La Fédération des associations des professionnels de la presse et éditeurs en ligne de l’Afrique de l’Ouest (Fappel-ao) exprime son inquiétude face au pillage systématique de ses contenus par des moteurs de recherche, des agrégateurs et des plateformes internationales.

Et si les Etats africains et les institutions partenaires ne réagissent pas face à ce pillage, la fédération prévoit de poursuivre en Justice toutes ces plateformes qui cannibalisent leurs contenus.

La Fédération des associations des professionnels de la presse et éditeurs en ligne de l’Afrique de l’Ouest (Fappel-ao) est très remontée contre les géants de l’internet.

Mise en place le 28 avril dernier en Côte d’Ivoire, cette fédération exprime son inquiétude face au pillage systématique de ses contenus par des moteurs de recherche, des agrégateurs et applications des plateformes internationales.

Dans un communiqué, la Fappel-ao s’inquiète également de l’invasion pernicieuse de son espace par les régies publicitaires liées ou non aux plateformes internationales et qui pratiquent un dumping qui menace tout aussi dangereusement la survie des entreprises de presse locales.

Les organisations faîtières des huit pays de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa) estiment que cette cannibalisation «éhontée» de leurs contenus constitue une sérieuse menace à leur survie, surtout dans un contexte de crise et de morosité économique chronique.

C’est pourquoi elles s’insurgent contre ces reprises «illicites» et «abusives» de leur travail sans contrepartie significative. Par ailleurs, la fédération réclame, dans la foulée, une revalorisation des coûts par clic et par impression (Cpc et Cpm) de Google et l’éligibilité de tous les pays de la sous-région aux programmes de monétisation de toutes les plateformes.

Très remontée, la Fappel-ao interpelle chacun des Etats sur leur rôle de régulateur du secteur de la communication.

De plus, elle sollicite l’appui des gouvernements respectifs, des organisations communautaires au niveau régional, ainsi que tout partenaire technique et financier pouvant aider à réunir tous les acteurs des médias et en face des représentants des Gafam (Google, Amazone, Facebook, Apple et Microsoft), ainsi que les autres moteurs de recherche, agrégateurs et responsables d’applications de multinationales.

Elle appelle de tous leurs vœux à la création d’une grande coalition africaine ou des Etats d’Afrique de l’Ouest pour la mise en place de partenariats équitables avec ces géants de l’internet, mais aussi à une certification, une labellisation des contenus, et espèrent y arriver avec l’aide des partenaires.

Les éditeurs de la presse en ligne estiment que la situation que les sites d’information et journaux en ligne sont en train de vivre peut conduire à la faillite de beaucoup d’entreprises de presse, et par conséquent à une perte d’emploi de milliers de jeunes à travers la zone Uemoa.

Cette problématique est tout aussi saillante, dit-elle, que celle liée à la liberté de la presse. La Fappel-ao note également que depuis quelques années, les entreprises de presse en ligne de la zone font d’énormes efforts de professionnalisation. «Tous ces efforts sont pour le rayonnement de nos pays avec une bonne présence au rendez-vous du donner et du recevoir sur la toile.»

Toutefois, la fédération précise que si les Etats, les institutions communautaires et partenaires ne réagissent pas face à ce pillage qui a tant duré, elle n’exclut pas de poursuivre en Justice toutes ces plateformes qui «cannibalisent leurs contenus et les tuent à petit feu».

lequotidien

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