« Il y a certains points d’amélioration dans le cadre de la gouvernance de la RAM au Sénégal », selon Dr Mamadou Ciss, chercheur à l’ISRA

Dans le dessein de mieux appuyer la prise en charge au Sénégal des défis de la complexité de la gouvernance de la gestion des antibiotiques selon l’approche « One Health » (OH), il est mis en œuvre depuis mai 2022, un projet de recherche intitulé « Concevoir une gouvernance de la gestion des antimicrobiens basée sur l’approche One Health au Sénégal ».

Ainsi, une équipe de recherche pluridisciplinaire a été constituée sous l’égide du Laboratoire national d’élevage et de recherches vétérinaires (LNERV), de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) qui en assure la coordination nationale, le Service de bactériologie de la Faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), le Bureau de la médecine vétérinaire de la Direction des services vétérinaires du ministère de l’Elevage et des Productions animales (MEPA) et le Pôle élevage de l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR).

Le projet financé par le « Swedish international development cooperation agency (SIDA) est en partenariat avec d’autres projets internationaux dans le cadre de « JPIAMR-ACTION Joint Transnational », a-t-on expliqué dans un document transmis à la presse.

En effet, depuis son lancement en septembre 2022, la première activité dudit projet a été entièrement consacrée à l’analyse de l’existant en matière de gouvernance. C’est dans ce cadre qu’un atelier de restitution qui a pour objectif de partager les résultats de l’enquête sur l’analyse institutionnelle et situationnelle de la gouvernance de l’antibiorésistance au Sénégal est organisé les 25 et 26 octobre 2023 à Dakar.

S’exprimant en marge de la cérémonie d’ouverture de cet atelier, le Dr Mamadou Ciss par ailleurs chercheur à l’ISRA a laissé entendre que, « dans le cadre de ce projet qui a pour but d’évaluer, de concevoir une gouvernance de la Résistance antimicrobienne (RAM) au Sénégal, deux études ont été menées : une étude qui porte principalement sur l’analyse institutionnelle et une étude qui porte sur l’analyse situationnelle de la gouvernance de la RAM ».

A l’en croire, le Sénégal dispose une intitution sur la gouvernance de la RAM. « Cet analyse institutionnelle montre qu’au Sénégal, nous avons, au niveau de la primature, un conseil qui centralise et qui est multisectoriel. Au-delà de ce conseil, nous avons ce qu’on appelle les sectoriels.

Tous les ministères (Agriculture, Elevage, Pêche, Environnement) sont regroupés autour de pôles : un pôle animal, un pôle végétatal, un pôle environnement et un pôle agriculture. Bien évidemment, l’alimentation est dispatchée dans chacun de ces pôles. Au-delà de cet aspect sectoriel, nous avons les laboratoires. Nous avons aussi les inter-ordres : ordre national des médecins, des pharmaciens, des chirurgiens dentistes, des médecins vétérinaires.

Hormis les inter-ordres, nous avons tous ce qui est tradipraticiens, société civile, ONG, partenaires techniques et financiers. Cette organisation existe au Sénégal de manière institutionnelle et situationnelle. Tels sont les résultats phares du projets », a détaillé le Dr Ciss.

Cependant, tout n’est pas rose. D’après les résultats obtenus de la recherche, il y a certains points d’amélioration dans le cadre de la gouvernance de la RAM au Sénégal. Parmi ces points d’amélioration, réside le renforcement en ressources humaines du haut conseil qui est chargé de chapoter les ressources humaines, financières mais aussi l’aide au niveau des laboratoires.

Ici, un aspect important est ressorti sur le système de collecte de données harmonisé. Autrement dit, chaque laboratoire a son système de collecte de données individuellement mais ce système aurrait un certain avantage à être harmonisé pour qu’on puisse connaitre, en temps réel, la situation de l’antibiorésistance au Sénégal, a renchéri le chercheur de l’ISRA.

Qui a conclu que « la prochaine étape de ce projet sera l’analyse d’impact réellement parce qu’on a eu un Plan national contre la RAM (PNRAM) qui a été déroulé sur cinq ans. On passera au nouveau PNRAM, analyser l’impact qu’a eu l’application de ces cinq ans et par la suite, coconcevoir avec tous les acteurs par des ateliers, la meilleure approche intégrée de la gouvernance de la RAM ».

VivAfrik