La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire douloureuse qui affecte les articulations, et parfois même les tendons. Ses symptômes sont bien connus des scientifiques et les traitements, de plus en plus efficaces. Pour mieux vivre avec cette maladie, voici les recommandations des professionnels de santé.

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune qui cause d’importantes douleurs au niveau des articulations. Elle touche entre 0,5 et 1% de la population adulte et 2 à 3 fois plus de femmes que d’hommes. Elle survient généralement entre 30 et 50 ans.

« Les traitements ont connu un essor considérable au cours des vingt dernières années.

Ils permettent une amélioration notable des symptômes dans la plupart des cas, et même parfois une rémission complète prolongée », note l’Inserm. Pour soulager ses symptômes, les professionnels de santé recommandent également d’adapter son hygiène de vie. Sciences et Avenir fait le point sur leurs conseils.

« La polyarthrite rhumatoïde évolue par poussées »
Les symptômes de cette maladie sont bien définis. « La polyarthrite rhumatoïde se manifeste au départ le plus souvent par un enraidissement douloureux et le gonflement de plusieurs articulations, généralement au niveau des poignets, des mains et des doigts », rapporte l’Inserm. Ces symptômes sont surtout ressentis en fin de nuit, comme c’est le cas pour beaucoup de maladies inflammatoires.

« L’enraidissement cède au lever, au bout de plusieurs dizaines de minutes.

On parle du dérouillage matinal », ajoutent les chercheurs de l’institut. Les traitements sont d’autant plus efficaces qu’ils sont mis en place à un stade précoce de la maladie. C’est pourquoi il est essentiel d’établir rapidement son diagnostic. En cas de suspicion de polyarthrite rhumatoïde, le médecin peut prescrire un bilan sanguin et radiologique, respectivement pour analyser le fonctionnement hépatique et rénal, et identifier d’éventuelles anomalies osseuses.

« La polyarthrite rhumatoïde évolue par poussées plus ou moins rapprochées.

Chaque poussée, souvent accompagnée d’une fatigue importante, finit par s’atténuer, pour laisser place à une période d’accalmie au cours de laquelle les symptômes sont moins intenses et peuvent même disparaître », note le site de l’Assurance Maladie.

Les gonflements et douleurs peuvent alors s’étendre à toutes les articulations : coudes, épaules, cou, pieds et orteils… À terme, la chirurgie orthopédique peut s’avérer nécessaire pour réparer les articulations déformées, souvent au moyen de prothèses.

Que se passe-t-il dans l’articulation ?

Dans l’articulation, la membrane dite « synoviale » tapisse les ligaments, tendons et capsules, des tissus qui unissent les extrémités osseuses. Chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, cette membrane se retrouve enflammée. On parle de synovite agressive.

Avant l’apparition des premiers symptômes, « on observe la présence de quelques cellules immunitaires impliquées dans l’inflammation, la multiplication des vaisseaux, puis un épaississement considérable du tissu synovial pour former ce que l’on appelle un « pannus » synovial », précise l’Inserm.

C’est-à-dire une membrane à plusieurs couches.

Les cellules immunitaires infiltrent alors le tissu synovial et sous-synovial, aboutissant à l’érosion du cartilage et la déminéralisation des os. Se forment alors au sein de ces derniers, des cavités, appelées « géodes ». Parfois, les tendons et les ligaments aussi sont touchés, et peuvent rompre.

Le tabagisme, facteur de risque
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie pluri-factorielle. « Elle résulte de l’interaction de facteurs génétiques et d’expositions environnementales spécifiques », indique l’Inserm. Il existe en effet des prédispositions génétiques pour cette maladie. Le risque de la développer est multiplié par 2 à 5 pour les personnes ayant un parent atteint.

Mais s’ajoute à ce facteur génétique un ensemble de facteurs environnementaux qui modifient l’expression de certains gènes, et fragilisent le système immunitaire. « Parmi eux, le tabagisme joue un rôle important : la polyarthrite rhumatoïde est plus fréquente, plus grave, et répond moins bien au traitement chez les fumeurs.

De plus, le tabagisme et le risque génétique sont synergiques : le risque de développer la maladie est jusqu’à 20 fois plus grand chez les fumeurs que chez les non-fumeurs qui présentent des marqueurs génétiques identiques », exposent les chercheurs de l’Inserm.

Toutefois, l’arrêt du tabac permet de diminuer progressivement ce risque.

Il revient même à un niveau proche de celui observé chez les non-fumeurs après 20 à 30 années sans tabac. Par ailleurs, la pollution atmosphérique et certains agents infectieux, comme le virus Epstein-Barr, ont également été incriminés dans le développement de la polyarthrite rhumatoïde.

Certaines habitudes permettent néanmoins de réduire ce risque, et d’apaiser les symptômes une fois que la maladie est apparue.

Alimentation et natation
« L’adoption d’un régime méditerranéen ou la consommation d’acides gras oméga‑3 diminue le risque de polyarthrite rhumatoïde », peut-on lire sur le site de l’Inserm. Mais quel comportement adopter, une fois le diagnostic posé ? L’arrêt du tabac est primordial car la maladie répond moins bien au traitement chez les fumeurs.

Le site Ameli ajoute : « il est conseillé d’adopter une alimentation équilibrée et de respecter les recommandations alimentaires éventuelles liées aux traitements médicamenteux (corticoïdes par exemple). »

Pour préserver ses articulations et sa colonne vertébrale, il est aussi important de surveiller son poids afin d’éviter une surcharge pondérale. Enfin, plusieurs activités sportives sont compatibles avec la polyarthrite rhumatoïde.

La natation notamment permet de prévenir l’enraidissement et les déformations articulaires.

« En dehors des poussées inflammatoires douloureuses, l’activité physique est recommandée », appuie le site de l’Assurance Maladie. Le kinésithérapeute ou le médecin peuvent d’ailleurs recommander au patient une série d’exercices à pratiquer quotidiennement.

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