Les parlementaires du Sénégal étaient en pépinière, lundi 18 décembre 2023, pour examiner le projet de loi portant Code pastoral. Face au ministre de l’Élevage et des Productions animales, les parlementaires ont apporté des solutions, surtout au conflit entre éleveurs et agriculteurs. Ces derniers fondent beaucoup d’espoir sur ce code qui pourrait ainsi résoudre leurs problèmes définitivement.

C’est ainsi que les députés ont adopté à l’unanimité le projet de loi portant Code pastoral, dans le but de « garantir aux pasteurs et éleveurs l’accès aux ressources pastorales ». A cette occasion, le député Guy Marius Sagna, lors de sa prise de parole, s’est interrogé sur la pertinence de voter cette loi, à deux mois de l’élection présidentielle.

Dans sa réponse, le ministre de l’Élevage et des Productions animales, Daouda Dia, a indiqué que « ce projet de loi vise essentiellement à garantir aux pasteurs et éleveurs l’accès aux ressources pastorales en vue d’une exploration optimale, dans le respect strict des lois et règlements en vigueur, des droits des usagers du milieu rural ».

Son collègue Alioune D. Sow a ajouté que « la finalité de cette loi est d’encadrer le milieu pastoral afin d’assurer la sécurité pour un développement durable ». Il a également évoqué plusieurs échauffourées entre agriculteurs et éleveurs. Il s’attend à ce que cette loi, une fois votée, règle définitivement le foncier pastoral.

Rappelons que l’élevage était jusque-là encadré par un décret du 10 mars 1980 et une loi d’orientation agrosylvopastorale du 4 juin 2004, qui ont atteint leurs « limites », en ce qui concerne notamment « les aspects liés au changement climatique et à l’exploitation de l’espace rural, une source potentielle de conflits entre les usagers », a signalé M. Dia.

La loi d’orientation du 4 juin 2004 prévoyait « une actualisation du décret […] du 10 mars 1980 », en ce qui concerne le parcours du bétail.

En effet, face à la dégradation climatique et des ressources naturelles, les acteurs du secteur de l’élevage veulent plus d’équité dans la répartition du milieu naturel. L’espace occupé par les activités agricoles grandit. Plusieurs réserves ont été déclassées, ce qui rend difficile la cohabitation entre ces deux acteurs principaux du secteur primaire.

Ainsi, le projet soumis au vote va permettre de rééquilibrer la balance pour mettre fin aux conflits.

Cependant, il existe encore un « vide juridique », qui « entraîne de multiples contraintes, en particulier la réduction de l’espace pâturable, la dégradation des ressources naturelles, l’occupation des espaces pastoraux stratégiques par d’autres activités économiques, la fermeture des pistes à bétail permettant d’accéder aux points d’eau et les conflits entre éleveurs et agriculteurs », a signalé Daouda Dia.

Selon le ministre de l’Élevage et des Productions animales, c’est pour parer à ces manquements que le gouvernement a élaboré le projet de loi adopté lundi 18 décembre 2023 par les députés.

Le but visé est d’« encadrer le pastoralisme » et de favoriser « la création d’un environnement favorable au développement durable des systèmes d’élevage », a expliqué M. Dia.

Les parlementaires ont jugé le projet de Code pastoral très important pour l’élevage national.

« Il entre en droite ligne de la montée en puissance du secteur de l’élevage dans le produit brut national », a dit le député Ndary Loum, membre du groupe Benno Bokk Yaakaar (BBY). « Son adoption permet d’éradiquer les conflits entre agriculteurs et éleveurs », a-t-il souligné.

VivAfrik

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