Le secteur de la pêche de la Langue de Barbarie à Saint-Louis a fait l’objet d’une rencontre importante le 27 janvier 2025, où les principaux acteurs du domaine se sont réunis pour discuter des difficultés rencontrées et des solutions possibles. La conférence, dédiée aux obstacles structurels du secteur, a été ouverte par Moustapha Dieng, secrétaire général de l’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal (UNAPAS).

Lors de cette rencontre, un consensus a émergé parmi les participants : des investissements financiers massifs et un véritable engagement technique sont essentiels pour surmonter les défis du secteur de la pêche et garantir une véritable souveraineté alimentaire au Sénégal.

Moustapha Dieng a souligné l’importance stratégique du secteur de la pêche pour la souveraineté alimentaire du pays, en insistant sur le fait qu’il ne serait pas possible d’atteindre cet objectif sans accorder une attention particulière à ce secteur vital, notamment à Saint-Louis, un pôle majeur de la pêche artisanale au Sénégal.

Les échanges ont révélé plusieurs atouts dont dispose Saint-Louis pour le développement de la pêche, mais ont aussi mis en lumière de nombreux défis.

Parmi les obstacles les plus préoccupants, on note notamment la brèche de la Langue de Barbarie, la cohabitation difficile entre la pêche artisanale et l’exploitation de gaz, l’insuffisance des infrastructures d’embarquement et de débarquement, les problèmes liés aux licences de pêche et les tensions récurrentes entre les pêcheurs guet-ndariens et la Mauritanie.

Moustapha Niang, conseiller technique du directeur général du budget et responsable du parti Pastef, a également assisté à cette rencontre en tant que fils de la Langue de Barbarie.

Il s’est engagé à transmettre les préoccupations des pêcheurs aux plus hautes autorités du gouvernement. Selon lui, les enjeux auxquels font face les pêcheurs à Saint-Louis sont d’une grande gravité et nécessitent une action urgente pour garantir la pérennité du secteur et atteindre les objectifs de souveraineté alimentaire du Sénégal.

Le problème majeur évoqué par Moustapha Niang reste la brèche de la Langue de Barbarie, une ouverture qui a déjà causé la mort de plus de 600 personnes depuis 2003.

Cette brèche est devenue un passage presque obligé, mais malheureusement souvent mortel. Selon lui, la solution passe par un dragage et un balisage appropriés de la brèche, ce qui permettrait non seulement de sauver des vies, mais aussi d’assurer des conditions de travail plus sûres pour les pêcheurs.

Autre point préoccupant : la cohabitation entre la pêche artisanale et la plateforme gazière de Diattara. L’exploitation du gaz sur un récif naturel perturbe gravement les zones de pêche, obligeant les pêcheurs à se déplacer jusqu’en Mauritanie.

Cependant, ces derniers sont souvent victimes de poursuites par les autorités mauritaniennes, à cause de la pêche illégale ou de la pêche d’espèces interdites. Selon Moustapha Niang, lorsqu’une pirogue est arraisonnée, cela signifie la fin de l’activité pour les pêcheurs, entraînant des pertes économiques considérables.

Dans son discours, Moustapha Niang a lancé un appel aux autorités sénégalaises, les exhortant à faire un effort pour soutenir ces pêcheurs en leur permettant de récupérer leurs équipements et leurs pirogues, afin de pouvoir contribuer de manière effective à la souveraineté alimentaire du pays.

VivAfrik

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