Du suspense prolongé pour la formation du nouveau gouvernement
Le président Macky Sall dispose effectivement du pouvoir discrétionnaire. Il nomme à tous les emplois civils et militaires. Il est l’arbitre suprême devant la nation. Il est le gardien de la constitution. Heureusement qu’au Sénégal les institutions fonctionnent normalement.
Nous sortons d’élections législatives péniblement remportées par la coalition Benno Bokk Yaakar. De justesse, la majorité au pouvoir s’est adjugée le plus grand nombre de députés. La victoire a été très étriquée. C’est ça la vérité. Parce que le peuple sénégalais a librement et lucidement tranché. Il a fini d’envoyer un signal très fort à l’actuel président de la République.
Par rapport à sa gestion des affaires publiques d’une part, et au rapport au travail de ses hommes et femmes de confiance d’autre part, nos compatriotes ont sévèrement envoyé par le biais des résultats, un message très manifeste à Macky Sall.
Il faut que le chef de l’État revoie beaucoup de situations autour de lui. Sinon sa réconciliation avec ses concitoyens va s’avérer très compliquée à quelques mois de la fin de son mandat. Alors que dans toutes les démocraties majeures comme celle du Sénégal, les institutions poussent les gouvernants à agir vite et bien au profit des peuples, rien ne justifie cette longue attente dans la nomination d’un nouveau premier ministre et d’un gouvernement. Qu’attend le président de la République Macky Sall pour nommer son premier ministre et former son gouvernement au vu de toutes les urgences et des remous sociaux qui assaillent le pays ?
Pour rappel il avait réitéré sa volonté de procéder à cet acte hautement républicain dès le lendemain des élections législatives. Presque une semaine après les résultats définitifs dévoilés par le conseil constitutionnel, le Sénégal attend toujours la nouvelle équipe gouvernementale de Macky Sall. Cette formation du gouvernement est une forte commande sociale, s’il était besoin de le rappeler. Le plus grave dans le suspense que vit le peuple, c’est qu’il se susurre qu’il y aurait des négociations secrètes entre Macky Sall, des chefs de partis alliés et autres pontes du régime pour le partage tant attendu des fonctions. Cela est extrêmement grave.
Le chef de l’État doit reprendre en main les choses et user de ses attributions afin de tourner cette page de l’après législatives dont les prolongations sont en train d’être jouées dans les coulisses du Palais. En France ou aux Etats Unis dont le Sénégal s’inspire des modèles démocratiques et dans plusieurs pays de la sous-région, personne n’imagine après des élections législatives, qu’on ne puisse mettre en place un gouvernement plus de cinq jours après alors que celui-ci devait être nommé depuis la semaine de la proclamation définitive des résultats. Tout reste bloqué et aucun ministre n’ose plus dérouler de programme. C’est donc la fameuse évacuation des affaires courantes depuis très longtemps maintenant.
Le suspense dans lequel nous a plongés le président Sall est incompréhensible. Il n’a plus le temps. Ni le choix de négocier autour de questions purement politico stratégiques. Il a l’obligation de passer à l’acte tant attendu par le peuple afin qu’on puisse orienter le Sénégal vers la poursuite de tous les chantiers et la réalisation de tant d’autres projets et programmes au profit du peuple avec des femmes et hommes compétents et imbus d’une grande probité morale.
Seul le travail pourra réconcilier les Sénégalais à leur président. Et le temps est au travail, non pas aux manœuvres à quelques encablures de 2024 ! Le suspense n’a donc pas sa raison d’être, il faut arrêter de l’alimenter.
Un citoyen Sénégalais
xibaaru
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