Du 9 au 11 octobre dernier, Dakar (Sénégal)  a accueilli la réunion annuelle 2023 Grand Challenges qui s’est tenue pour la première fois en Afrique de l’Ouest. Un événement organisée sous la co-présidence du Chef de l’État, Macky Sall, et du fondateur de la fondation Bill & Melinda Gates, Bill Gates. Lors de son séjour, il a vivement salué les efforts enregistrés dans le pays pour le progrès, notamment dans le domaine des innovations scientifiques.

« Le pays regorge d’idées inspirantes susceptibles d’améliorer et de sauver des vies », avait-il dit. Il avait en effet souligné les progrès remarquables en matière de réduction de la mortalité infantile et d’amélioration de la nutrition. Et selon lui, « le monde entier peut bénéficier et apprendre de votre travail pour améliorer la santé mondiale», avait dit le milliardaire.

Ce dernier estime, en effet, que « le Sénégal a réalisé des progrès exemplaires dans l’amélioration de la santé de sa population grâce à l’accent mis sur les soins communautaires et à de nombreuses années d’élaboration de politiques intelligentes. »

Après avoir salué les efforts de l’Institut Pasteur de Dakar, ou IPD, un centre de recherche qui, selon lui, « repousse les frontières de la santé mondiale depuis près d’un siècle et qui joue un rôle clé dans la surveillance des épidémies dans la région ; produit des millions de diagnostics chaque année ; sert de centre éducatif pour la prochaine génération d’agents de santé et de travailleurs de la biofabrication ; et reprendra bientôt la fabrication de vaccins. »

Le milliardaire Américain a salué le travail inspirant des « brillants scientifiques sénégalais qui accomplissent un travail remarquable pour garder leur pays en bonne santé.

La transformation de la santé au Sénégal témoigne en grande partie de leur dévouement et de leur profonde compréhension de leurs communautés, et j’ai adoré leur parler de la façon dont elles évoluent constamment pour répondre aux besoins du moment. » a-t-il dit. En guise d’exemple , « lorsque la COVID a frappé en 2020, IPD a rapidement construit une usine de fabrication de tests. Ils sont actuellement en train d’étendre cette capacité afin de pouvoir produire d’autres tests essentiels, comme celui pour la rougeole et la rubéole », a dit Bill Gates.

Ce dernier en tirant le bilan de son séjour au Sénégal a aussi listé 5 des innovations qu’il estime être « les plus cool » qu’il a vues. Ce sont :

1. Un formateur en IA qui enseigne aux agents de santé en Inde comment traiter les grossesses à haut risque. Voici une statistique dévastatrice : une femme meurt en couches toutes les 2 minutes. Amrita Mahale et l’équipe d’ARMMAN utilisent l’intelligence artificielle pour améliorer les chances des nouvelles mères en Inde. Leur vaste modèle linguistique enseignera un jour aux agents de santé comment traiter les grossesses à haut risque.

Le chatbot de formation peut être utilisé en anglais et en telugu, et le plus intéressant est qu’il s’adapte automatiquement au niveau d’expérience de la personne qui l’utilise. Que vous soyez une toute nouvelle infirmière ou une sage-femme possédant des décennies d’expérience, le formateur d’ARMMAN peut vous doter des connaissances nécessaires pour sauver des vies.

2. Une plateforme de vaccins à ARNm à faible coût qui place la fabrication là où elle est le plus nécessaire. Les vaccins à ARNm ont contribué à prévenir des millions de décès au plus fort de la pandémie de COVID. Une société appelée Quantoom a développé une nouvelle plate-forme qui rendra moins coûteuse et plus facile la construction et la gestion d’usines pouvant être adaptées pour fabriquer différents vaccins à ARNm.

J’étais fier d’annoncer que la fondation investit 40 millions de dollars pour développer la fabrication locale de vaccins à ARNm dans les pays à revenu faible et intermédiaire, ce qui comprend un financement pour permettre à l’IPD d’utiliser la plateforme de Quantoom. Cela augmentera l’offre, réduira les coûts, protégera contre la possibilité d’une accumulation de vaccins en cas d’urgence et permettra aux scientifiques locaux de découvrir et de développer leurs propres vaccins.

3. Une nouvelle façon de suivre les moustiques au niveau moléculaire pour arrêter le paludisme. Les cas de maladies transmises par les moustiques, comme le paludisme, augmentent pour la première fois depuis des décennies. Bien que le changement climatique y contribue grandement , d’autres raisons incluent les conflits et la résistance aux médicaments. Heureusement, Isabella Oyier du Kenya Medical Research Institute lutte contre l’évolution des moustiques.

Elle utilise l’épidémiologie moléculaire pour suivre les moustiques porteurs des gènes responsables de la résistance aux médicaments et les intégrer dans les efforts nationaux de surveillance et de suivi du paludisme. Cela permettra aux parties prenantes de mieux comprendre où se propage la résistance et comment l’arrêter.

4. Une nouvelle approche pour traiter un trouble courant du microbiome. Notre corps abrite plus de cellules microbiennes que de cellules humaines, et les bonnes bactéries de notre microbiome jouent un rôle essentiel dans le contrôle des mauvaises bactéries. Lorsque cet équilibre est rompu, vous contractez des maladies comme la vaginose bactérienne, un trouble courant qui, entre autres problèmes, peut rendre les femmes plus vulnérables à l’infection par le VIH ou plus susceptibles d’accoucher prématurément.

Les traitements d’aujourd’hui ne sont pas très efficaces, j’étais donc ravi de parler à Melein Zhu et à son équipe d’une nouvelle approche qu’ils explorent. Il utilise des acides oléiques pour inhiber la croissance d’une bactérie « passerelle » qui peut conduire à davantage de mauvais microbes, ainsi que pour favoriser la croissance des bonnes bactéries. Cette recherche en est encore à ses débuts, mais elle est prometteuse.

5. Une nouvelle plateforme de développement de médicaments qui nous permettra de mieux nous préparer à la prochaine pandémie. Bien que le monde ait fait des progrès remarquables en matière de vaccins lorsque la COVID a frappé, on ne peut pas en dire autant des thérapies. L’équipe de Decoy Therapeutics s’efforce d’accélérer le processus de développement de médicaments grâce à sa nouvelle plateforme biologique prometteuse.

L’idée est que des molécules lipopeptidiques pourraient être utilisées pour inhiber la machinerie de fusion d’un virus et l’empêcher d’infecter les cellules. Si les recherches de Decoy aboutissent, les scientifiques pourraient un jour utiliser la plateforme pour concevoir des thérapies contre de nouveaux virus en quelques jours, voire quelques heures.

Dakaractu

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