“Suite aux fuites de gaz qui ont émanées des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) dans la nuit 11 au 12 septembre 2023, nous avons constaté avec tristesse et consternation des dégâts matériels et des cas de toux généralisés dans une bonne partie des populations de Darou Khoudoss, Tanim, Keur Magor, Mbaye Mbaye Peuls jusqu’à Khondio.

Les conséquences de cette fuite sont encore visibles dans plusieurs champs qui sont recouverts d’un tapis herbacé asséché et impropre à l’alimentation du bétail, des feuilles mortes et des plantes calcinées.”

Ce sont les faits relatés par notre partenaire la plateforme MBORO SOS. Malgré les différentes alertes sur les risques d’embrassement portées par la société civile locale aux autorités, la tension latente s’est exprimée de manière violente ce mercredi 25 octobre 2023.

En effet, des manifestations violentes sont survenues à Darou Khoudoss entre les forces de sécurité et les populations des localités environnantes.

Il est regrettable, malgré les multiples demandes de réparation des agriculteurs et des communautés impactées par cette pollution industrielle, que les ICS n’aient pas encore pris de mesures urgentes et durables allant dans le sens de la reconnaissance de leur droit constitutionnel à un environnement sain et ; d’une réparation intégrale des pertes et dommages.

Rappelons que la zone des Niayes fournit 60% de la production maraîchère nationale et 80% des exportations horticoles du Sénégal. La protection de cette zone naturelle va au-delà de la protection de l’environnement.

En effet, il s’agit aussi de :

– sauvegarder la sécurité et la souveraineté alimentaire du pays et ;

– lutter contre la pauvreté et la destruction des emplois du secteur primaire.

Nous, NATURAL JUSTICE, OXFAM, PACJA/ASI, FEMNET/RECODEF ET AYC :

– Demandons aux ICS d’indemniser dans les meilleurs délais les communautés impactées et de faire preuve de responsabilité en limitant les impacts négatifs de leur activité sur l’environnement, la santé et le bien-être des populations locales ;

– Appelons les pouvoirs publics à garantir le respect du droit des citoyens à un environnement sain prévu par la constitution du Sénégal, en ses articles 8 et 25-2 ;

– Réitérons aux communautés impactées notre soutien et engagement à apporter toute l’assistance technique nécessaire dans leur quête de justice sociale, environnementale et climatique.

Rappelons que le projet African Activists for Climate Justice (AACJ) est mis en œuvre depuis 2021 au Sénégal et pour une durée de cinq (5) ans par un consortium composé de cinq (5) organisations de la société civile (NATURAL JUSTICE, OXFAM, PACJA/ASI, FEMNET/RECODEF et AYC) qui se sont donné comme but global de laisser une empreinte climatique puissante et durable.

En autonomisant les communautés et en conduisant le changement à travers le continent, AACJ sensibilise le public au besoin urgent de justice climatique et contribue à renforcer le sens de la responsabilité collective et de la collaboration dans la lutte contre les impacts du changement climatique et la dégradation de l’environnement.

vivafrik

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