Le ministère des Finances et du Budget a entamé un atelier de deux jours consacré au financement des risques climatiques et de catastrophes (FRC), mardi 23 juillet 2024, à Dakar, dans le but de « renforcer la résilience financière du pays face aux risques naturels et climatiques croissants ».

« L’atelier a pour objectif de partager […] les travaux en cours au Sénégal, ainsi que les prochaines étapes pour le financement des risques climatiques et de catastrophes », explique ce département ministériel.

Le partage des travaux en matière de FRC se fera pendant deux jours avec la Banque mondiale et le Global Shield, une initiative lancée lors de la 27e conférence des Nations unies sur le climat, en 2022, pour aider les populations à financer les impacts du réchauffement climatique.

Les discussions prévues entre le Sénégal et ses partenaires dans ce domaine vont faciliter « l’accès à de nouveaux financements de la politique climatique », a dit Alioune Ndiaye, conseiller technique du ministre des Finances et du Budget.

« Réduire les vulnérabilités liées aux catastrophes »

La prise en compte du changement climatique dans les politiques publiques – les risques de catastrophes surtout – est « une préoccupation majeure » de l’État du Sénégal, a assuré M. Ndiaye en s’exprimant à l’ouverture de l’atelier au nom du ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba.

« Une provision d’un montant de 30 milliards 758 millions de CFA […] est inscrite dans la loi de finances 2024 pour la gestion de tels risques », a-t-il assuré.

Le Sénégal, a souligné Alioune Ndiaye, cherche à « réduire les vulnérabilités liées aux catastrophes ».

Selon M. Ndiaye, le pays est membre depuis 2012 de l’African Risk and Capacity, une agence africaine créée pour aider les gouvernements africains à améliorer leurs capacités de planification, de préparation et de réaction aux catastrophes naturelles déclenchées par des phénomènes météorologiques extrêmes.

Pierre Bonneau, le représentant de la Banque mondiale à l’atelier, souhaite que le Sénégal soit la locomotive d’initiatives régionales de « renforcement de la résilience financière » face aux risques climatiques en Afrique de l’Ouest.

Selon Papa Nouhine Dièye, de l’Agence des États-Unis d’Amérique pour le développement international, s’agissant des risques de catastrophes, l’érosion côtière a coûté au Sénégal 537 millions de dollars américains en 2017, soit l’équivalent de 3,3 % de son produit intérieur brut. Il a dit citer un rapport publié en novembre dernier par le Fonds monétaire international.

Le Sénégal a souscrit à diverses polices d’assurance, contre le risque de sècheresse et de déficit des pâturages, a laissé entendre Alioune Ndiaye.

Selon le conseiller technique du ministre des Finances et du Budget, le Sénégal « expérimente » depuis 2019 le Programme Replica, ce qui consiste à mettre en place un « système de couverture des impacts des pandémies ».

« Un projet de police d’assurance contre le risque d’inondation est en phase de structuration »

Le pays envisage aussi de contribuer aux marchés internationaux du carbone et de mettre en place un instrument national de tarification du carbone, avec l’aide de la Banque mondiale, selon le collaborateur du ministre des Finances et du Budget.

« Un projet de police d’assurance contre le risque d’inondation est en phase de structuration », a-t-il assuré, ajoutant que le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana sont associés à cette initiative.

La Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal a permis aux agriculteurs sénégalais, selon M. Ndiaye, de bénéficier de « produits associés aux risques de catastrophes naturelles ».

L’État du Sénégal s’est doté, depuis septembre dernier, d’un « document-cadre » destiné au financement des projets intégrant les dimensions climatiques, environnementales, sociales et de gouvernance, a-t-il rappelé.

« Ce document-cadre facilite l’identification de projets sensibles aux effets du changement climatique et garantit une prise en compte adéquate des considérations sociales et environnementales dans les investissements publics, avec, en perspective, l’intégration des mécanismes de financement des risques de catastrophes », a expliqué Alioune Ndiaye.

D’autres initiatives sénégalaises soutenues par les partenaires financiers sont dédiées au climat et à la prévention des catastrophes, a-t-il rappelé en annonçant la publication prochaine d’un rapport consacré au changement climatique au Sénégal.

Un diagnostic du financement des risques de catastrophes est également en cours, selon lui.

APS

Part.

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