Le tribunal de grande instance de Louga était, vendredi, le théâtre d’un règlement de comptes entre un émigré, I. Fall, et sa belle-mère, F. Niang. Le premier poursuivait la seconde pour abus de confiance.

Il lui reprochait d’avoir dilapidé des bijoux et autres objets en or qu’il lui envoyait lorsqu’il était basé en Italie. Montant du préjudice, d’après les estimations de la partie civile : 65 millions de francs CFA.

À la barre, rapporte L’Observateur, qui a fait le compte-rendu d’audience, la mise en cause a d’abord rappelé ses liens avec son accusateur. Elle dit : «I. Fall est le neveu de mon mari. Il vivait chez nous. Je l’ai éduqué. J’ai tout fait pour lui. Je le considérais comme mon propre fils. Mon mari lui a payé le billet pour l’Italie. Je lui ai donné la main de ma fille.»

Et F. Niang d’entrer ensuite dans le vif du sujet. «Depuis 2020, admet-elle, il m’envoyait des objets en or (montres, parures, chaînes…). Je tenais à mériter sa confiance et lui rendre intégralement ses biens à son retour.»

Mais en février, lorsque I. Fall rentre d’Italie et lui demande des comptes, F. Niang faillit tomber des nues en ouvrant le meuble où les objets en or étaient gardés. «Ils ne se trouvaient plus dans l’armoire, assure l’accusée. Je me suis écroulée au sol.

J’ai été évacuée à l’hôpital à cause de ma tension artérielle qui était montée en flèche.»

Si elle reconnaît sa dette envers son beau-fils, F. Niang conteste les estimations de I. Fall quant à la valeur des objets disparus. «Il faut qu’il me montre les factures attestant que ces biens ont une valeur marchande de 65 millions», exige la mise en cause.

F. Niang, interpellée par le juge sur le fait qu’elle n’ait pas déposé plainte après la disparition de l’or, jure que son beau-fils l’en avait dissuadée. Lui accordant ainsi, dit-elle, son pardon en indiquant, pour dédramatiser, avoir perdu des montants plus importants. «Je pensais qu’il était sincère», se lamente F. Niang.

I. Fall a maintenu à la barre que la valeur des objets disparus sont de 65 millions de francs CFA («J’ai avec moi les preuves»). Et signalé que s’il a rétropédalé à propos de son pardon initialement accordé, c’est parce qu’il doute de la véracité de la version de sa belle-mère. «Si les faits étaient avérés, elle devait m’informer à temps, au lieu d’attendre que je rentre au bercail», appuie-t-il.

L’Observateur renseigne que F. Niang a déjà remboursé 20 millions de francs CFA à son beau-fils. Malgré tout, elle a été condamnée à six mois de prison avec sursis et à verser à la partie civile 15 millions de francs CFA de dommages et intérêts.

Il s’agit du montant réclamé pour réparation par l’émigré. Qui, selon le journal, s’est finalement abstenu d’exiger à sa belle-mère le remboursement de l’intégralité des 65 millions prétendument perdus.

kawtef

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