Depuis quatre ans, les Sérères du département de Podor organisent des journées culturelles. D’une journée de retrouvailles et de communion, on est passés à 48 heures culturelles cette année, avec des innovations de taille. Deux jours rythmés par le Nguel, une conférence, mais surtout une visite à Ngaolé, le premier site des Sérères avant leur progression vers le Centre du pays.

Les journées culturelles de l’Association des Sérères du département de Podor ont été marquées par une série d’activités innovantes. Ce qui était il y a deux ans une journée de retrouvailles et d’intégration, s’est transformé en des instants de brassage ethnique, de culture et d’histoire. Et pour ce faire, l’association fait passer ses activités d’un jour à deux. Durant les 48 heures culturelles, les Sérères sont venus de toutes les zones du département de Podor. Au premier jour des 48 heures culturelles, l’association avait convié ses membres et les populations de Podor à deux activités, un don de sang et une visite au village de Ngaolé, plus précisément sur le site historique des Sérères. Une visite qui consacre un retour aux racines.

En effet, c’était l’occasion pour les Sérères de Podor, de faire un pèlerinage sur le premier site de leurs aïeux, qui se trouve au village de Ngaolé, à quelques kilomètres de Podor. Le comité d’organisation avait déjà préparé la visite avec les sages du village de Ngaolé. Ceux qui avaient fait le déplacement ont eu droit à un retour dans l’histoire à Ngaolé, où ont eu à cohabiter Sérères et Hal­pulaars. Sur ce premier site des Sérères au Sénégal, seuls les cimetières ont résisté à l’usure du temps, aucune trace d’habitat n’était visible. Et ce sont les sages et les historiens de Ngaolé qui en expliquent les raisons. Selon eux, l’absence de trace d’habitat s’explique par le fait que «les Sérères qui habitaient à Ngaolé vivaient dans de grands trous». Des habitations troglodytes aujourd’hui disparues.

Pour l’association, le pèlerinage à Ngaolé, premier site sérère du Sénégal, a donné du sens aux journées culturelles de cette année. Selon Alioune Badara Faye, secrétaire chargé de l’Association des Sérères de Podor, «cette année, nous ne pouvions pas organiser ces journées culturelles sans nous rendre chez nous, je veux dire à Ngaolé, car les populations nous demandaient toujours de venir visiter ce site». Après quatre éditions, les Sérères du département sont très satisfaits des activités de cette année et notent qu’elles ont donné une autre allure à ces journées culturelles. Le samedi, pour la dernière activité des 48 heures culturelles des Sérères de Podor, les membres de l’association et les populations étaient conviés à une conférence portant sur «Les liens entre Sérères et Peulhs dans le Tékrour».

Une conférence animée par l’historien Abdou Rahmane Niang et qui a vu la participation massive des populations de Podor. «Nous avons choisi ce thème car nous sentons que le cousinage entre Sérères et Peulhs s’estompe peu à peu avec les nouvelles générations. Et on ne sait même pas combien le cousinage a permis la cohésion sociale au Sénégal», souligne Mon­sieur Faye. Une conférence qui a été traversée par des récits d’anecdotes entre Sérères et Halpulaars, qui ont égayé l’assistance après la présentation du conférencier, Abdou Rah­mane Niang. Pour la dernière activité, les Sérères de Podor étaient avides de montrer aux populations de Podor, les facettes de leur culture avec l’organisation d’un Nguel jusque tard dans la nuit du samedi.

lequotidien

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