Macky Sall, neuf vies après le Palais…Par Madiambal Diagne

On a de bonnes raisons d’être content et même fier pour le Président Macky Sall, qui se voit offrir la future position d’Envoyé spécial pour la toute nouvelle organisation, portée sur les fonts baptismaux, le Paris Pact for Peace and Climate (4P).

Cette organisation, qui préconise un nouveau pacte financier mondial, travaillera à changer les paradigmes de la coopération internationale, avec notamment la redéfinition des actions de développement.

Elle s’annonce si importante, pour ne pas dire essentielle, que déjà plus de cent pays, des organisations internationales, des partenaires du secteur privé et autres philanthropes, et des coalitions d’Ong la soutiennent.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde), qui en assure le secrétariat, a annoncé l’accueil en son sein du comité de mise en œuvre du 4P.

Le chef de l’Etat sénégalais, qui prendra ses fonctions au terme de son magistère dans son pays en avril 2024, est attendu pour «la mobilisation de tous les acteurs de bonne volonté et des signataires du 4P», indique un communiqué conjoint de la présidence de la République française et de l’Ocde.

Cette offre d’emploi, acceptée de bon gré par Macky Sall, constitue non seulement une véritable consécration personnelle, mais aussi lui donne une belle et bonne opportunité de pouvoir continuer à être utile à son pays, à l’Afrique et au monde. Combien d’anciens chefs d’Etat ou de personnalités du monde auraient aimé être sollicités pour le «job» ?

Nombre d’entre eux ne sont plus mêlés à rien dans la marche du monde !

Il n’y a aucune raison pour faire une faveur ou une fleur à Macky Sall. Il est simplement méritant. C’est dire qu’on ne peut que sourire devant une certaine inanité de réactions qui se sont voulues réductrices, pour cette importante mission concernant le devenir de la planète.

On a voulu croire que Macky Sall est ainsi l’employé de son homologue Emmanuel Macron. Sans doute, mais il sera tout aussi celui du Sénégal, de l’Allemagne, de la Belgique, de l’Afrique du Sud, de l’Inde, de la Côte d’Ivoire, de l’Irlande, du Kenya, du Ghana, du Nigeria, de la Jordanie, de la Roumanie, de l’Egypte, de la Croatie, de la Guinée, du Fmi, de l’Union européenne, de la Banque mondiale, de l’Ocde, entre autres pays et organismes internationaux.

Il est à noter que la Communauté internationale salue à l’unanimité ce choix porté sur la personne de Macky Sall.

Les honneurs lui sont encore faits cette semaine en Arabie Saoudite, à l’occasion d’un Sommet de l’Organisation de la coopération islamique (Oci). Le meilleur reste à venir assurément ! Les avis négatifs ne sont exprimés que par certains de ses compatriotes qui n’arrivent, sans doute toujours pas, à distinguer l’essentiel de l’anecdotique !

C’est ainsi qu’on a entendu certains s’offusquer du titre d’Envoyé spécial qui ne serait pas assez pompeux à leur goût !

C’est d’abord méconnaître que Macky Sall est très détaché du faste et du snobisme. Aussi, quel autre titre plus prestigieux, plus valorisant ou même équivalant pourrait-on donner à un ancien chef d’Etat ? A moins qu’on ne décide qu’un ancien chef d’Etat devrait rester à se tourner les pouces !

A-t-on besoin de rappeler que l’ancien Président Abdou Diouf a occupé, avec fierté et dévouement, les fonctions de Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif), pour passer la main à Michaëlle Jean, ancienne Gouverneure générale du Canada ? Mary Robinson, ancienne Présidente de l’Irlande, a été nommée par Koffi Annan, au poste de Haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l’Homme.

Michelle Bachelet, ancienne présidente de la République du Chili, n’a-t-elle pas été Secrétaire générale adjointe de l’Onu, chargée de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, entre autres fonctions internationales ? Les exemples ne se comptent plus. Alpha Oumar Konaré du Mali, après ses fonctions de chef d’Etat, n’a-t-il pas dirigé la Commission de l’Union africaine ?

L’ancien Président français, Jacques Chirac, n’avait-il pas lancé une initiative mondiale pour lutter contre le trafic des faux médicaments ?

Quelles fonctions «subalternes» les anciens présidents Valéry Giscard d’Estaing ou Barack Obama n’ont-ils pas remplies après celles de chef d’Etat ? La Brésilienne Dilma Roussef, parrainée par son mentor Lula Inacio Da Silva, s’est casée à la nouvelle banque des Brics. Dites-moi si ces anciens chefs d’Etat ont éprouvé de la honte pour leurs nouvelles occupations ?

Ou bien serait-il plus valorisant de tourner des documentaires pour Netflix comme le fait Barack Obama ou de devenir comédienne comme l’ancienne Présidente croate Kolinda Grabar Kitarovic, ou de diriger des missions d’observation d’élections comme Olusegun Obasanjo (Nigeria), Pedro Pires ou Jorge Carlos Fonseca (Cap-Vert ?)

Peut-être que si Mahamadou Issoufou (Niger) était moins oisif, il ne finirait pas par passer pour le parrain de putschistes contre son successeur Mohamed Bazoum ?

