Les mouvements et instabilité à la tête de certains départements dans les différents gouvernements du chef de l’Etat Macky Sall, n’épargnent pas le ministère de l’Environnement. Plusieurs nominations ont eu lieu sous son règne. Et pourtant, l’Environnement est un secteur aux enjeux multiples. Pis, à part Aly El Aïdar, toutes les autres personnes choisies, ont atterri en terrain inconnu.

L’Environnement fait partie des ministères les plus instables du régime actuels. Aly El Aïdar, Abdoulaye Bibi Baldé, Mame Thierno Dieng, Abdou Karim Sall et désormais Alioune Ndoye, sont les hommes politiques qui ont eu à gérer ce département, depuis l’arrivée du président Macky Sall au pouvoir. La réflexion qui mérite d’être posée est de savoir si une question aussi importante que l’environnement peut s’accommoder avec un changement permanent ?

Les différents ministres qui se sont succédés à la tête de ce département partent et laissent dernière eux des chantiers colossaux. Par exemple, le plastique est une équation que le Sénégal n’arrive toujours pas à résoudre. D’abord, une loi a été votée en 2014, sous Abdoulaye Bibi Baldé, ses résultats n’ont pas été à la hauteur des objectifs. Puis, une autre fut adoptée, avec des mesures coercitives beaucoup plus renforcées, le résultat reste le même : le plastique continue d’inonder rues, espaces et marchés. La consigne sur les bouteilles en plastique n’est toujours pas appliquée, contrairement à ce que dit la loi n°2020-04 du 8 janvier 2020 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence des produits plastiques sur l’environnement qui abroge et remplace la première.

LE PLASTIQUE, L’IMPOSSIBLE SOLUTION

Elle n’est pas la seule directive fortement défendue par le ministre Abdou Karim Sall et qui n’a pas été suivie d’effets. Cette même loi de 2020 interdit les sachets plastiques à usage unique comme la matière utilisée pour le conditionnement des sachets d’eau. La Covid-19 a été une des raisons avancées pour différer l’application de cet interdit ; jusqu’à présent rien de nouveau sous les cieux. Le péril plastique n’est pas le seul mal de l’environnement que le Sénégal n’arrive à pas gérer. La déforestation continue de plus en plus notamment au Sud du pays où les nombreuses mesures mises en place ne font pas abdiquer les braconniers. Le Sénégal subit de plein fouet les effets des changements climatiques avec notamment l’érosion côtière qui menace le littoral, les inondations qui frappent plusieurs localités notamment de grandes villes comme Dakar et banlieue. Le financement de son adaptation est un défi à relever et le pays assurant la présidence de l’Union africaine (Ua) est le porte-voix de la revendication selon laquelle les 20 pays développés responsables de 80% des émissions des gaz à effets de serre devront financer les projets d’adaptation des pays les moins avancées durement éprouvés dont la plupart se trouvent sur le continent.

LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT RISQUENT D’ETRE PREJUDICIABLES

Dans son rapport sur l’état de l’environnement en 2020, publié en janvier 2022, le Centre de suivi écologique (Cse) rappelle l’importance de prendre en compte l’environnement dans les projets de développement. «La sauvegarde de l’environnement est l’un des défis majeurs auxquels devra faire face l’État du Sénégal dans un contexte de croissance démographique de la population (16,2 millions d’habitants en 2019), de pauvreté grandissante (37,8% de pauvres) et de changements climatiques aux multiples impacts».

Il relève ainsi que «le Plan Sénégal émergent (Pse) ambitionne une transformation structurelle de l’économie et de la société à l’horizon 2035. Cette ambition s’appuie sur une exploitation des ressources agricoles (terres, eaux, forêts), minières, pétrolières, gazières et une intensification du tissu industriel du pays, qui doit combiner optimisation et rationalité».

Seulement, le Cse, mettant en garde aussi, de souligner que «les changements environnementaux attendus dans les prochaines décennies risquent de s’amplifier au point d’atteindre ou de dépasser des seuils critiques et irréversibles, si des mesures de sauvegarde adaptées ne sont pas soigneusement élaborées et effectivement mises en œuvre. En effet, une bonne partie de l’économie sénégalaise repose sur des systèmes de production qui, une fois affectés par les crises environnementales, vont nécessairement affaiblir un pays caractérisé par une situation socioéconomique encore fragile».

LA POLLUTION VA DE MAL EN PIS

L’état de l’environnement au Sénégal, c’est également une pollution des océans, de l’air, la perte de la biodiversité et une forte pression foncière qui menace les sites non aedificandi, surtout à Dakar. En outre, les populations voisines d’industries chimiques, continuent de payer cher leur proximité avec ces exploitants de ressources minières. La pollution dans la zone de Mboro est très importante à cause de la présence des Industries chimiques du Sénégal (Ics) et d’autres structures similaires.

Dans la région de Kédougou, l’exploitation de l’or, aussi bien industrielle qu’artisanale, rime avec la destruction de l’environnement. Les substances chimiques telles que le mercure, cyanure polluent les eaux ; les compagnies minières dans leurs activités de recherches, délestent la forêt de ses arbres sans que le suivi idoine ne soit fait en retour.

Dans la capitale, le cas de la Senchim à Thiaroye sur Mer est là pour rappeler qu’il y a nécessité d’être beaucoup plus regardant sur l’environnement pour le bien-être des populations.

Il est à signaler également que les ministres de l’Environnement nommés par le président de la République, Macky Sall, ont plus été des politiques que des hommes du sérail. Il n’y a qu’Aly El Aïdar, militant écologiste, engagé pour la préservation de l’environnement, qui sort du lot.

sudquotidien

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