La gestion des Déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) est un défi pour le Sénégal. Leur quantité augmente rapidement et leur gestion informelle expose l’environnement et les acteurs aux risques liés aux substances toxiques qu’ils contiennent.

Selon des chiffres avancés par UNU en 2019, 53,6 millions de tonnes de déchets électriques et électroniques ont été produites chaque année à travers le monde. La même source projette cette production à 75 millions de tonnes d’ici à 2030. En outre, 20 % des déchets sont exportés vers les pays les moins avancés.

Au Sénégal, 17 000 tonnes de déchets électroniques ont été générées en 2019 avec des projections estimées à 43 000 tonnes d’ici à 2030, selon des travaux publiés par Global Green Growth Institute (GGGI) en 2020.

Suffisant pour la chargée des affaires juridiques à la Direction de l’environnement et des établissements classes (DEEC) au ministère sénégalais de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique (MEDDTE), chargé de mettre en oeuvre la politique définie par le chef de l’Etat en matière de lutte contre les pollutions et nuisances de pointer du doigt la gestion irrationnelle des DEEE.

« Quand ces déchets ne sont pas gérer de manière écologiquement rationnelle, ils impactent négativement l’environnement mais aussi la santé humaine », a alerté, vendredi 27 octobre 2023 à Dakar, Khadidja Dramé Diop qui s’exprimait à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des E-Déchets.

Cette célébration vise à sensibiliser les populations sur les DEEE et l’importance de l’adoption des gestes responsables facilitant le recyclage et la valorisation des e-déchets pour la préservation de l’environnement mais aussi de renforcer la communication sur l’importance du recyclage et la valorisation des DEEE, faire le plaidoyer pour l’adoption d’un cadre règlementaire spécifique pour la filière et promouvoir le rôle des jeunes, des personnes vivant avec un handicap et femmes dans ce secteur.

S’exprimant sur le cadre règlementaire spécifique pour la filière des E-déchets, Mme Diop a soutenu que « le ministère en charge de l’Environnement, certes a mis un cadre juridique de gestion de ces déchets dangereux qui est le code de l’Environnement, mais à un certain moment, on s’était rendu compte que la problématique de la gestion des Déchets d’équipements électriques et électroniques n’était pas bien prise en charge par notre cadre juridique.

Et c’est dans le cadre d’un partenariat que nous avons eu avec GGGI qu’un accompagnement à était fait pour encadrer le secteur des E-Déchets ».

« C’est dans le cadre de partenariats, grâce à une bonne gestion du dossier par Sénégal numérique (SENUM SA), que nous avons pu avoir un arsenal de textes juridiques qui encadrent le secteur des Déchets d’équipements électriques et électroniques », a ajouté la chargée des affaires juridiques à la Direction de l’environnement et des établissements classes (DEEC) au ministère sénégalais de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique.

Pour sa part, le program lead de GGGI Sénégal a rappelé que c’est le 14 octobre de chaque année que la Journée internationale des E-Déchets est célébrée mais la « célébrer durant le mois reste une opportunité ».

Mamadou Konaté a également rappelé que « dans le cadre du projet intitulé du projet :

« Gestion des eaux usées des villes secondaires vertes, des déchets plastiques et des DEEE : modèle économique innovant pour le recyclage et la valorisation

– Sénégal » le gouvernement du Grand -Duché de Luxembourg et Global Growth Green Institut ont accompagné l’Etat du Sénégal, notamment à travers la SENUM SA, en dotant le centre de démantèlement de Colobane d’équipement logistiques et d’outillages pour améliorer ses capacités de traitement ;

la DEEC, avec le développement de textes réglementaires pour promouvoir et encadrer la gestion des e-déchets ».

Se prononçant sur la lutte contre les e-déchets, le responsable de GGGI a renchéri que « cette journée est un prétexte pour nous de mesurer l’engagement et le degré de mobilisation des acteurs.

Si on en juge sur ce qui s’est passé aujourd’hui, on peut fonder un immense espoir pour l’avenir. On va voir ensemble comment nous organiser pour faire des progrès dans la lutte. La célébration de cette Journée est aussi une occasion de mobiliser tous les acteurs, de sensibiliser, de voir toutes les opportunités qui peuvent être offertes à la lutte contre la prolifération des e-déchets ».

Pour M. Konaté, cette Journée est une « occasion de voir ensemble les progrès réalisés et les perspectives en termes d’actions contre les déchets électroniques »

La toute première édition de la Journée internationale des e-déchets a été célébrée en 2022. Cette année 2023 encore, GGGI a mobilisé ses différents partenaires pour porter la voix de ce secteur en pleine expansion et d’une importance capitale pour l’environnement, la santé et l’économie.

Un constat qui fait dire à M. Konaté que « malgré les dommages potentiels sur l’environnement, la santé publique ; les déchets électroniques contiennent également des matériaux précieux tels que l’or, le cuivre et l’aluminium, ce qui a suscité un intérêt accru pour le recyclage ».

Enfin, le coordonnateur technique de Sénégal numérique, Wack Ndiaye, a relevé que la question des e-déchets est une question extrêmement importante qui doit être prise en charge.

Ainsi, a-t-il confié, il faut sensibiliser les populations sur le recyclage de ces équipements. Selon le coordonnateur technique numérique de Sénégal Numérique SA, l’idée de travailler en partenariat, dans le cadre de la lutte contre les déchets électroniques, « va nous permettre au niveau local, panafricain, et mondial, de faire face à la problématique des e-déchets surtout dans un contexte miné par les effets pervers des changements climatiques ».

VivAfrik

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