Par contre, on est passé du sourire aux rires aux éclats jusqu’à applaudir à tout rompre, quand on voit Alioune Tine revendiquer que Emmanuel Macron ne saurait aimer Macky Sall plus que les Sénégalais, dont lui-même. On peut bien croire Alioune Tine qui met en garde Macky Sall contre ses proches car le zèle excessif des nouveaux convertis est une caractéristique évidente.

«Rien n’égale le zèle d’un converti. On dirait qu’il ne peut pas accepter que vous résistiez là où il a succombé», (Albert Brie). Quels procès d’intention n’a-t-il pas fait à Macky Sall ? Ne l’a-t-il pas vilipendé ?

Ne lui a-t-il pas prêté les plus lugubres intentions et ne l’a-t-il pas voué aux gémonies et lui avoir promis la pire des fins ? Macky Sall peut toujours le croire car «les esprits faux changent toujours de maxime» (Vauvenargues).

Piloter le Cos-Petrogaz, la mission prédestinée de Macky Sall
La vie a ses parts de malices, de facéties, mais aussi de destinée immuable. La vie de Macky Sall est liée au pétrole et au gaz dont regorge le sous-sol sénégalais. Lui-même a pu être ému de recevoir, de la part d’un de ses anciens collaborateurs, une vieille coupure de presse, une page de l’édition du journal Le Soleil, du numéro 8705 du 10 mai 1999.

On voit sur la photo, le Premier ministre Mamadou Lamine Loum, en compagnie du ministre de l’Energie, des mines et de l’industrie, Magued Diouf, écoutant attentivement des explications d’un technicien de Petrosen. Ce technicien en question, qui était chef de la division des données de la Société nationale Petrosen, se nomme Macky Sall.

Avec la foi du charbonnier, ce jeune technicien tenait à expliquer à ses interlocuteurs, le fabuleux potentiel en hydrocarbures que devraient renfermer les entrailles du Sénégal. Il considérait que le bassin sédimentaire est sous-exploré et préconisait déjà des investissements adéquats pour trouver le sésame.

En effet, «des secteurs entiers de ce bassin n’en sont qu’au stade de la reconnaissance de base, par exemple le bassin paléozoïque on shore et l’off-shore profond, nouvel espoir de l’exploration». Macky Sall était persuadé des prochaines découvertes. Le hasard lui a souri, car devenu président de la République du Sénégal, en 2012, il aura la main heureuse avec de fabuleuses découvertes en hydrocarbures au Sénégal.

Il a sans doute davantage réfléchi sur la gestion de la manne pétrolière et gazière que sur la gestion d’un Etat.

C’est ainsi qu’il n’a pas tardé à mettre en place des outils et autres mécanismes pour permettre à son pays de tirer le meilleur profit de ses ressources en hydrocarbures.

Ainsi, on retiendra que suite à la découverte d’importants gisements de pétrole et de gaz au large de nos côtes, le Président Macky Sall a entrepris une série de réformes dont l’adhésion à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) en 2013, mais surtout la création du Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (Cos-Petrogaz) à travers le décret 2016-1542 du 3 octobre 2016.

Le rôle principal de cet organe est d’assister le chef de l’Etat et son gouvernement dans la définition et la mise en œuvre de la politique en matière de gestion de nos ressources pétrolières et gazières.

Les missions fondamentales du Cos-Petrogaz sont donc :

_«Assister le président de la République dans la définition, la supervision,

_l’évaluation et le contrôle de la mise en œuvre de la politique nationale en matière de développement de projets pétroliers et gaziers ;

_assister le gouvernement dans la mise en œuvre des stratégies, programmes et projets pour la promotion et le développement de projets pétroliers et gaziers ;

_valider, en dernier ressort, toutes les études relatives aux réserves de gaz et de pétrole, ainsi que des gisements à développer ;

_valider, en relation avec les opérateurs publics et privés du secteur, tous les documents stratégiques, programmes et plans d’action pour la création de structures de formation professionnelle et de recherche afin d’assurer la promotion de l’emploi à travers les projets pétroliers et gaziers en réalisation ;

_assurer le suivi et l’évaluation des réserves stratégiques et de la commercialisation des hydrocarbures ;

_impulser, en rapport avec les ministères et structures publiques impliqués, ainsi que les partenaires techniques et financiers nationaux, bilatéraux, multilatéraux et privés, la mobilisation de l’assistance technique et des financements des programmes et projets de promotion des sous-secteurs pétroliers et gaziers ;

_assurer le suivi de la bonne gestion du sous-secteur des hydrocarbures.»

Qui, mieux que Macky Sall, qui a conçu cet outil, pourrait traduire et mettre en œuvre sa vision au grand bénéficie du Sénégal ?

Il est nanti de compétences, d’une expertise et d’une légitimité incontestables dans ce domaine. Il pourrait ainsi travailler bénévolement pour impulser ce secteur et rester encore utile à son pays. Une telle occupation ne devrait certainement pas l’empêcher de faire des «piges» à l’international.

D’aucuns lui suggéreraient de mettre en place une fondation pour contribuer au développement économique et social de son pays, mais je reste à croire que faire profiter le Sénégal de son expérience et de sa baraka dans le secteur des hydrocarbures devrait être la meilleure chose à faire.

Le temps a fait son œuvre de vérité. Ceux qui l’accusaient de faire main basse sur les ressources en pétrole et en gaz ont fini par réaliser la stupidité de leurs affirmations.

Par Madiambal DIAGNE 

xibaaru

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