La commission de l’Union européenne (UE) a adressé, le 27 mai 2024, un « carton jaune » au Sénégal. Il s’agit d’un premier avertissement en raison de pratiques de pêche jugées « illicites », alors que l’accord de pêche entre l’Union européenne et le Sénégal expire en novembre 2024. C’est un signe fort quelques semaines après la publication de la liste des bateaux autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises par le nouveau ministère de la Pêche.

Selon un communiqué de l’UE, « les déficiences identifiées dans les systèmes de suivi, de contrôle et de surveillance du Sénégal concernent les navires battant pavillon du Sénégal et opérant dans les eaux hors de la juridiction du pays, ainsi que dans les contrôles effectués sur les navires de pêche étrangers au port de Dakar.

En outre, des exportations illégales du Sénégal vers le marché de l’UE ont été détectées, ce qui porte atteinte à la fiabilité du système de traçabilité sur lequel repose la certification de la légalité des produits de la pêche.

Enfin, le Sénégal n’a jusqu’à présent pas démontré une volonté suffisante de coopérer avec la Commission dans la lutte contre la pêche INN ».

L’Union européenne a identifié le Sénégal comme étant un « pays non coopératif » dans la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée – la pêche dite INN, « à la suite de plusieurs années de lacunes et d’un manque de coopération ».

Ceci est un avertissement, le temps d’entamer un dialogue et de laisser la possibilité aux nouvelles autorités de proposer des solutions.

Cet avertissement ne vaut pas sanction mais marque l’ouverture d’un dialogue avec le Sénégal. Mais si le pays ne prend pas des mesures dans un temps raisonnable, l’UE pourrait alors sortir le carton rouge.

Parmi les sanctions envisageables l’interdiction d’exporter leurs produits de la pêche sur le marché européen, qui est le plus grand importateur mondial de poissons.

En termes clairs, le risque est de se voir attribuer un « carton rouge » qui entraînerait l’interdiction d’exporter les produits de la mer vers l’Union européenne.

Fatou Niang est vice-présidente du Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (GAIPES). « Le carton jaune est une alerte qui vient corroborer nos doutes sur les nouvelles immatriculations des bateaux qui avaient un passé de pêche INN et qui débarquent sur nos côtes », a-t-elle assuré.

La liste des navires autorisés à travailler dans les eaux sénégalaises a été publiée début mai 2024 par le gouvernement.

Pour Adama Lam, également vice-président du GAIPES, c’est un premier pas vers plus de transparence. « Les textes qui régissent notre pays ont été violés pour donner des licences.

Cette situation-là a créé une crise dans le secteur de la pêche, dénonce-t-il.

Les ressources ont été profondément atteintes par des bateaux qui n’avaient rien à faire dans notre pays », a-t-il dit demandant que les licences des bateaux ne respectant pas les lois soient retirées.

VivAfrik

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