Avec la Convention des maires, les collectivités territoriales peuvent avoir accès à des financements pour lutter contre les changements climatiques.

En Afrique, les villes et territoires sont confrontés à l’urbanisation galopante mais également à une croissance de la population considérée comme la plus rapide et qui devrait atteindre 9,6 milliards d’ici 2050. A cela, s’ajoutent aujourd’hui les risques liés au changement climatique sur une population déjà très vulnérable. C’est ainsi, pour accompagner les villes d’Afrique subsaharienne à apporter des réponses à ces préoccupations et contribuer à l’atteinte des objectifs fixés par l’Accord de Paris, qu’Enda Energie a tenu à Saly un atelier d’échange avec les 11 villes et territoires qui ont rejoint l’initiative. Il s’agit de Dakar, Pikine, Pikine Nord, Labgar, Bambey, Ndiob, Grand-Yoff, Nioro du Rip, Zi­guinchor, Latmingué, Diou­doubou.

Selon Emmanuel Seck, coordonnateur de programmes à Enda Energie, avec le panorama des grandes métropoles au niveau de l’Afrique subsaharienne, beaucoup connaissent une urbanisation galopante. «Avec des effets, surtout dans les villes côtières qui regroupent 60% des populations et des activités comme c’est le cas de Dakar. On peut donc comprendre qu’elles aient une contribution réelle par rapport à la réduction des émissions des gaz à effet de serre voire du taux d’industrialisation de ces villes. Mais avec les activités économiques qui s’y mènent et qui sont très énergivores mais aussi le système de transport qui est un domaine très polluant, les collectivités doivent pouvoir jouer un rôle dans la réduction des émissions mais aussi dans le renforcement de la résilience des communautés», précise le coordonnateur de programmes à Enda Ener­gie.

D’ailleurs, il a souligné qu’à travers la Convention des maires, les grandes villes de plus de 500 mille habitants, comme Dakar et Pikine, qui ont bénéficié de financements, pourraient être dans ce processus avec une planification qui prend en compte les aspects climatiques et énergétiques en matière d’efficacité et de réduction de ces émissions. «Il s’agit maintenant d’élargir cette initiative pour que les autres villes au niveau du Sénégal puissent entrer dans ce processus. On a une intercommunalité au niveau de la Petite-Côte avec une gouvernance inclusive qui prend en charge la question des déchets dont la gestion au niveau des villes est très importante. Elle prend aussi en compte la question de l’érosion côtière pour que les actions soient davantage concertées mais aussi, inclusives, c’est-à-dire que tous les citoyens puissent être impliqués dans ce processus de résilience et de sobriété carbone», dit-il.

A en croire Emmanuel Seck, la Convention des maires donne une opportunité à ces maires d’accéder à des financements mais aussi de renforcer l‘apprentissage par les pairs. «C’est-à-dire ce que Dakar sait faire en matière de planification et même de réduction des émissions, qu’il puisse bénéficier aux autres villes qui n’ont pas eu cette chance. C’est dans ce sens qu’Enda a tenu à organiser cette session pour faciliter déjà l’adhésion, mais renforcer aussi, ce processus pour que toutes les villes puissent, autant que possible, prendre part à cette convention qui offre des opportunités souvent de financement, de renforcement de capacités», assure M. Seck.

Toutefois, le coordonnateur de programmes à Enda Energie précise que les attentes sont réelles. «Parce que souvent, on a une bonne définition des priorités au niveau des documents mais sans effets. Et quand on parle d’effets, ce sont l’effectivité, la réalisation et la mise en œuvre des actions qui sont souvent définies dans ces plans. Et c’est un travail de fond à faire et qui demande un partenariat.

Ce n’est pas uniquement les mairies qui vont faire le travail, elles devront être accompagnées d’acteurs au-delà de l’Etat que sont par exemple, les organisations de la Société civile comme Enda qui a une expertise dans le domaine de l’énergie, c’est-à-dire la maîtrise et la planification énergétiques, et même la mise en œuvre de certains programmes», enchaîne-t-il.

En plus de cela, il suggère aussi de faire de la sensibilisation pour aller vers une massification dans la compréhension des questions de climat mais aussi dans le changement de comportement. «Parce qu’il est inadmissible de comprendre qu’en parlant d’efficacité énergétique, on puisse voir des lampes dans des villes allumées jusqu’à midi ; ce au moment où on parle d’accès à l’électricité. Il y a donc des comportements qu’il faut changer, sensibiliser davantage les populations. Et même au niveau des bâtiments dont beaucoup sont énergivores dans nos villes. Alors qu’on doit réduire notre consommation par rapport aux énergies qui existent et que nous utilisons jusqu’à maintenant, c’est-à-dire les énergies fossiles et aller vers des alternatives», souligne Emmanuel Seck.

Mieux, il s’est réjoui maintenant que dans beaucoup de villes, il commence à avoir des lampes solaires. «Il faut s’inscrire dans cette dynamique de solarisation ; en ayant ces effets conjugués, on peut davantage renforcer au niveau des villes, la sobriété carbone qui doit être alignée à l’effort de l’Etat parce que l’Etat a mis en place les Contributions déterminées en rapport à l’objectif et à l’Accord de Paris, ces initiatives des villes doivent venir en appoint à ce que l’Etat est en train de faire», avance Emmanuel Seck.
lequotidien

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