Mbour – Avec le taux de handicap le plus élevé dans le département : Ndiaganiao réclame un centre de promotion et de réinsertion sociale

Dans le département de Mbour, notamment dans la commune de Ndiaganiao, la prise en charge des personnes vivant avec un handicap reste toujours problématique à cause surtout du déficit d’infrastructures sociales.

Le Service départemental de l’action sociale de Mbour, dans le cadre du programme d’accélération de la protection de la carte d’égalité des chances, veut permettre aux personnes à mobilité réduite de rester chez eux tout en bénéficiant de la carte d’égalité des chances.

C’est dans ce cadre que ce service, en collaboration avec le district sanitaire de Thiadiaye, la mairie de Ndiaganiao et l’Association des personnes handicapées de Ndiaganiao, a enrôlé 105 personnes en situation de handicap.

Selon Doudou Faye, conseiller en travail social, chef du Service départemental de l’action sociale de Mbour, cette activité dans la commune de Ndiaganiao visait à enrôler ces personnes mais en même temps leur délivrer sur place un certificat de handicap qui contient le numéro de la carte qui n’est pas encore sortie. «Ce récépissé leur permet d’avoir au moins le numéro de la carte qui n’est pas encore sortie.

Donc, l’objectif c’était d’enrôler le maximum de personnes en situation de handicap sans qu’elles ne se déplacent, parce que ce sont des personnes à mobilité réduite, on n’a pas voulu les déplacer jusqu’à Mbour», a déclaré Doudou Faye.

Ainsi, 105 personnes en situation de handicap ont été enrôlées dont 53 d’hommes et 52 femmes.

Des chiffres qui reflètent la situation du handicap dans cette commune qui connaît une progression comme en attestent les statistiques. «En ce qui concerne les handicaps moteurs, il y avait 73 contre 14 visuels, 6 qui ont un handicap mental, 7 sourds-muets et 5 qui ont un autre handicap, souvent un poly handicap, c’est-à-dire plusieurs handicaps à la fois.

En ce qui concerne les enfants, c’est-à-dire qui ont moins de 18 ans, ils étaient au nombre de 24, et les jeunes, c’est-à-dire ceux qui ont entre 18 à 40 ans, même si on sait que la jeunesse s’arrête à 35 ans, nous sommes partis jusqu’à 40 ans pour ces personnes en situation de handicap, et elles étaient au nombre de 24. Les adultes quant à eux, c’est-à-dire entre 40 et 59 ans, ils étaient au nombre de 33, et ceux qui avaient plus de 60 ans sont au nombre de 24», poursuit Doudou Faye.

D’ailleurs, l’interprétation de ces chiffres montre que le taux de handicap est nettement élevé dans la commune de Ndiaga-niao.

«En 2021, nous étions ici à Ndiaganiao et on avait 104 personnes handicapées. Si en 2024, on parvient à avoir 105, cela montre qu’il y a beaucoup de personnes handicapées dans cette commune de Ndiaganiao. Cela peut être lié à plusieurs facteurs dont des études plus poussées pourraient déterminer avec exactitude.

Par ailleurs, nous avons vu que les enfants sont au nombre de 24 et surtout les sourds-muets au nombre de 7 et la plupart du temps ce sont des enfants qui ont des problèmes d’état civil parce-que nous avons vu 2 enfants qui n’avaient pas de pièces d’état civil», liste Doudou Faye.

Ces chiffres révèlent aussi que l’offre éducative n’est pas présente dans cette commune, surtout pour les sourds-muets.

«Les écoles élémentaires ordinaires ne peuvent pas les accueillir car il n’y a pas un dispositif sur place permettant aux enseignants et autres de prendre en charge cette question du handicap d’où l’opportunité ou l’importance de faire de l’éducation inclusive», note-t-il. D’où l’urgence de faire «l’analyse des besoins des enseignants pour savoir ce dont ils ont besoin pour être capacités en langue des signes, en lecture braille et autres.

Et, cela va leur permettre d’accueillir ces enfants qui sont en situation de handicap au nombre de 24 pour qu’ils puissent avoir accès à l’éducation parce-que c’est un droit fondamental et ce sont des personnes à part entière. Ils ont le droit d’aller à l’école, ils ont le droit d’être comme leurs camarades qui n’ont pas de handicap. Donc c’est important de faire une interprétation ou une étude poussée sur ces statistiques que nous avons récoltées», suggère le chef du Service départemental de l’action sociale de Mbour.

Face à autant de défis, le village de Ndiaganiao, qui compte 38 villages et dont l’accès n’est pas trop facile, a besoin aujourd’hui d’un centre de promotion et de réinsertion sociale.

Ce centre est devenu une nécessité aux yeux du chef du Service départemental de l’action sociale. «Cela va permettre à la commune d’avoir beaucoup de choses sans pour autant venir jusqu’à Mbour. Aujourd’hui, on est en train de payer la bourse de sécurité familiale.

Donc, les personnes qui sont en situation de handicap et qui viennent de Ndiaganiao sont obligées de venir jusqu’à Mbour pour qu’on fasse des procurations, des changements de gestionnaire pour qu’ils puissent prendre leur argent. Imaginez-vous, quitter Ndiaganiao, vous dépenser pour le transport, et retourner à Ndiaganiao de même, finalement vous risquez de payer ce que vous avez tiré de la bourse dans le transport.

Maintenant, s’il y avait un Cprs, les personnes handicapées allaient pouvoir rester sur place tout en bénéficiant de ces politiques publiques de l’Etat mais en même temps, les veuves, les orphelins, les daaras, les personnes âgées, les Pvh, pour ne citer que ceux-là, parce-que toute personne vulnérable est prise en charge par le Cprs.

Donc l’ouverture d’un centre de promotion et de réinsertion sociale à Ndiaganiao est vraiment une urgence, c’est une nécessité, et le maire de Ndiaganiao a déposé pour l’ouverture de ce centre et nous demandons aux autorités compétentes d’accélérer cette ouverture de Cprs au plus grand bonheur des populations de cette commune», invite M. Faye.

Lequotidien