C’était le « graal » pour mettre fin aux problèmes de dons : le sang artificiel s’est révélé être un objectif inatteignable. Aussi les chercheurs se sont lancé un nouveau défi : fabriquer à la demande globules rouges et plaquettes.

cellules souches sanguines
Un technicien introduit des cellules souches sanguines dans un milieu de culture, à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris.

Depuis le début de l’année, l’Établissement français du sang (EFS) a déjà lancé deux appels d’urgence sur l’état de ses stocks, entamés par la pandémie de Covid-19. À l’échelle nationale, les activités sanitaires consomment en effet 50.000 poches de sang par semaine. Compte tenu de leur faible durée de conservation (dix jours pour les globules rouges), l’EFS a chiffré que pour répondre aux besoins nationaux, il faudrait que 10.000 Français fassent quotidiennement don de leur sang. Un nombre de plus en plus difficile à garantir du fait de nos nouveaux modes de vie en distanciel. Faudra-t-il pallier cette raréfaction par un substitut artificiel ?

Plusieurs équipes dans le monde travaillent à la fabrication in vitro de globules rouges ou de plaquettes. Elles ont perfectionné ces quinze dernières années des méthodes de synthèse à partir de cellules dites hématopoiétiques primaires (CD34+) ou de cellules souches pluripotentes induites (IPS). L’équipe de l’hématologue français Luc Douay, ancien chef de service du laboratoire d’hématologie de l’hôpital Saint-Antoine à Paris, a ainsi réalisé en 2011 la première transfusion à un volontaire sain de 2 millilitres de globules rouges de culture développés à partir de ses propres cellules.

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