Les décrets pris par l’ancien Président Macky Sall, après l’élection présidentielle, ont été jugés inélégants. Son successeur, le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, en a annulé quelques-uns. Seulement, le président de la République a préféré détourner le regard sur l’acte de son prédécesseur, qui abroge la dissolution de son parti politique, Pastef.

La rupture concernerait-elle les intérêts personnels ? Il y a lieu de s’interroger, quand on sait que la même attitude n’a pas été observée concernant les mesures prises lors de la dernière réunion du Conseil supérieur de la magistrature.

Le parti Pastef est devenu une formation politique reconnue par l’Etat depuis le 27 mars dernier.

Après l’avoir dissous pour actions subversives, le Président Macky Sall a profité de la loi d’amnistie pour redonner à Ousmane Sonko et ses camarades de parti une base légale.

Selon le texte, la décision d’abroger la dissolution du parti Pastef a été influencée par la loi n°81-17 du 06 mai 1981, modifiée, qui encadre les activités des partis politiques au Sénégal.

Naturellement, le préfixe «ex» ne sera plus de mise pour appeler le parti Pastef. Seulement, cette décision ne manque pas de susciter un débat.

En effet, les actes administratifs pris par le Président Macky Sall avant la fin de son mandat ont été diversement appréciés.

Si les partisans de l’ancien chef de l’Etat approuvent les actes pris par Macky Sall, tout en soulignant que son mandat n’était pas arrivé à terme, ses détracteurs avaient, de leur côté, souligné le caractère inélégant de ces décisions.

L’actuel locataire du palais de la République avait même pris un décret pour revenir sur les nominations arrêtées lors de la dernière réunion du Conseil supérieur de la magistrature (Csm).

Le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye a ainsi annulé la nomination du Premier président de la Cour suprême.

Si les derniers décrets ont été jugés inélégants au point que ceux-ci soient annulés, la logique voudrait que le décret abrogeant la dissolution du parti Pastef fasse l’objet d’un même traitement.

La rupture tant chantée par le nouveau régime impose une égalité de traitement ou d’appréciation de toutes les situations.

Si le décret abrogeant la dissolution du parti Pastef est maintenue, quelle image le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye va-t-il renvoyer ? Si ses intérêts sont en jeu, Bassirou Diomaye Diakhar Faye «oublie» la rupture !

lequotidien

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