L’intolérance du pouvoir Pastef prouve sa grande fébrilité

  • Menaces populistes sur la démocratie

« La justice doit être rendue avec célérité » : notre PM s’accroche à cet adage pour justifier l’indéfendable, l’absurde, la bourde du siècle. Parce que la justice devrait rendre des décisions avec « célérité » donc, le peuple aurait le droit de faire pression sur la justice.

C’est une vieille pratique des populistes que de violer les consciences par la dénaturation du sens des mots : amalgame, embrouillements des concepts et même volonté de changer le sens des mots. Quand ils parlent ou écoutent, ils accordent une importance capitale au superflu pour occulter l’essentiel.

Evoquer le principe de la célérité pour justifier la vendetta en préparation contre des citoyens, c’est de la malhonnêteté intellectuelle en plus d’être une roublardise politique. A la page 12 du Rapport (19 décembre 2003) remis au Gardes seaux français, le magistrat, Jean-Claude Magendie affirmait ceci : 

« La célérité, dans le procès, ne doit en effet être synonyme ni de précipitation, ni même d’urgence.

Il est nécessaire que le déroulement d’une affaire puisse connaître des respirations. La célérité doit être placée au service de l’efficacité, de l’effectivité et de la qualité de la justice. Elle doit être une valeur communément partagée, qui profite à tous les justiciables. (…) la célérité n’est qu’un élément parmi d’autres qui favorise une justice de qualité. Elle n’est pas une valeur en soi; elle ne constitue pas un objectif en soi.

C’est presque le contraire : la justice est rendue à l’issue d’un processus juridictionnel. Le procès est un processus qui réclame du temps. Ce temps est nécessaire ».p.13

L’ignorance est devenue une science dans ce pays. Comment la justice pourrait-elle être rendue avec célérité si ce n’est pas un cas de flagrant délit ? La justice ne devrait donc pas instruire des dossiers, faire des investigations, confronter des avis et plaidoiries ?

Ce PM est en train de nous prouver que, comme tous les populistes, ce régime envisage de mettre au pas tous les citoyens, toute l’administration.  Rendre la justice avec célérité ne saurait être une prescription pour l’empressement et si le droit le prescrit, il a également prescrit d’autres dispositions qui empêchent qu’elle soit un biais pour la précipitation et l’empressement. 

Le PM parle de « service public de la justice »(?) pour bricoler un argument en faveur de la pression qu’il veut que le peuple exerce sur la justice.

Quelle absurdité ! Monsieur Sonko ne sait même pas qu’on ne parle pas de justice avec la même compétence qu’on parle de politique. En politique, tout le monde est censé être compétent (vous en êtes la preuve) mais le droit est avant tout une affaire technique.

Pour aller plus loin sur la notion de célérité, on pourrait citer contre cet outrage contre la vérité par Sonko, le professeur Jacques Normand, (professeur émérite de l’Université de Reims) : 

«La rapidité n’est pas, et elle n’a d’ailleurs pas à être, la    préoccupation première de la justice.

Ce qui importe avant tout, c’est la qualité des décisions rendues (…) cette qualité ne peut être atteinte qu’en consacrant à chaque affaire le temps qu’elle requiert. Tout au plus doit-on formuler le vœu que, du fait de l’encombrement des juridictions ou pour tout autre raison, ce temps ne soit pas exagérément prolongé »  <<Le traitement de l’urgence : exception ou principe ? >>, in L. Cadiet et L. Richet (dir.), Réforme de la justice, réforme de l’État, coll. « Droit et Justice », PUF., 2003, spéc. p. 159.

La preuve que le droit est une affaire technique est que vous avez cherché à rapetisser Pape Djibril Fall, en doutant de sa connaissance des articles qui consacrent la liberté d’expression. Donc vous vous contredisez allègrement sans le savoir ! Oh quel dommage !

Le simple fait qu’un élu du peuple, un excellent journaliste, puisse être suspecté d’ignorer la loi montre que ce serait un grave précédent de demander au peuple de faire pression sur la justice. Je serais curieux de savoir combien de députés parmi les vôtres connaissent la réponse à la question que vous avez posée à PDF.  »

Je suis sûr que xamulo ko » comment peut-on parler comme ça devant la représentation nationale ?

Les juges ne sont d’ailleurs pas des machines, encore moins des automates. Ils sont en nombre insuffisant et n’ont aucune obligation de vider les dossiers qui vous tiennent à cœur et de remettre à plus tard les autres. Laissez les juges travailler et occupez-vous à satisfaire les besoins primaires des populations.

