La fraude, la corruption et la collusion sont les types de crimes les plus courants dans les processus de passation des marchés publics, produisant des pertes monétaires importantes, de l’inefficacité et une mauvaise utilisation du Trésor public.

Pour lutter contre ces risques, le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba) a clôturé, hier à Saly, un atelier sur la lutte contre les risques de blanchiment de capitaux liés aux marchés publics en Afrique de l’Ouest.

Selon Emil Meddy, co-président du Groupe de travail sur les risques, tendances et méthodes (Rtmg), l’une des principales manifestations de la corruption dans les différents pays passe par les marchés publics.

A l’en croire, cela devient encore plus préoccupant avec l’augmentation des dépenses publiques en matière de marchés publics dans leur volonté de répondre aux nombreux déséquilibres socio-économiques auxquels nos pays sont confrontés.

C’est pourquoi il a invité ses collègues qui sont dans les Etats membres à lutter contre cette pratique.

«En tant que praticiens de la lutte contre le blanchiment d’argent, il est devenu stratégiquement important d’identifier et d’évaluer les risques de blanchiment d’argent liés aux marchés publics.

Cela nous mettra en meilleure position pour développer des politiques et adopter des stratégies qui nous aideront à atténuer ces risques de manière efficace et efficiente», a déclaré Emil Meddy.

Les premiers jalons de cette lutte sont posés à travers cet atelier qui réunit les experts dans le domaine des marchés publics afin qu’ils puissent réfléchir ensemble, identifier les vulnérabilités dans l’espace des marchés publics de la Cedeao, mais également analyser la force des lois sur les marchés publics et proposer des mesures qui peuvent aider à améliorer la transparence et l’efficacité du processus de passation des marchés publics.

Cette rencontre, la première du genre à être organisée par le Giaba, a été aussi une occasion pour Muazu Umar, directeur des politiques et de la recherche du Giaba, représentant le Directeur général du Giaba, M. Edwin W. Harris Jr, de décrier l’utilisation abusive des procédures de passation des marchés pour faciliter le blanchiment de capitaux, les flux financiers illicites et les activités terroristes.

Selon lui, «la passation des marchés est un outil essentiel de développement économique et de la gouvernance publique et par conséquent, elle ne doit être utilisée pour détourner ou piller des ressources publiques, blanchies et utilisées pour des paiements de pots de vin et la corruption».

Evidemment, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme constituent de graves menaces pour les économies, la sécurité et le développement des populations.

Il déclare : «Les produits de la criminalité et le financement du terrorisme transitent souvent par nos systèmes financiers, dissimulant leurs origines et les destinations illicites.

Les processus de passation des marchés peuvent être manipulés pour masquer ces activités illégales, sapant ainsi nos efforts collectifs visant à instaurer des systèmes de gouvernance transparents et responsables.»

Ce phénomène, selon lui, est exacerbé par la vulnérabilité des marchés publics, la complexité des processus, la transaction des montants énormes, entre autres.

Face à autant de défis, il invite les Etats membres à travailler en étroite collaboration pour développer et mettre en œuvre des contrôles solides, à accroître la transparence et promouvoir une culture d’intégrité et de redevabilité dans les processus de passation des marchés.

lequotidien

Part.
Laisser Une Réponse

Exit mobile version