Les membres du parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) ne doivent pas s’extasier. Leur victoire à Ziguinchor sera éphémère. Une grosse surprise les attend au bout du tunnel. Ousmane Sonko est le seul grand candidat qui ne sera pas de la partie pour l’élection présidentielle du 25 février 2024. Ses avocats et ses partisans ont beau faire du grand bruit, mais le maire de Ziguinchor ne sera pas candidat.

Ousmane Sonko a remporté une première manche dans sa guerre contre le président Macky Sall. Jeudi 12 octobre au soir, le juge du tribunal administratif de Ziguinchor a annulé la radiation de l’opposant des listes électorales et ordonné sa réintégration sur ces listes, entrouvrant ainsi pour celui-ci la porte à une candidature à la présidentielle.

Depuis l’annonce de ce verdict, c’est la fête chez les patriotes. D’ailleurs, dans le capital du Sud, des scènes de liesse ont été notées.

Les partisans de Sonko en face du Tribunal de Zig

Mais les patriotes ne doivent pas crier victoire très trop. Ousmane Sonko ne sera pas candidat. Juridiquement, il ne peut pas l’être. Et pour en avoir le cœur net, il faudrait jeter un coup d’œil à l’article L57 du code électoral.

Ledit article exclut le maire de Ziguinchor de la présidentielle. Mais il exclut aussi tous les autres membres de l’ex Pastef dissous par le ministère de l’intérieur.

Une douche froide pour les patriotes qui croyaient avoir gagné cette première manche dans une longue bataille judiciaire.

«La candidature est portée soit par un parti politique légalement constitué, soit par une coalition de partis politiques légalement constitués, soit par une entité regroupant des personnes indépendantes. Est candidat indépendant celui qui n’a jamais milité dans un parti politique ou qui a cessé toute activité militante depuis au moins un an(…)», stipule ledit article qui exclut ainsi Ousmane Sonko et ses camarades. Reste maintenant à savoir comment les patriotes vont faire pour élire leur PROS (Président Ousmane Sonko) ?

Et tous les candidats chez les patriotes ont déjà milité dans un parti. Ils sont tous membres de l’ex Pastef. Un parti dont Ousmane Sonko est le leader et le seul plan A. Ce qui l’exclut aussi de cette élection. Rien que pour ça, il ne peut plus être candidat. Et la seconde partie de cet article annihile toutes les chances des patriotes.

Car en fait, les «Sonko-boys» prévoient de faire du maire de Ziguinchor un candidat indépendant. C’est la seule manière pour eux d’être de la course.

Mais le patriote en chef ne peut pas être candidat. Pour être un candidat indépendant, il faut militer dans un parti qui «a cessé toute activité militante depuis au moins un an». Et la dissolution de l’ex Pastef n’a pas encore fait une année. Donc juridiquement, aucun des membres de ce parti ne peut se prévaloir du droit de se présenter à la course pour 2024.

Mais cela, les avocats du maire de Ziguinchor ont oublié de le faire comprendre à leur client qui s’accroche à de faux espoirs.

Mais c’est ce qui arrive quand on prend une trentaine d’avocats pour nous défendre. Les robes noires autour du maire de Ziguinchor sont plus préoccupées par les querelles politiques que le droit.

Sinon, ils n’allaient pas laisser les patriotes s’accrocher à une branche morte. Ils savent pertinemment que leur client est dans l’impossibilité juridique de se présenter.

Mais ils sont prêts à tout pour cacher leur échec. Depuis qu’ils défendent Sonko, ils n’ont jamais eu de victoire significative.

Ainsi, on peut dire sans risque de se tromper que Sonko ne sera pas candidat. Le patriote en chef est loin d’être tiré d’affaires. Cette victoire est de courte durée. Le recours fait par l’Etat du Sénégal va anéantir toutes les chances de ce parti. La belle époque de Pastef est complètement fini. Et cela les sénégalais vont s’en rendre compte très vite.

Xibaaru

Part.
Laisser Une Réponse

Exit mobile version