Le baril de pétrole a baissé de façon drastique sur le marché mondial, mais jusqu’ici cette baisse n’a aucune incidence sur le carburant au Sénégal alors qu’il a baissé dans toute la sous-région. Monsieur Sonko préfère jouer sur son terrain favori : la surenchère infertile. Il va jusqu’à parler de magistrats qui peuvent être poursuivis : quel besoin avait-il de rappeler cela sinon de presser la justice ?

Pire, il a utilisé le mot « effacer »: c’est révélateur d’un état d’esprit et c’est très dangereux. 

Sonko prétend que les Sénégalais sont dans l’erreur en croyant qu’il suffit de changer de régime pour que les choses changent puisque l’administration est la même, les agents, les hauts fonctionnaires et les magistrats sont les mêmes.

Quelle gageure ! Dans quel pays se débarrasse-t-on des fonctionnaires pour être en mesure de faire marcher les réformes.

Ce sont les réformes qui changent les habitudes, or vous n’avez jusqu’ici rien proposé. Tout porte à croire que vous êtes en train de trouver un alibi pour justifier votre échec à changer ce pays.

  • Criminalisation de l’opposition et du contre-pouvoir

Bientôt ils vont criminaliser la chronique médiatique après l’avoir diabolisée et culpabilisée. Pourtant si la chronique journalistique ou plus exactement médiatique (c’est-à-dire sous sa forme théâtralisée) est devenue une mode et parfois un gagne-pain, c’est la faute à ces mêmes personnes. S’arroger des libertés et les refuser aux autres, c’est le début de l’intolérance et du totalitarisme.

Le totalitarisme germe dans la pensée avant de prendre forme dans la réalité politique.

L’opposant farouche de Sonko est entre les mains de la justice pour son courage, son abnégation et la force avec laquelle il déconstruit et dissout le mythe Sonko en montrant chaque jour son vrai visage.

Il n’insulte pas, il ne diffame personne et n’a jamais véhiculé de fausses informations.

Il est juste sarcastique, une arme politique qu’ont toujours utilisée les belles âmes là les âmes corrompues utilisent le vice, la violence et l’irresponsabilité pour assouvir leurs occultes desseins. 

Géjj sax moy nawléem (le voisin de palier naturel du poisson séché ou fermenté est le ver de terre). 

Il paraît que chaque régime a l’opposition qu’il mérite. Il va de soi qu’un leader politique qui ne sait pas s’élever au-dessus de la mêlée se morfond dans les ragots et autres discours de bas étage.

Traiter les chroniqueurs critiques de « wuya-wuya » (menu fretin) en leur promettant l’effacement sur la scène médiatique alors qu’au même moment on fait la promotion des chroniqueurs spécialistes de dithyrambes, c’est prouver qu’on n’a pas les épaules requises pour jouer les premiers rôles dans ce pays. Ce manichéisme primaire est la preuve qu’on n’a qu’une piètre idée de ce que sont  la démocratie et la république.

  • Qui sème le vent récolte la tempête

Tout le monde connaît les chroniqueurs qui insultaient citoyens, pouvoir politique, juges et guides religieux. Tout le monde regarde une télévision de grande audience et jadis  référence dans le paysage audiovisuel qui a fait la promotion d’un charlatan dont toute l’énergie et l’industrie étaient orientées vers l’inquisition dans la vie privée des gens.

Comment comprendre que les mêmes personnes qui ont fabriqué de toutes pièces un journaliste dit d’investigation et qui partageaient ses diatribes deviennent si réfractaires à la chronique? Vous vous fatiguez pour rien. Vous mettrez en prison ceux qui vous critiquent de façon journalière, vous en créerez de plus féroces qui vous critiqueront chaque heure.

On ne peut pas hier aduler cette trouvaille bien sénégalaise de faire la chronique et la Revue de presse, et venir aujourd’hui s’en prendre à d’autres qui exercent la même liberté avec plus de génie.

La nature a horreur du vide : après avoir tétanisé et congédié les élites du débat politique, il fallait s’attendre à autre chose qu’à récolter un débat savant. On nous a toujours fait observer que la démocratie n’est pas une affaire exclusive aux élites.

On traitait de neutres collabos passifs les personnes  qui avaient décidé de faire profil bas le temps que la tempête de l’irrévérence et de l’insolence passe. Si on trouve un chroniqueur médiocre ou partisan, on peut décider de zapper. Les textes qui ne nous plaisent pas ne nous appâtent pas non plus.

Personne n’est obligé d’écouter ou de lire ce qu’il n’a pas envie d’écouter et de lire. 

