ALERTE A UNE RÉCESSION MONDIALE : STABILISER LES PRIX POUR ÉVITER LE PIRE

L’inflation n’arrange personne, car si les prix augmentent, la consommation des ménages va diminuer et cela impactera la production. Quand la production baisse, les entreprises vont devoir réduire leur masse salariale. Quand inflation et chômage sont dans une même phrase, on parle d’un cocktail parfait de tensions sociales et cela peut faire basculer n’importe quel pays dans le chaos total.

L’économie mondiale est sur le point d’entrer en récession, peut-être dès la fin de cette année ou au plus tard au début de l’année prochaine. Pour éviter que cela ne soit un autre coup dur, il est important que le gouvernement se prépare.

L’économie américaine est en train de décélérer, on note une différence de 8,7 % de croissance du PIB entre Juin 2021 et Mars 2022. Le ralentissement est sérieux. A cela, il faut ajouter la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le confinement en Chine entre autres effets externes qui dérèglent les chaînes d’approvisionnement et c’est exactement en partie ce qui stimule l’inflation et ralentit la croissance.

De manière compréhensible, les banques centrales ont contribué au problème en injectant beaucoup de liquidité dans les économies afin de relancer les économies. Cependant, elles ont été très lente à redresser les taux directeurs, car elles se disent que pour soutenir la croissance, il faut réduire les taux directeurs. Ne devait-on pas commencer à augmenter de manière graduelle et sûre les taux afin de contrôler l’inflation avant qu’elle n’atteigne un niveau incontrôlable ?

Maintenant, les banques centrales n’ont d’autres choix que de resserrer leur politique en augmentant de manière agressive les taux pour freiner l’inflation, comme cela a été noté avec la Federal Reserve qui a augmenté ses taux de 0,75 point, représentant ainsi la plus forte hausse depuis 1994. Cette agressivité risque de plonger l’économie américaine, les autres économies dans une récession.

En début d’année, la Fed a finalement décidé de ralentir ses achats d’actifs et les taux n’ont commencé à être augmentés que récemment alors que l’inflation était en train de grimper jusqu’à atteindre un point culminant. Les récessions provoquent des marchés baissiers et à titre d’exemple le Dow Jones a plongé de presque 700 points. Conséquemment, il est tombé sous 30.000 points pour la première fois depuis 2021, car les investisseurs craignent que l’approche de la Fed ne plonge l’économie dans une récession.

Quant à la banque centrale Européenne, son cas est un peu particulier, car il est utile de rappeler que l’inflation des prix est majoritairement due aux prix de l’énergie et comme l’Europe importe la majeure partie de sa consommation en énergie, on peut dire que son inflation est importée. En Europe, l’inflation a atteint 7,5 %, nettement au-dessus de son objectif de 2 %. La BCE aura-t-elle le courage de relever ses taux directeurs qui sont inchangés depuis 2014 ? Pire, est ce que la politique de rachats d’actifs n’interviendra pas un peu trop tard pour avoir les effets escomptés (prévu pour juillet 2022 ).

Pour le cas de la BCEAO, les taux directeurs ont été relevés de 25 points pour combattre l’inflation dans la zone. Le but est de ramener l’inflation à 3 % contre 6,8 % en avril. Le but recherché est de rendre l’emprunt plus chèr pour réduire la liquidité en circulation afin de réduire les prix. Ce qu’il faut aussi noter pour notre zone est que notre inflation est importée, car les produits les plus impactés sont les produits alimentaires. Dans ce cas, ce relèvement des taux directeurs ne risque pas trop de combattre l’inflation comme le cas de l’Europe cité plus haut.

Pour le cas de notre zone, analysons les différents moyens de combattre l’inflation des prix et voir l’applicabilité dans notre zone. Durant la relance de l’économie, mon point de vue était de dépenser, dépenser et dépenser ; dans ce cas, il faut arrêter de dépenser et diminuer les dépenses publiques. Dans notre cas, vu que les plus grandes réalisations ont déjà vu le jour, les dépenses vont être réduites et les budgets doivent être réduits. L’autre moyen est la fiscalité, mais dans un pays comme le Sénégal, cela ne fera que réduire le pouvoir d’achat des ménages.

Pour ce qui est du cas de la politique monétaire, la BCEAO a respecté les règles classiques, mais vu que nous sommes un pays importateur avec une monnaie liée à l’euro, les effets ne seront pas trop sentis. L’Etat peut aussi intervenir et fixer les prix tout en s’assurant du respect, mais ce ne sera pas du tout facile dans un pays où les ressources manquent. Il peut aussi réduire ses recettes pour stabiliser les prix de l’énergie qui sont les plus déterminants dans le cas d’une inflation importée imputable aux produits alimentaires. Pour éviter le pire, l’Etat doit stabiliser les prix des denrées alimentaires en réduisant la taxe sur les produits pétroliers.

A mon humble avis, je pense qu’il est temps que l’Afrique prenne son destin en main et commence à beaucoup produire et d’échanger entre nous et d’exporter. La solution est entre nos mains : la ZLECAF.

xibaaru

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