Au revoir Marseille, bonjour l’Angleterre. Ismaïla Sarr et Iliman Ndiaye ont retrouvé la Premier League, espérant se relancer après une année compliquée à l’Olympique de Marseille
Les premiers mois de 2024 qui s’achèvent n’ont pas été couronnés de succès pour Ismaïla Sarr et Iliman Ndiaye. Perdus à Marseille, éliminés prématurément en Coupe d’Afrique des nations, les deux Sénégalais retrouvent des jours meilleurs en Angleterre. Explications d’un rebond encore fragile.
Au revoir Marseille, bonjour l’Angleterre.
Ismaïla Sarr et Iliman Ndiaye ont retrouvé la Premier League, espérant se relancer après une année compliquée à l’Olympique de Marseille. Depuis, le premier a participé à 18 matches de Premier League avec Crystal Palace, il reste sur 10 titularisations d’affilée, pour 4 réalisations et 2 passes décisives.
Le second a disputé 17 matches de Championnat avec Everton, dont 14 comme titulaire, avec 3 buts au compteur, plus un en Cup.
Sarr comme Ndiaye n’est plus qu’à une unité de son nombre total de buts sur l’exercice 2023-2024, toutes compétitions confondues alors Ndiaye l’a atteint jeudi, lors du Boxing Day en égalisant face au champion sortant Manchester City. Plusieurs témoins racontent leur quête de relance.
Avec Watford, Sarr avait déjà passé quatre saisons outre-Manche, dont deux dans l’élite.
« Quand on l’a affronté en Premier League en 2021-2022, j’avais mis en garde nos joueurs, à la perte de balle, il est redoutable, confie Saïd Aïgoun, entraîneur adjoint de Crystal Palace de 2021 à 2023. Tu as un corner offensif, il peut te piquer en transition, il aime partir de loin, répéter les courses longue distance. »
L’ancien bras droit de Patrick Vieira est attentif à la production de Sarr, dans un club qu’il connaît par cœur : « Le directeur sportif de Palace l’aimait déjà à notre époque. En L1, le jeu est plus fermé, moins intense, il faut être patient. En Premier League, les équipes viennent presser, les blocs hauts te laissent des espaces dans leur dos, cela lui correspond. Cela va mieux depuis mi-novembre, il n’avait été que deux fois titulaire d’août à octobre.
Là, il a pris son élan, à l’image de l’équipe, depuis Tottenham, la première victoire de la saison (1-0, le 27 octobre).
Il s’est installé. Il a une position plus axiale, dans un 3-4-2-1. Il est souvent dans les deux attaquants derrière l’avant-centre. Il peut être plus efficace devant le but, dans ses positions de corps, ses gestes de frappe. »
Pour l’ex-international sénégalais Diomansy Kamara, Sarr évolue dans le bon sens, à 26 ans : « Il a embauché un préparateur physique et un expert dans l’entraînement spécifique, pour plancher sur la finition devant le but. Il s’est bien restructuré. Les résultats commencent à arriver. Ismaïla est casanier, mais il avait besoin de se staffer, d’avoir des gens compétents autour. »
Pour Kamara, « lliman (Ndiaye) a sans doute été étouffé par le contexte marseillais, l’attente était beaucoup trop grande.
À Everton, il est plus dans un club à sa dimension, l’Angleterre met mieux en avant ses qualités, et lui aussi a pris un préparateur physique (Raphaël Guinguincoin). »
Joint, par L’Equipe, après le match nul entre Everton et Chelsea (0-0), dimanche, Idrissa Gueye est ravi d’évoquer son coéquipier sénégalais : « Il était très content de revenir en Angleterre, un pays qui lui convient bien, avec un jeu ouvert, du box-to-box sans arrêt. Il n’était pas titulaire car le coach voulait qu’il s’adapte à la Premier League, qu’il découvrait après des années de Championship (2021-2023 avec Sheffield United) et une expérience à l’OM dans son club de cœur, d’enfance. »
Gueye veille sur « un garçon super gentil, super déterminé.
Les gens n’ont pas été trop patients avec lui, il est jeune (24 ans), il n’a pas encore montré 50 % de sa qualité. Il faut qu’il bosse dur, qu’il ait envie d’aller plus loin, qu’il se fixe des objectifs en équipe nationale comme en club, le Ballon d’Or africain. Il peut porter l’équipe.
Quand on est en difficulté, on peut lui donner le ballon, il va nous sortir quelque chose, faire des différences. Iliman doit prendre conscience que le talent ne suffit pas. Nous, on le pousse. Au club, tout le monde est très content de lui, les supporters, les joueurs, le coach. »
L’Equipe