Le nouveau régime est-il en train de décevoir les sénégalais ? Cette question beaucoup de sénégalais se la posent depuis la venue du tandem Bassirou Diomaye Diakhar Faye-Ousmane Sonko. Les membres du Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) leur ont promis une rupture totale.

Mais deux (2) mois après, cette rupture n’est toujours pas effective. Le «système» de Macky Sall est toujours en place. Les 54,28% d’électeurs risquent de regretter avant les six (6) mois de pouvoir.

diomaye

C’est Guy Marius Sagna qui vend la mèche dans un entretien avec «Jeune Afrique».

Le député, membre de Pastef, reconnaît les changements de figures à la tête de l’Etat, mais déplore la persistance d’un système profondément enraciné. «Nous avons battu campagne pendant une décennie autour d’un leitmotiv visant à changer le système.

Mais le système en question est encore là.

Nous avons changé de président de la République et de Premier ministre ; les ministres et les directeurs de certaines administrations ou entreprises publiques ont, eux aussi, changé. Mais il ne faudrait pas en déduire pour autant que le système se réduise à cela.

Ce système est toujours là», a regretté le parlementaire.

Mainte fois arrêté, Guy Marius Sagna de poursuivre : «Au sein des tribunaux, les mêmes procureurs qui m’avaient envoyé en prison à six reprises, sous le règne de Macky Sall, siègent toujours», estime le député de Pastef. «Changer le système» était l’un des slogans centraux qui ont conduit Pastef au pouvoir. Cependant, deux mois et demi après la nomination de Bassirou Diomaye Faye, il est clair que le système est plus tenace que prévu.

Malgré le changement de gouvernement et la nomination de nombreux membres de Pastef à des postes-clés, lesystème en place montre une résilience inattendue.

Guy Marius Sagna arrêté lors d’une manifestation

Ce qui commence à mettre certains patriotes dans tous leurs états.

Les camarades de Ousmane Sonko ne comprennent toujours pas pourquoi les nouvelles autorités n’arrivent pas à se débarrasser des hommes du Macky. L’urgence pour le président Diomaye est de trouver des solutions rapides face à la cherté de la vie.

À quelques jours de la Tabaski, les sénégalais sont étranglés par la hausse des prix. Des maires de Pastef envoient des jeunes de l’informel au chômage. À Keur Massar, Bilal Diatta est en train de déguerpir tous les marchands ambulants.

Au-delà de la cherté des prix, le nouveau régime doit se pencher sur une refonte totale de la justice.

Comme l’a si bien dit Guy Marius Sagna, au sein des tribunaux, les mêmes juges et les mêmes procureurs sont toujours là. Les nombreuses convocations ces derniers jours prouvent combien le système judiciaire est malade.

Car la plupart des plaintes enregistrées depuis l’arrivée de Diomaye dormait au temps de Macky Sall. D’où l’urgence d’appliquer les conclusions des Assises nationales de la justice.

Un changement systématique de ce qui se faisait du temps de l’ancien régime s’impose.

Aïda Mbodj (gauche) et Habib Sy (droite), des responsables de Yewwi qui ont reçu leur part du gâteau

Dans les nominations, les vainqueurs ne font pas mieux que les vaincus.

Certains pensaient que Habib Sy et Aïda Mbodj seraient dispensés de postes à cause de leur âge. Eh bien non ! Le président Bassirou Diomaye Faye a nommé l’ancien compagnon de Wade à la tête du Conseil d’administration de la Senelec. La «lionne du Baol» gère la Délégation à l’Entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (DER).

Et pourtant le parti au pouvoir avait promis de lancer des appels d’offres pour les postes. Ce qui n’est toujours pas fait. On se croirait toujours au temps de Macky.

Le nouveau régime doit se départir du «système» s’il veut mener à bien son projet. Les sénégalais ont élu le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye pour un changement radical. Faire comme Macky Sall risque de lui coûter très cher.

Les nouvelles autorités doivent savoir une chose, elles ne sont pas venues au pouvoir pour appauvrir les gens. Le tandem Diomaye-Sonko doit créer des capitaines d’industrie. Et faire en sorte d’améliorer les conditions de vie de ceux qui les ont élus.

Xibaaru

Part.
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