Le déficit budgétaire de 5,9 % du PIB en 2021 a été financé par une accumulation de dettes tirées sur des prêts de projets/programmes et des titres publics. Ceci ressort du rapport de la Banque mondiale sur la situation économique au Sénégal publié ce 28 septembre 2022.

Ainsi, écrit Le Temoin, la dette publique a augmenté à 73 % du PIB en 2021 contre 68,8 % en 2020, bien que le risque de surendettement reste modéré. Ces dépenses combinées aux plans de riposte dans un contexte de faible pression fiscale ont pesé sur la dette, qui s’élève à 73,2% du Pib en 2021, augmentant de près de 10 points de pourcentage du Produit intérieur brut 2019.

En 2021, le déficit du compte courant s’est creusé passant à 13,3% du Pib contre 10,9% du Pib en 2020. Cette détérioration s’explique par une hausse du déficit commercial. Malgré une augmentation des exportations soutenue par l’or, l’acide phosphorique et les activités de ré-exportations, notamment de produits pétroliers, les importations ont augmenté plus rapidement. Ces dernières ont notamment été tirée par une hausse de la facture des importations de pétrole et l’augmentation des importations de biens intermédiaires dans un contexte de reprise économiques.

Le déficit de la balance commerciale a été principalement financé par de forts investissements directs étrangers (Ide) liés aux hydrocarbures et par l’émission d’Eurobonds au mois de juin 2021.

Le stock de dette publique projeté à 75,1%
En 2022, les pressions extérieures persisteront en raison de la hausse des prix mondiaux due à la guerre en Ukraine ainsi que des importations en capital liées au secteur des hydrocarbures, a alerté le rapport de la Banque mondiale sur la situation économique du Sénégal.

Le document souligne que le déficit de la balance courante (dons compris) devrait légèrement se détériorer et s’établir à 13,6% du PIB en 2022. La hausse significative du prix des importations des produits pétroliers et la poursuite des investissements dans le secteur en construction des hydrocarbures.

Toutefois, dès lors que la production d’hydrocarbures sera mise en service, les pressions sur la balance courante s’atténueront avec la hausse des exportations et la baisse des importations liées au secteur extractif. Pour l’institution de Breton Woods, la poursuite d’une politique de soutien aux ménages face à la crise maintiendra les pressions sur le budget en 2022. L’étude montre que les pressions budgétaires continueront à être élevées en 2022 avec un déficit estimé à 6,2% du PIB.

Dans un contexte exacerbé par le conflit en Ukraine, la politique budgétaire devrait permettre de soutenir les ménages face à l’augmentation des prix générant un déficit très proche du niveau de 2021 qui était de 6,3% du PIB. Les recettes fiscales qui étaient en deçà de leur niveau de 2019 ces deux (2) dernières années devraient retrouver leur tendance à la hausse à partir de 2022. Le stock de dette publique devrait atteindre 75.1% du PIB en 2022 avant de diminuer progressivement. Pour ce qui est du risque de surendettement, il reste modéré au Sénégal avec une capacité limitée à faire face à un choc sur le court terme selon une analyse de la viabilité de la dette conjointe de la Banque mondiale et du FMI publiée en janvier 2022.

Par ailleurs, dans sur quotidien, Bassirou Sarr, conseiller technique du ministère des finances et du budget précise que «si on se limite à l’administration centrale le Sénégal est en dessous de 70 %». « Lorsqu’on parle de ratio d’endettement, le stock de la dette rapportée au Pib, il y a deux choses : un numérateur et un dénominateur. Lorsqu’on se met à comparer des pays notamment ceux de la zone Uemoa, il faut s’assurer que le numérateur et le dénominateur entre pays sont des choses qui sont comparables. On ne peut pas comparer des pommes et des oranges, mais des pommes et des pommes. Le Sénégal est un des pays les plus transparents de la zone Uemoa en ce qui concerne le stock de la dette qui est le numérateur. Quand on parle de stock, il y a le périmètre de l’administration centrale et celui des entreprises privées.

Le Sénégal est le seul pays de la zone Uemoa qui prend à la fois l’administration centrale et les entreprises privées. Donc, lorsqu’on compare le Sénégal à d’autres pays, il faut s’assurer qu’on a le stock global. Maintenant, si on tient le stock qui est limité à l’administration centrale le Sénégal est en dessous du critère de convergence de 70%. Les 75% c’est l’administration centrale plus les entreprises privées. Le Sénégal est le seul pays à publier ces données suivant cette base ».

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