Le sixième ministre de la Culture sous le régime de Macky Sall va devoir faire face aux nombreuses problématiques qui agitent ce département. Après les propos tenus sur son prédécesseur, Aliou Sow devra surtout faire face à ses propres défis.

Le nouveau gouvernement du Premier ministre Amadou Ba signe l’entrée en scène du sixième ministre de la Culture sous l’ère Macky Sall. Après Youssou Ndour, Mbagnick Ndiaye, Abdoulatif Coulibaly, Abdoul Aziz Mbaye et Abdoulaye Diop, place au Pr Aliou Sow. L’enseignant en anglais de l’Université de Dakar prend la succession de Abdoulaye Diop, après l’avoir beaucoup critiqué. En effet, dans une émission sur la Tfm, Aliou Sow s’interrogeait sur les capacités de ce ministre de la Culture. «La culture, ce ne sont pas seulement les chants et les danses. C’est le ministère des intellectuels, du rayonnement intellectuel du Sénégal. (…) La culture est aussi une des richesses du Sénégal. (…) Je suis désolé de le dire, mais le ministre (Ndlr : Abdoulaye Diop) n’a pas les capacités pour diriger ce département», disait-il dans cette émission. Aujourd’hui, porté à la tête de ce même département, il devra faire face à ses propres défis. En tout cas, c’est le souhait des acteurs culturels du pays, désormais habitués à cette instabilité institutionnelle à la tête de leur ministère de tutelle.

Intellectuel affirmé, professeur à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Aliou Sow est un ­journaliste de la 29e promotion du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti). Né à Kaffrine en 1975, il a fait ses études entre Kaolack et Mboro. Titulaire de plusieurs diplômes, il a soutenu en 2006, un Doctorat de 3e cycle en Lettres (Anglais) à l’université Cheikh Anta Diop sur le thème : «La question des relations raciales en Afrique du Sud : enjeux et mécanismes de l’apartheid et son impact sur la condition de non-Blancet.» Il est également titulaire d’un Doctorat d’Etat ès Lettres en 2013 sur le sujet : «Race, droits humains et intégration économique des Noirs en Afrique du Sud : évolution et impacts des dynamiques coloniales et des politiques raciales.»

De grands défis à relever
Le nouveau ministre est attendu sur plusieurs ­problématiques qui ont traversé le secteur culturel ces dernières années. Il s’agit, entre autres, de la guerre larvée que se ­livrent les acteurs du secteur cinématographique. Depuis le renouvellement du bureau de l’Association des cinéastes sénégalais (Cineseas), le ­dialogue est quelque peu difficile avec la Direction de la ­cinématographie. En cause, les mécanismes de financement du cinéma, principalement le Fonds de promotion des ­industries ­cinématographiques (Fopica) qui serait en pleine restructuration et qui aspire à son indépendance. En outre, les divers autres fonds dédiés à la culture ne manquent pas non plus de soulever des remous. Il en est ainsi du Fonds d’aide à l’édition dont les acteurs ­réclament l’audit, ainsi que du Fonds d’aide au développement des cultures urbaines (Fdcu) qui, cette année encore, a ­soulevé beaucoup de protestations après la ­publication de la liste des bénéficiaires.

Dans les autres secteurs de la culture également, les ­problèmes sont nombreux. Chaque fois qu’il leur est possible de le faire, les acteurs du théâtre n’ont cessé de réclamer la mise en place d’un fonds ­propre au théâtre. Il en est de même pour la danse et les ­autres arts de la scène. Adoptée par l’Assemblée nationale en décembre 2020, la loi portant statut de l’artiste attend ­toujours ses décrets d’application. Le secteur de la culture vit avec cette instabilité institutionnelle depuis ­plusieurs années. Et chaque fois qu’un nouveau ministre est annoncé, les espoirs sont immenses.
lequotidien

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