Zoubida Fall est l’auteure d’un blog d’écriture dans lequel elle réagit à tout ce qu’elle observe et entend, tout ce qui l’interpelle, surtout lorsqu’il s’agit de violences et d’injustices. Un mardi sur deux, une nouvelle invitée converse pendant une heure et sur un ton intimiste, avec la créatrice du site Kokolam, une plateforme de production de contenus écrits et de créations sonores lancée en 2017.

D’où vous est venue l’idée de faire ce podcast, «Conversations féminines», et pourquoi ?
De toutes mes conversations manquées. Je reste une grande nostalgique d’un temps que je n’ai pas connu. J’aurais aimé m’asseoir et converser avec toutes ces femmes qui ont, d’une manière ou d’une autre, contribué à faire de nous ce que nous sommes et qui ne sont plus de ce monde. Amplifier des voix, raconter nos histoires par nos voix et depuis nos centres sont la raison d’être de Conversations féminines.

Le monde du podcast est en effervescence. Quelles sont les principales raisons qui expliquent l’engouement autour ?
L’avantage du podcast réside dans le fait que vous pouvez le «consommer» en faisant autre chose. Dans un monde qui bouge de plus en plus et où nous disposons de moins en moins de temps libre, la possibilité d’apprendre, de découvrir, de lire, d’élargir son horizon de possibles, sans se couper de ce que nous sommes en train de faire, est immense. De ce fait, que ce soit au bureau, au volant, durant le ménage, au sport ou pendant une quelconque activité, il est possible de profiter d’un bon podcast.

Pensez-vous que l’avenir de cette technologie vocale est prometteur ?
Son présent l’est déjà même s’il reste encore très peu exploité dans nos pays. C’est un vrai marché avec près de 2,1 millions de podcasts à travers le monde et 424 millions d’auditeurs… Clairement, il y a de l’avenir.

Que préparez- vous pour les prochains podcasts ?
Encore plus d’épisodes, encore plus de rencontres avec encore plus de femmes inspirantes. Les femmes interviewées sont choisies parce qu’elles ont, à mon sens, marqué, d’une manière ou d’une autre, l’histoire du pays dans leurs domaines respectifs. Conversations féminines est un podcast qui participe au travail de documentation, de transmission dans le sens d’un dialogue intergénérationnel.

Pouvez-vous décrire les étapes de la conception d’un épisode ?
Il y a à peu près 5 étapes différentes, qui vont de la recherche de l’invitée à l’entrée en contact, suivie de la prise de rendez-vous avant d’espérer arriver au jour de l’enregistrement. Après l’enregistrement, arrive la partie «editing» que Mohamed Sow fait de fort belle manière. Ce n’est qu’à partir de ce moment qu’il peut être envisagé une diffusion et une promotion autour de l’épisode. En résumé, beaucoup de préparations en amont, une méthodologie claire et définie, des étapes avec des porteurs dûment identifiés ainsi qu’une rigueur sans faille à chaque étape. Un mardi sur deux, une nouvelle invitée arrive. Le prochain épisode est prévu le 30 août prochain. Tous les épisodes déjà publiés sont disponibles sur toutes les plateformes de podcast et accessibles partout dans le monde sur www.dukokalam.com

Comment avez-vous découvert le monde des podcasts ?
Par curiosité devant tout ce que l’accès à Internet et à la technologie peut offrir, mais aussi par une exploration de nouvelles sources de connaissances, d’apprentissage et de voyage.

Pour revenir aux retours des auditeurs du podcast, avez-vous été globalement satisfaite ?
Nous avons une communauté formidable et des auditeurs fidèles. L’accueil qu’ils réservent à Conversations féminines à chaque nouvel épisode, est aussi ce qui fait l’essence même de ce podcast.

A quoi reconnaît-on un bon podcast ?
Un bon podcast est pour moi celui que je prends du plaisir à écouter et que je reviendrai écouter à l’occasion ou de manière continue.
Y’a-t-il une analogie entre le podcast et la lecture ?
Je considère juste que lire se fait de plusieurs manières. Ecouter en est une.

Vous êtes également auteure du recueil de nouvelles «Les miroirs du silence» ? De quoi parle-t-il ?
Ce titre était le plus indiqué pour ce recueil né de l’observation des passants dans les rues de Dakar depuis un rétroviseur. Derrière chaque silence, une vie, une tranche de vie, des histoires…

lequotidien

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3 commentaires

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