Il n’a jamais été nié. Au mieux, les acteurs du mouvement s’en glorifient. Le clash a toujours été un formidable moyen d’ascension pour certains, tandis que d’autres l’utilisent à des fins purement publicitaires. Toujours est-il qu’au moment de son utilisation, le rappeur a un objectif à atteindre. Le hip-hop Galsen, qui a fêté ses 30 ans, a eu des moments mémorables de clash. Retour au passé pour revivre les clashs les plus marquants du mouvement.

Des groupes comme Pinal Gang ont appris, à leurs dépens, que l’injure ne fait pas la carrière. D’autres bien avant eux, comme Rapadio, ont, tant soit peu, profité des injures à tout-va, pour se faire un nom. Grâce aux clashs, Keyti et Daddy Bibson se sont fait un nom. Mais ce temps semble révolu. En effet, ces joutes verbales ne sont plus ce qu’elles étaient. Dorénavant, les médias scrutent les faits et gestes des rappeurs. Qui s’inscrivent davantage comme prescripteurs.

Pinal Gang versus Nix, un clash sans réponse
Le «gansta rap» ! C’est comme ça que Copa, Am et Zoom ont décidé de définir leur art. Un art qui se veut une vague d’injures sur les rappeurs vedettes de l’époque. On est dans les années 2000. Pinal Gang entre dans le mouvement avec le titre Saba ak boukhaba. Le morceau peint la vie difficile en banlieue avec un texte cru. Le discours enchante le public. Vite, le succès leur monte à la tête. Fata et surtout Nix sont devenus les principales cibles des Pikinois. Le verbe poussé à l’extrême, Pinal Gang s’en donne à cœur joie. Fata esquive et continue dans sa logique de mixer le rap au mbalax pour vendre la musique sénégalaise à l’étranger. Nix devient la principale cible. L’ancien de Dakar all Star adopte la même attitude que Fata. Ce qui a le don d’agacer Pinal Gang. A cette période, le paysage médiatique n’était pas aussi développé. Il n’y avait que 2 chaînes de télévision. Le discours, à la limite haineux des Pikinois, a causé leur perte. Le deuxième album, Balle perdue, qui devait signer la consécration du groupe, s’est avéré être un flop. Le public n’entend pas débourser de l’argent pour écouter des insultes sur 12 titres. Le groupe se disloque. Au fil du temps, Am s’essaie à l’ingénierie, Copa se noie dans l’alcool et Zoom n’a pas pu confirmer ses talents d’écriture.

Canabasse grille Niit Doff
Des clashs les plus mémorables, celui entre Canabasse et Niit Doff est l’un des plus chauds. En effet, Canabasse, qui a fini de se faire un nom en soufflant un vent de renouveau, est devenu une cible du fait de sa position. Adulé par la génération Dirty south, Bass The Boss est victime de son image. C’est dans cette logique qu’il se fait attaquer par Niit Doff qui, pourtant, l’avait invité dans un de ses morceaux. Canabasse a sauté sur l’occasion pour répondre à la meute de rappeurs qui lui envoyaient des pics. Le clash a été tellement violent et humiliant que Niit Doff a senti le besoin d’en découdre avec Canabasse lors d’un concert. Mais cette altercation a donné des idées au groupe de la Médina. 5ème underground, qui a fait plus d’une décennie en quête de succès, s’est essayé au clash. Baye Ndione a osé menacer avec ces mots : «Aux tapettes qui essaient d’imposer le Dirty south, vos pères ont peur que vous croisiez notre chemin.» Et la réponse de Bass The Boss a été lunaire. Canabasse est parti au studio 99, qui a produit l’album de 5ème Underground, pour faire un morceau qui n’est pas digne d’être rapporté. Résultat des courses : 5ème Under­ground retombe dans l’oubli et Canabasse devient le porte-drapeau d’une génération dont l’ambition n’a pas de limites.

Omzo Dollar contre Dip, quand les mots volent très bas
S’il est vrai que Xuman et Daddy Bibson ont magnifié le clash, Dip Doundou Guiss et Omzo Dollar ont réussi à ajouter le côté business. En effet, même si le langage ordurier est utilisé, les deux jeunes rappeurs ont su profiter de l’exposition médiatique de leur différend pour se faire de l’argent. On se rappelle les deux concerts qu’ils ont simultanément organisés le même jour.

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