour installer son œuvre, a vu les bâches vandalisées. En réalité, ce sont les bambins, profitant d’un moment d’inattention des surveillants, qui ont détruit, en partie, l’œuvre.

Désormais, c’est une note écrite en gros caractère sur l’entrée, qui interdit la présence des enfants sanssurveillance, qui accueille le visiteur. Fally Sène Sow est aussi dans la même situation. La sécurité étant pointée du doigt, le directeur artistique du Dak’art est revenu sur cet impair. D’après Malick Ndiaye, on ne peut pas parler d’une faille de la sécurité pour la simple et bonne raison que «ce sont des enfants sans surveillance qui ont commis ces impairs».

lequotidien

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