Selon le spécialiste Régis Chatellier, « lorsqu’on commence à vendre des espaces virtuels associés à des droits de propriété grâce à des NFT, il y a une forme de décentralisation ».

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Illustration d’un homme portant un casque de réalité virtuelle

Sciences et Avenir : Quelles questions soulève la notion de métavers ?

Régis Chatellier : Aujourd’hui, de ce que l’on en perçoit, un métavers répond à la même grille d’analyse que la réalité virtuelle. À savoir qu’une donnée personnelle correspond à tout ce qui est lié à votre compte, à votre avatar, dès lors que vous êtes vous-même relié à cet avatar : données d’identification, historique d’usage, eye-tracking (suivi des mouvements de l’œil face à l’écran, ndlr), captation d’émotions, etc. Si des métavers permettent aux gens de collecter des données, il faudra savoir comment identifier à qui on a affaire : une personne lambda, une entreprise, une organisation ?

Cela étant, il reste la question des acteurs qui gèrent et contrôlent l’accès. Avec Horizon Workrooms de Meta, Mesh de Microsoft ou des espaces comme Decentraland ou The Sandbox, le contexte n’a rien d’inédit : c’est celui du début d’une nouvelle concurrence pour prendre le marché.

Decentraland et The Sandbox sont des plateformes dites décentralisées. Cette approche peut-elle donner à l’internaute un certain contrôle ?

Lorsqu’on commence à vendre des espaces virtuels associés à des droits de propriété grâce à des NFT (jetons non fongibles), il y a une forme de décentralisation. Mais si la plateforme dans sa globalité, du jour au lendemain, ferme, ces contenus n’ont plus aucune valeur, ils n’existent plus. Car au fond, il y a toujours une infrastructure.

Il existe certes des réseaux sociaux où il est possible d’héberger sa propre instance, Mastodon par exemple. Mais ce sont des infrastructures assez légères par rapport aux ressources qu’il faudra mobiliser pour un métavers. On peut toujours imaginer des instances en local qui communiquent et sont interopérables, mais on en est encore loin.

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