La digitalisation du système d’état civil est un enjeu de développement et une préoccupation majeure du gouvernement sénégalais. Jusqu’ici, seuls 62% des enfants âgés de 0 à 5 ans sont enregistrés à la naissance. Avec la construction des centres modernes dans les 14 régions du Sénégal, la formation de 3000 officiers et managers d’état civil et 600 archivistes, l’Etat, grâce à l’appui de l’Ue, veut accélérer la modernisation du secteur.

La gestion de l’état civil est un vrai casse-tête. Que faire ? La digitalisation du service va permettre de régler beaucoup de problèmes car elle va assurer une interconnexion des centres et la numérisation des registres. La Direction de l’état civil veut amener la population à comprendre l’importance de l’enregistrement à l’état civil et la fiabilité des données, qui sont utiles pour la planification du pays. «On peut réussir tout ce qui est physique mais si on ne réussit pas à changer le comportement à travers la sensibilisation, nous n’arriverons pas à atteindre les résultats», explique Aliou Ousmane Sall, directeur de l’Etat civil, lors de l’atelier de validation de la Stratégie nationale de communication et de sensibilisation sur l’état civil.

Vu les chiffres bruts, il est essentiel d’accélérer la cadence : seuls 62% des enfants âgés de 0 à 5 ans sont enregistrés. Le gouvernement, à travers le programme Nekkal, veut inverser la tendance en privilégiant une approche basée sur la communication visant le changement des comportements et de gros investissements dans les centres d’état civil. «Nous avons commencé le processus de numérisation et allons numériser 15 millions d’actes, indexer 30 millions d’actes et construire 34 centres dans les 14 régions, former 3000 officiers et managers d’état civil, mais aussi et surtout former 600 archivistes car nous avons constaté que la question d’archivage n’est pas prise en compte dans la gestion des faits d’état civil», ajoute Aliou Ousmane Sall. Pour lui, on doit identifier les Sénégalais et sécuriser leur identité. Par conséquent, il invite les relais communautaires, le clergé, les imams et tous les acteurs territoriaux à s’impliquer davantage dans la sensibilisation pour l’enregistrement universel de tous les Sénégalais.

Malgré les efforts des pouvoirs publics pour améliorer le taux des déclarations et sécuriser les fichiers, il y a des milliers de Sénégalais qui ne se pressent pas pour enregistrer leurs enfants à l’état civil. Evidemment les conséquences sont fâcheuses, note Amadou Kanouté, chef de Division presse et information à la Direction de la communication au ministère de la Culture et de la communication, il y a des milliers de jeunes élèves exclus du système éducatif parce qu’ils ne disposent pas d’actes de naissance. Pourquoi la situation perdure ? «Certaines personnes n’ont pas conscience de l’importance de l’enregistrement, d’autres ignorent les procédures et ne prennent pas la peine de s’informer», a-t-il fait savoir. Pour lui, les collectivités territoriales, notamment les mairies, ne sont pas exemptes de reproche. «Leur responsabilité est quelque fois engagée dans la tenue et la sécurisation du fichier», dit M. Kanouté.

Ce n’est pas tout : dans les zones rurales, il est fréquent que plusieurs personnes partagent le même numéro d’extrait. «D’autres qui sont enregistrés, perdent leur identification parce que le fichier s’est détérioré à cause de la pluie ou par négligence. A côté de ces menaces réelles, se pose également le problème de la fiabilité des actes», précise M. Kanouté. A ses yeux, il est urgent que des mesures idoines soient prises pour relever les nombreux défis liés à l’état civil en validant la Stratégie nationale de communication et de sensibilisation sur l’état civil, qui s’inscrit dans le cadre de la mise en place du programme Nekkal. Il est piloté par le ministère des Collectivités territoriales, du développement et de l’aménagement des territoriales, avec l’appui de l’Union européenne.

lequotidien

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