A Kaolack, le Directeur exécutif d’Amnesty Sénégal a insisté sur le respect du droit de vote des détenus, en marge de la session de formation des agents de l’Administration pénitentiaire sur le cadre juridique de la protection des droits humains.

 Les personnels pénitentiaires sont conscientisés sur les droits de l’Homme. Evidemment, le contexte l’exige avec le décès polémique de François Man­cabou, avec des accusations de torture souvent portées sur les Forces de défense et de sécurité. «Plus de 95% des allégations de tortures que nous recevons ne viennent pas des prisons, mais viennent souvent des endroits où les enquêtes ont lieu, à savoir les postes de police, brigades de gendarmerie…», précise Seydi Gassama. Il a invité l’Etat à mettre en application les mesures alternatives de rétention déjà adoptées en marge de la cérémonie d’ouverture de l’atelier de deux jours sur le cadre juridique de la protection des droits humains.

Le Directeur exécutif d’Amnesty Sénégal enchaîne en précisant les objectifs visés par cette session de formation : «Il s’agit avant tout de faire en sorte que le personnel pénitentiaire puisse bénéficier de renforcement de capacités sur les droits humains des détenus.» Pour lui, il est aussi nécessaire de permettre aux détenus de jouir de leurs droits civiques, comme le droit au vote. Voici, entre autres, l’un des points au cœur de l’atelier conjointement organisé par Amnesty international et l’Administration pénitentiaire. «Des détenus sont privés arbitrairement de leur droit de vote au Sénégal…», condamne Seydi Gassama.

A l’approche des élections législatives, M. Gassama a soutenu qu’il est primordial que les droits humains des prisonniers tels que le vote soient respectés en vertu des conventions internationales. «Nous allons voter dans quelques semaines, et il y a des personnes qui sont en détention préventive, attendant d’être jugées, qui jouissent de tous leurs droits civiques mais qui sont privés arbitrairement de leur droit de vote», déplore-t-il, en rappelant que «le droit de vote des détenus est un des droits humains fondamentaux participant en plus à leur réinsertion sociale». Dans le même sillage, M. Gassama a lancé un appel à l’Etat sur le sort des nombreuses familles complètement disloquées après que le père s’est retrouvé en prison.

Il faut savoir que l’atelier vise à installer une connaissance des mécanismes des droits humains chez les personnels pénitentiaires. La formation a regroupé trente participants (2 personnels de surveillance et un personnel cadre par établissement pénitentiaire) issus des inspections de l’Administration pénitentiaire de Kaffrine, Tam­bacounda, Kédougou, Bakel, Ziguinchor, Oussouye, Vélin­gara, Kolda, Bignona, Sédhiou.

lequotidien

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