L’assainissement du milieu de la presse semble prioritaire chez le nouveau ministre de la Communication, des télécommunications et de l’économie numérique. Pour ce faire, l’exigibilité de la Carte nationale de presse est une étape primordiale. Elle a été évoquée par Moussa Bocar Thiam et les acteurs de la presse.

Après la nomination, le temps du boulot. Le nouveau ministre de la Communication, des télécommunications et de l’économie numérique fait la ronde. A la suite d’une visite à la Maison de la presse Babacour Touré (et à l’Aps en passant), de la Société de télédiffusion du Sénégal (Tds), Moussa Bocar Thiam a tenu une rencontre avec les associations du secteur de la presse. Une rencontre dite de prise de contact, et qui a pris les tournures d’un atelier de travail. Et les thèmes n’ont pas manqué, parmi lesquels celui relatif à la Carte nationale de presse. «L’enjeu majeur aujourd’hui, c’est de rendre effective son exigibilité… Il faut qu’à la date du 2 décembre, la carte de la presse puisse être une exigence fondamentale pour exercer dans le secteur de la presse.»

Et le nouveau ministre s’est voulu ferme sur ce point. De dire, à ce propos : «En collaboration avec les acteurs, nous prendrons toutes les mesures pour que la carte soit exigible et que les véritables détenteurs puissent exercer la fonction»… convenablement ! Dans l’esprit de Moussa Bocar Thiam, il est inadmissible que tous les efforts consentis soient vains. Une telle prise de position sera appuyée par les acteurs présents à la rencontre. Entre autres, les représentants du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored), de la Commission nationale en charge de la carte de presse. Lesquels acteurs sont considérés comme «les premiers à devoir veiller à l’application de cette mesure», selon M. Thiam. S’exprimant d’ailleurs en leur nom, le président des éditeurs de la presse en ligne, Ibrahima Lissa Faye, renseigne que les acteurs concernés sont dans le même état d’esprit. La possession de la Carte nationale de presse deviendra bel et bien une obligation en début décembre, et ceux qui ne l’ont pas «ne pourront pas couvrir une manifestation ou travailler». Ce, parce que le journalisme est une profession codifiée.

Carte de presse, mais aussi précarité dans le milieu de la presse. Ce dernier point n’a pas été laissé en rade. «Du point de vue des conditions de travail aussi, il y a des efforts qui vont être faits et nous espérons qu’ils vont porter leurs fruits», afin que les journalistes, surtout les jeunes reporters, puissent vivre de leur métier. Ce qui, tel qu’analysé par Ibrahima Lissa Faye, constituera un bouclier contre la corruption et, par conséquent, une manière de lutter contre la fragilisation de la profession journalistique. Quelle est la population de journalistes et de techniciens des médias, combien a-t-on d’entreprises de presse, quel statut ont ceux qui y travaillent ? Des questions posées par M. Faye, et qui supposent un travail de recensement en collaboration avec le ministère de tutelle. «Nous espérons qu’il y aura des solutions» et que la rencontre avec le ministre de tutelle n’en restera pas qu’à une réunion de diagnostic sans lendemain.

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