Sarah Maldoror, l’une des premières femmes noires à avoir fait de la fiction et du cinéma en Afrique, sera honorée par la projection de son film légendaire «Sambizanga» lors de la 3e édition du Festival international du film de Djarfogo (Diff), organisé par Xan Film Productions et Visual Arts en partenariat avec Mount Saint Mary’s University/Hollywood Studio Campus et la Fondation Amílcar Cabral.

Le festival se déroule du 6 au 12 novembre à Praia et sur l’île capverdienne de Fogo, et projettera 125 films de 82 pays avec 20 trophées dans toutes les catégories. L’objectif est de célébrer le cinéma africain et mondial.

L’ouverture du Festival international du film de Djarfogo (Diff) a eu lieu lundi et mardi à Praia. Pedro Pires, ancien président de la République et président de la Fondation Amílcar Cabral, a rendu hommage à Sarah Maldoror, en présence de sa fille, Henda Ducado.

Au cours de l’événement, le film Sambizanga de la cinéaste française a également été projeté. Le drame, qui se déroule en 1961, est le nom du quartier ouvrier de Luanda, en Angola, où Domingos Xavier, un militant révolutionnaire angolais, a été fait prisonnier par la police secrète portugaise. Il y a été interrogé et torturé pour ne pas avoir donné les noms de ses camarades des mouvements d’indépendance. Le reste du film se concentre sur Maria, la femme de Xavier, qui part à la recherche de son mari de prison en prison.

«Elle est une source d’inspiration pour nous tous. C’est pourquoi ce festival est l’occasion de célébrer le cinéma africain et le cinéma mondial.

C’est aussi une façon de mettre en valeur la culture capverdienne et africaine dans son ensemble», a déclaré Guenny Pires, cinéaste capverdien et mentor de ce projet qui, jusqu’à dimanche prochain, transformera des auditoriums, des universités, des centres historiques et d’autres espaces culturels de Praia et de Fogo en véritables salles de cinéma et ateliers, avec la projection de plus d’une centaine de films. «Ces journées sont consacrées au cinéma et à l’enseignement de la cinématographie.

C’est pourquoi nous avons voulu amener la deuxième édition de l’Africa Film Lab et le mentorat cinématographique dans les écoles. Nous voulons aider les jeunes cinéastes et leurs projets», a-t-il ajouté. Selon Guenny Pires, sur les 125 films qui seront projetés, un jury international en sélectionnera 25 qui concourent pour un prix. En outre, certains cinéastes et projets nationaux et internationaux recevront des mentions honorables.

Fogo est l’île où la plupart des films seront projetés, à partir d’aujourd’hui et jusqu’à dimanche, et sera également le plateau de l’enregistrement d’un court métrage sur la Talaia Baixo, un genre musical typique de l’île.

Fogo, rappelons-le, a été le théâtre des enregistrements de Sarah Maldoror, qui y a réalisé le court métrage Fogo, île de feu dans les années 79. Au Cap-Vert, la cinéaste a également tourné le court métrage Cap-Vert, un carnaval dans le Sahel, et en Guinée-Bissau, elle a enregistré A Bissau, le carnaval, en 1980. En 1986, Sarah Maldoror sort le documentaire

Un Sénégalais en Nor­mandie, hommage à Léopold Sédar Senghor, ancien Président du Sénégal et considéré comme l’un des plus grands intellectuels de l’Afri­que, mais aussi l’un des trois grands poètes de la Négritude, avec Aimé Césaire et Léon Damas. La Négritude, c’est l’une des nombreuses questions soulevées par la cinéaste française, rappelons-le, qui aurait étudié le cinéma en ex-Urss avec le réalisateur sénégalais Ousmane Sembène.

Sarah Maldoror s’est éteinte en 2020 à l’âge de 91 ans, laissant un grand héritage pour l’histoire du cinéma africain, surtout en raison de son fort activisme dans les luttes de libération des pays africains, un sujet abordé dans tous ses films.

Lequotidien

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