Le parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) est certes l’un des plus puissants partis que le Sénégal ait connu ces derniers années. Conduit par Ousmane Sonko, le parti est loin d’être le phénomène que les sénégalais en ont fait.

Son leader et non moins maire de Ziguinchor s’est laissé emporter par l’euphorie autour de son ascension fulgurante. Un véritable échec qui a fini par perdre celui qu’on surnomme le leader de l’opposition radicale.

Ousmane Sonko a réussi à se percher haut sur l’échiquier politique.

L’ex Pastef est devenu la deuxième force politique derrière la grande colition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar. Les « patriotes », comme ils aiment se faire appeler, ont pris le monopole de l’opposition. La majorité des leaders s’est rangée derrière eux.

Le maire de Ziguinchor en était arrivé au point où rien ne se faisait sur le landerneau politique sans son autorisation. Il avait réussi à faire plier les opposants les plus en vue.

Mais l’ex Pastef est de loin cette force politique que certains en ont fait.

Si Sonko et Cie en sont arrivés là, c’est à cause du régime de Macky Sall. Ce parti est arrivé troisième à la présidentielle de 2919 derrière la coalition au pouvoir et le Rewmi de Idrissa Seck.

Un rang qui a donné une grande confiance aux membres de ce parti dissous. Avec le discours jugé radical de son leader, les patriotes se sont imposés. Ils font peur et imposent leur diktat à tout le monde. Journalistes, intellectuels et politiciens ont été muselés depuis des l’ascension de Sonko.

Malheureusement, l’ex Pastef est loin d’être cette force qu’on en fait. Si Macky Sall n’avait pas écartés Karim Wade et Khalifa Sall en 2019, c’est sûr que le Pastef de Sonko ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui.

D’ailleurs, aux dernières élections, Ousmane Sonko et ses camarades sont allés se réfugier dans le système qu’ils ont toujours combattu. Ce qui leur a donné un nouveau souffle. Force est de constater que sans les autres partis de l’opposition, l’ex Pastef n’aurait pas autant de maires et députés. Et, il a réussi à tenir tête à la coalition au pouvoir.

En très mauvais politiciens, Sonko a commis un péché mignon en politique. Il est complètement sorti du cadre politique.

Le Sonko d’avant 2019 a disparu cédant la place à un dangereux révolutionnaire. Le maire de Ziguinchor s’est radicalisé. Toutes les sorties de Sonko sont centrées sur l’Etat. Il ne fait plus de politique mais de la défiance envers la République. Ces nouvelles cibles : le Président, l’armée, la police, la gendarmerie et la Justice.

Des attaques qui finiront par l’envoyer en prison. Ce qui met définitivement fin au fameux «projet» des patriotes.

Il faut avoir le courage de le dire. Si Ousmane Sonko n’avait pas été aussi violent, il ne se retrouverait jamais dans cette situation.

Ces attaques personnelles ont mis fin à tous ses projets. On a beau en vouloir à l’État, mais il est loin d’être la cause de la situation de Sonko.

Le maire de Ziguinchor s’est embarqué dans cette situation tout seul. Il n’avait qu’à se contenter d’être un opposant au régime en place.

En s’entourant de grands transhumants comme Lansana Gagny Sakho, il était sûr que son emprise sur l’opposition n’allait jamais prosperer.

Avec la nouvelle configuration, on peut être sûr que le leader de Pastef ne sera pas de la course pour 2024. Tout comme Khalifa Sall et Karim Wade, en 2019, Ousmane Sonko sera écarté de cette élection. Ce qui va ouvrir les portes du Palais au candidat de Benno Bokk Yakaar. Mais aussi aux exclus de la dernière présidentielle.

L’ancien maire de Dakar et le candidat du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) auront toute la latitude de s’affirmer en l’absence du plus grand opposant.

En voulant écraser quiconque pouvait lui faire de l’ombre, Ousmane Sonko n’a réussi qu’à propulser des ratés dans les mairies. Mais aussi à l’Assemblée nationale. Voilà le sombre destin de la politique sénégalaise. Si les opposants encore debout, peinent à s’affirmer, le champion de Macky va poursuivre son chemin sans aucun problème.

Xibaaru

Part.
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