Au niveau de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yaakaar, l’analyse des résultats de ce scrutin laisse entrevoir la persistance du déséquilibre dans la répartition des sièges entre l’Alliance pour la République (Apr) et ses alliés.
Le fossé continue de se creuser entre le parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr) et ses alliés. En effet, l’analyse de la répartition des 82 sièges de députés obtenus par la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yaakaar, à l’issue des dernières élections législatives du 31 juillet, laisse entrevoir la persistance du déséquilibre dans la répartition des sièges au profit de l’APR qui s’est adjugée plus de la moitié des sièges.
Près d’un mois après les élections législatives du 31 juillet dernier, l’heure est au bilan de ce scrutin dont les résultats ont jeté les bases d’une nouvelle configuration de l’espace politique sénégalais notamment au niveau de l’Assemblée nationale avec 83 députés pour la majorité parlementaire et 82 pour le camp de l’opposition (Yewwi-Wallu et les non-inscrits inclus).
Au niveau de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yaakaar, l’analyse des résultats de ce scrutin laisse entrevoir la persistance du déséquilibre dans la répartition des sièges entre l’Alliance pour la République (Apr) et ses alliés.
En effet, nonobstant leurs nombreux sacrifices consentis au profit du maintien de la dynamique unitaire de cette coalition autour du Président Macky Sall, conformément à leur engagement de «Gagner ensemble, Gouverner ensemble» lors de la création de cette coalition entre les deux tours de la présidentielle de 2012, les alliés continuent de subir le diktat de l’Alliance pour la République (Apr). La preuve : le parti au pouvoir s’est encore une fois, taillé la part du lion.
Le parti du président de la République qui va souffler au mois de décembre prochain, sa 14ème année d’existence, s’est retrouvé avec plus de la moitié des 82 sièges obtenus par la liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar à l’issue des dernières élections législatives. PS (6 DÉPUTÉS), AFP (3), REWMI (2),…
Ancien parti au pouvoir qui a régné pendant quatre décennies au Sénégal, le Parti socialiste qui a sacrifié son unité, en se séparant de Khalifa Ababacar Sall et ses compagnons au profit du compagnonnage avec l’actuel chef de l’Etat au sein de Benno Bokk Yaakaar, s’est retrouvé avec 5 sièges. Les Verts espèrent passer à 6 avec l’éventualité d’une nomination de l’actuel maire de Kaffrine, Abdoulaye Saydou Sow, au prochain gouvernement. Il sera alors remplacé à l’hémicycle par Abdoulaye Wilane. De 15 députés, lors de la 13ème législature, le Parti socialiste, doyenne des formations politiques au Sénégal, va ainsi se retrouver avec seulement 6 parlementaires. Il en est de même pour l’Alliance des forces des progrès (Afp) de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse. De 7 députés lors de la 13ème législature, l’Afp s’est retrouvée avec seulement 3 élus.
Pour les autres partis alliés dont la Ligue démocratique (Ld), le Parti de l’indépendance et du travail (Pit), le Mouvement politique citoyen Luy Jot Jotna; MPCL du Dr Cheikh Tidiane Gadio, l’Union centriste du Sénégal (UCS) de l’ex maire de Ziguinchor, Abdouaye Baldé et le Parti pour le progrès et la citoyenneté (Ppc), Seydou Diouf pour ne citer que ces partis, chacun s’est retrouvé avec un seul siège. Le Rewmi d’Idrissa Seck qui était parvenu à décrocher deux (2) postes ministériels et une présidence d’institution (le Conseil économique social et environnemental) lors de son retour dans au camp du pouvoir en la faveur du remaniement du 1er novembre 2020, se contentera d’un seul député.
Au regard de la persistance de ce déséquilibre dans la répartition des sièges entre le parti au pouvoir, l’Alliance pour la République et ses alliés, on se demande si la politique de réduction de l’opposition à sa plus simplement du chef de l’Etat, ne viserait pas aussi ses alliés. Car, à ce rythme, la plupart des partis alliés risquent de devenir l’ombre d’eux-mêmes.
dakarmatin