Malgré un approvisionnement suffisant des denrées alimentaires, des tensions sont notées, notamment la pomme de terre dont les prix ont connu une forte hausse. Toutefois, la ministre du Commerce, qui a sillonné quelques marchés dakarois, avait promis un approvisionnement correct de ce produit dès la nuit d’hier.

Dans tous les marchés, les prix de tous les produits ont flambé à quelques jours de la Tabaski. La ministre du Commerce, qui était sur le terrain pour constater le niveau d’approvisionnement des étals, s’est rendue à Tilène, Castors, Thiaroye et Keur Massar, s’est rendu compte que les marchés sont bien approvisionnés en ognons et autres denrées. Par contre, ce n’est pas le cas de la pomme de terre. «A la suite des visites des différents marchés, nous avons noté qu’il y a une disponibilité suffisante des produits, mais nous avons noté des tensions sur la disponibilité de la pomme de terre», admet Aminata Assomme Diatta.

Ce manque de pommes de terre s’explique, car «c’est un produit qui pourrit rapidement». «L’autre raison qui explique ce manque, c’est le retard des commerçants à effectuer des commandes par souci de voir les pommes de terre pourrir avant la fête de la Tabaski. Les commerçants ont commencé véritablement les commandes le lundi passé. Jusqu’au weekend dernier, il n’y avait pas un grand rush auprès de l’usine. C’est pourquoi il y a beaucoup de difficultés pour avoir accès aux produits», justifie Assomme Diatta.

Cette tension serait à l’origine de l’explosion des prix. Car, si dans les marchés visités le prix du kilogramme de l’ognon se vend à 500 F et le sac à 7 mille F, celui de la pomme de terre oscille entre 800 et 900 F. Alors que le prix d’achat du sac varie entre Tilène, Castors, Gueule Tapée. Il est entre 10 mille, 11mille et 12 mille F. Au marché Thiaroye, il se vend à 15 mille F. «Aujourd’hui le seul produit dont le prix a atteint un niveau vraiment élevé est la pomme de terre au niveau de certains sites. Jusqu’à hier (mercredi), il y en a qui achetaient le sac de pommes de terre à 10 mille, 11 mille F. Nous venons de certains marchés, il y a encore ces prix : 8 mille 500, 9 mille, 11 mille voire 12 mille F. Ici (Thiaroye), on nous a fait part de certains prix qui sont élevés, c’est-à-dire 15 mille F. Mais, nous n’avons pas encore vu ces prix. Et cela est lié aux intermédiaires.

C’est ce qui explique cette hausse parce que chaque intermédiaire va vouloir avoir un bénéfice», explique le ministre. Quid de l’huile ? «Le litre est à 1600 F et le quart à 400 francs. Les ognons et les pommes de terre ne peuvent pas coûter 10 mille et 15 mille F. Ce sont des produits cultivés ici. Ils ne peuvent pas augmenter les prix de ces denrées en quelques jours. Il faut arrêter cette spéculation», peste Ngoma Kane, déléguée du marché de l’Unité 4 des Parcelles Assainies de Keur Massar. Khadim Thioune, commerçant, renchérit : «Il n’y a pas de qualité aussi bien pour les pommes de terre que pour les ognons. Et c’est la raison pour laquelle nous ne voulons pas acheter très tôt ces produits qui pourrissent en l’espace de quatre jours au risque d’enregistrer d’énormes pertes.»

Assome Diatta lève les inquiétudes : «Mais, l’agro-business est en train de faire le maximum pour la livraison des produits. Nous avons échangé avec lui en ciblant certaines zones qui doivent être approvisionnées en priorité comme notamment à Thiaroye, Castors, Gueule Tapée. Ces lieux vont commencer à être approvisionnés dès ce soir (hier)…»
lequotidien

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