Depuis quelques années, les Sénégalaises sont de plus en plus nombreuses à avoir recours au planning familial. Mais de nombreux obstacles perdurent.

Doucement mais sûrement. L’utilisation de méthodes contraceptives modernes pour éviter les grossesses non désirées et espacer les naissances se développe au Sénégal. Ces moyens de contraception incluent le préservatif, la pilule, l’auto-injection ou l’implant. En 2023, un peu plus de 26 % des Sénégalaises en âge de procréer les utilisaient.

Ce qui a permis d’éviter « 360.000 grossesses non désirées, 128.000 avortements à risques et 830 décès de mères », détaille Dr Marième Dia Ndiaye, cheffe de la division de la planification familiale.

Des résultats positifs qui laissent pourtant de côté la partie immergée de la planification familiale : le Sénégal n’a pas atteint son objectif de 45 % de taux de prévalence contraceptive en 2020. Il est passé (seulement) de 21 % à 26 % entre 2015 et 2021. Comme si la planification familiale était à bout de souffle dans un pays où il n’est pas toujours facile de parler de son corps ou de sa sexualité.

Une approche novatrice
Le Sénégal fait partie du premier groupe de pays à s’être engagés dans l’initiative mondiale Family Planning 2030, qui travaille à la mise en oeuvre des objectifs mondiaux en la matière. Selon FP2030, ce pays d’Afrique de l’Ouest « a réalisé des progrès significatifs en faveur d’une utilisation accrue de la planification familiale ».

Pour améliorer l’accès aux méthodes contraceptives, le Sénégal a opté pour des approches novatrices telles que l’auto-injection du DMPA sous-cutané (DMPA-SC ou Sayana® Press*). Efficace, sûr et discret, ce nouveau contraceptif injectable reçoit la faveur de nombreuses femmes.

Car il réduit le temps à passer dans les formations sanitaires et permet une bonne continuité des soins avec sa protection contraceptive de trois mois. Mais ce dispositif, à lui seul, ne permettra pas de répondre à tous les défis de la planification familiale.

De nombreux obstacles
Au Sénégal et ailleurs en Afrique, les moyens de contraception ne sont pas toujours accessibles, notamment pour les personnes démunies ou isolées. En plus de cela, de nombreuses barrières culturelles ou religieuses ainsi que des a priori contre certaines méthodes entravent l’accès aux services.

En parallèle, le pays continue de dépendre des financements extérieurs, en ce qui concerne l’achat de contraceptifs.

Résultat, beaucoup de Sénégalaises souhaitant éviter une grossesse n’ont pas la possibilité d’avoir recours à des méthodes de planification familiale efficaces et sans danger, soit parce qu’elles n’ont pas accès aux informations et aux services nécessaires, soit parce qu’elles ne sont pas soutenues par leur partenaire ou leur communauté.

Selon les dernières estimations, une femme âgée de 15 à 49 ans sur trois vivants en zone urbaine a un besoin non satisfait de contraception. Jusqu’à quand ?

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