La gastronomie de l’Océan indien et de l’Afrique de l’Ouest a été à l’honneur lors de la 2ème édition du Festival des arts culinaires du Sénégal, tenue du 12 au 15 octobre 2023 à la Place du souvenir africain. A l’initiative de la Plateforme des femmes entrepreneures pour le développement et la solidarité (Pfeds), cet évènement, qui entre dans le cadre d’échanges culturels et de partage avec d’autres pays, avait les Comores comme pays invité d’honneur.

Au Sénégal, la gastronomie occupe une place de choix dans le quotidien des populations. De la préparation au service, en passant par la manière de s’installer autour du plat pour la dégustation en famille ou entre amis, le tout est un rituel bien codifié. La gastronomie sénégalaise fait sans conteste partie des plus prisées du continent africain.

Et aujourd’hui, le ceebu jen, en français le riz au poisson, a été classé sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco en décembre 2021. Alors, au-delà de ce mets emblématique considéré comme le plat national du pays, désormais auréolé de cette prestigieuse distinction internationale, il est important de souligner que la gastronomie sénégalaise est d’une grande diversité.

Elle varie d’une région à une autre, et plusieurs de ses plats sont composés de produits typiquement locaux, de plus en plus méconnus des jeunes générations. Evidemment pour la Plateforme des femmes entrepreneures pour le développement et la solidarité (Pfeds), c’est un riche héritage qui, face aux nouveaux modes de consommation et à la vie moderne, mérite d’être préservé et valorisé pour le futur.

Ce qui pousse sans doute aujourd’hui plusieurs Sénégalais à s’investir dans la transformation des produits alimentaires locaux. Cependant, malgré un engagement sans faille pour la valorisation de ce pilier important du patrimoine culinaire, les Sénégalais rencontrent de nombreux écueils dont les plus tangibles restent l’accès à la terre, aux financements et l’absence de circuits formels de commercialisation… Sans oublier bien sûr, une rareté d’évènements consacrés à la gastronomie sénégalaise.

Or, le développement du tourisme sénégalais est une nécessité et il ne peut se faire sans la promotion de notre patrimoine culinaire. C’est dans ce cadre que la Plateforme des femmes entrepreneures pour le développement et la solidarité (Pfeds) a créé le festival des arts culinaires du Sénégal en 2022.

«Nous célébrons non seulement nos produits exceptionnels, mais aussi le courage et la persévérance qui caractérisent notre parcours entrepreneurial. Ce festival est bien plus qu’une simple célébration gastronomique. Il représente un témoignage vibrant de la créativité, de la diversité et du dynamisme qui caractérise le tissu entrepreneurial au Sénégal.

Nos produits exposés ici, élaborés avec passion et dévouement sont le reflet de la richesse de notre terroir», dixit Anna Djiguène Thiam Kassé, la présidente de Pfeds. Selon elle, au-delà des arts culinaires, c’est le patrimoine culturel africain qu’il faut préserver. Mme Thiam Kassé plaide auprès des ministères de la Culture, du Commerce, de la Femme, de l’Agriculture, de l’Elevage, mais aussi des projets comme le Programme de développement durable des exploitations pastorales du Sahel (Pdeps) pour une labélisation des produits sénégalais. «Il faut aller vers la labélisation», lance-t-elle.

«La gastronomie, c’est l’identité d’un pays»
A travers ce festival, qui ouvre une fenêtre sur des saveurs venues d’ailleurs, des exposants comoriens, béninois et des dizaines d’autres exposants venus des 11 régions du Sénégal ont participé. 4 jours durant, les exposants ont partagé avec le public des plats typiques de leur gastronomie dont le thème était : «Valorisation de notre production locale : une riposte à l’insécurité alimentaire et un frein à l’émigration.»

Bien que la dégustation demeure la vocation principale de ce rendez-vous culinaire, l’événement a aussi un grand volet commercial réservé aux entrepreneurs. Il se positionne, par-delà, comme une vitrine de promotion de la destination Sénégal, à l’artisanat local et les spécificités régionales afin d’inciter les visiteurs nationaux et les touristes à aller découvrir la richesse culinaire du Sénégal.

Présidant la cérémonie d’ouverture, l’ambassadeur de l’Union des Comores, Saïd Mohamed Djanffar, a indiqué que les Comores et le Sénégal ont une longue tradition culinaire et partagent en commun des similitudes de consommation. «La gastronomie, ce sont la culture, le savoir-faire, le patrimoine. En un mot, la gastronomie, c’est l’identité d’un pays. Elle facilite l’intégration, le partage et crée la proximité», se réjouit-il.

Lequotidien

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