Chers chroniqueurs, faites vos chroniques, beaucoup de chroniques, encore des chroniques, toujours des chroniques. À chacun son niveau et heureux sont ceux qui savent discuter, comprendre et se faire comprendre par tous les niveaux. Il paraît qu’il y a des aigris, des anarchistes et des personnes non gouvernementales.

Ceux qui bricolent ces concepts ont une piètre idée de la démocratie.

Allez-y étudier comment les démocraties grecques ont pris forme et ont évolué pour donner au monde la culture démocratique actuelle. L’idéal d’une démocratie, c’est la participation de tous les citoyens, une Agora universelle où s’exercent toutes les libertés politiques.

Le problème du Sénégal d’aujourd’hui, c’est le populisme devenu culture et pouvoir politique à la fois.

Le populisme, c’est quand toute la vacuité et la laideur d’une génération sont savamment cachées derrière un mot. Les paresseux, les médiocres, les pseudos savants, les faibles d’esprits, les revanchards, les laissés-pour-compte épousent ce mot et entretiennent avec lui une relation passionnelle ou pulsionnelle.

Ils le répètent de façon insatiable croyant dissoudre la complexité et la résistance du réel derrière un petit mot.

Il parait que les primitifs étaient convaincus de la dimension magique et performative des mots : ils pensaient qu’il suffit de dire le réel pour le changer ou le féconder. Les enfants sont également dans la même illusion : ils croient qu’en découvrant les mots, ils acquièrent un pouvoir sur le monde. 

Le fait que les gens répètent à l’unisson une chimère les convainc qu’ils disent vrai et qu’ils changent l’état du monde.

La puérilité politique est justement de vouloir embrigader des gens qui en ont entendu des milliers de milliers sans faire preuve d’arrogance. Il n’y a pas pire folie que de vouloir réduire la richesse de l’humanité au bout de son nombril.

Les faux prophètes ont ceci de fâcheux que leurs mensonges leur plaisent et les charment tellement qu’ils finissent par y succomber et y croire.

C’est cela le drame de la manipulation : plus ça réussit, davantage ses auteurs tombent dans leur propre piège et se prennent au sérieux.

Libérez Abdou Ngéer!

Alassane K KITANE

xibaaru

Part.

9 commentaires

  1. Иван устремился за злодеями вслед и тотчас убедился, что догнать их будет очень трудно. самостоятельная раскрутка сайтов Точно на том месте, где была груда платья, остались полосатые кальсоны, рваная толстовка, свеча, иконка и коробка спичек.

  2. CAadriaaw sur

    Но в «Колизее» порция судачков стоит тринадцать рублей пятнадцать копеек, а у нас – пять пятьдесят! Кроме того, в «Колизее» судачки третьедневочные, и, кроме того, еще у тебя нет гарантии, что ты не получишь в «Колизее» виноградной кистью по морде от первого попавшего молодого человека, ворвавшегося с Театрального проезда. Турбозайм – А не надо никаких точек зрения, – ответил странный профессор.

  3. PAvdrilah sur

    – Прошу и меня извинить, – ответил иностранец, – но это так. как добавить ссылку на сайт А вы одни приехали или с супругой? – Один, один, я всегда один, – горько ответил профессор.

  4. XArdriral sur

    – Ну вот видите, – продолжала Штурман, – что же делать? Естественно, что дачи получили наиболее талантливые из нас… – Генералы! – напрямик врезался в склоку Глухарев-сценарист. Ремонт пластиковых окон в Молжаниновском Вон отсюда сейчас же! – и махнула на Ивана мочалкой.

  5. SAldriaah sur

    Небо над Москвой как бы выцвело, и совершенно отчетливо была видна в высоте полная луна, но еще не золотая, а белая. нотариус перевод документов Вар-равван несравненно опаснее, нежели Га-Ноцри.

  6. FArdriwad sur

    Он хрипел, пытался кусаться, кричал: – Так вот вы какие стеклышки у себя завели!. нотариус Цымбаренко И в исправлении этой ошибки римская власть, конечно, заинтересована.

  7. PAddrieaa sur

    «И молодец! И правильно!» – с цинической, самоуничтожающей злобой подумал Рюхин и, оборвав рассказ о шизофрении, попросил: – Арчибальд Арчибальдович, водочки бы мне… Пират сделал сочувствующее лицо, шепнул: – Понимаю… сию минуту… – и махнул официанту. нотариус Говорово – Ведь это в голову не лезет!» Но горевать долго не приходилось, и Степа набрал номер в кабинете финдиректора Варьете Римского.

  8. DAidriual sur

    – Просто он существовал, и больше ничего. Коленчатый вал Правая щека Ивана Николаевича была свеже изодрана.

Laisser Une Réponse

We want to send you notifications for the newest news and updates.

Exit mobile version