Depuis un certain temps, des efforts ont été entrepris dans le but de mettre l’accent sur la fonction principale de la politique de l’environnement qui est d’une part, de réduire, voire d’éliminer les effets indésirables d’une entreprise ou d’une action globale sur l’environnement et d’autre part, de contribuer à la conservation des ressources naturelles.

Cependant, le résultat de tous ces efforts repose sur la compréhension par le public de l’importance de l’environnement, afin que chaque citoyen s’approprie le combat engagé pour un environnement sain.

En effet, les services publics ont la responsabilité de faire comprendre à tout le monde que l’environnement est à la base de notre économie, de notre société, voire de notre existence-même. Nos forêts, nos fleuves et rivières, nos océans et nos sols nous fournissent la nourriture que nous mangeons, l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons et avec laquelle nous irriguons nos cultures.

Nous comptons également sur eux pour de nombreux autres biens et services dont nous dépendons pour notre santé, notre bonheur et notre prospérité. Mais les déchets sauvages peuvent être un sérieux obstacle pour profiter de ce que la nature est en mesure de nous offrir.

Il faut reconnaître que disposer de détritus n’importe comment est tout simplement une forme d’élimination inappropriée des déchets.

Bien que cela puisse se produire par erreur (comme dans le cas d’un objet non sécurisé qui s’envole de la plateforme d’un camion), les déchets continuent d’être en grande partie un acte délibéré. Quoi qu’il en soit, qu’ils se produisent intentionnellement ou non, les déchets sauvages ont des conséquences sur notre environnement. Pour vraiment s’attaquer au problème, il est nécessaire de savoir pourquoi les gens jettent des déchets.

Des enquêtes récentes indiquent que la réponse se résume généralement à quatre raisons principales :

• la paresse ou l’insouciance ;
• le manque d’accès aux poubelles ;
• l’application indulgente de la loi ;
• la présence de détritus déjà entassés dans un endroit.

Ainsi, les personnes qui jettent des déchets par paresse ou par négligence croient souvent que quelqu’un d’autre (un préposé à l’entretien) viendra ramasser les déchets et s’en débarrasser correctement.

D’autres n’ont peut-être pas été éduqués sur l’impact des déchets sauvages et, par conséquent, ne se rendent pas compte qu’ils causent de sérieux dommages, tandis que d’autres encore peuvent continuer de croire que les déchets sauvages font partie intégrante de la culture.

Ce dernier type de comportement est souvent le plus difficile à combattre. Mais aussi difficile que le combat puisse paraître, il en vaut la peine en raison de l’impact négatif sur notre bien-être dans la mesure où les déchets sauvages non seulement polluent, mais facilitent la propagation des maladies et peuvent également être très coûteux dans leur prise en charge.

Par ailleurs, les déchets jetés n’importe où sont en fin de compte un terrain fertile pour les bactéries et les maladies. La litière peut propager des maladies, des virus et des parasites par deux méthodes : le contact direct et celui indirect. Les germes peuvent être facilement transmis directement par le contact physique avec cette litière. Cela peut se produire en ramassant, en touchant ou en se blessant accidentellement sur des déchets mal éliminés.

Les bactéries et les parasites peuvent également être transmis indirectement à l’homme par un vecteur affecté. Les vecteurs peuvent dans ce cas être des animaux ou des insectes qui entrent en contact avec des déchets contaminés et les transmettent ensuite aux humains.

De plus, les déchets le long de la route doivent être ramassés et éliminés quotidiennement afin d’assurer la sécurité des voyageurs et des conducteurs. Cela coûte de l’argent au contribuable et détourne forcément des fonds destinés initialement à d’autres projets comme la réfection des routes.

Pour inverser la tendance, les actions menées jusqu’ici dans la gestion des ordures ont besoin d’être renforcées et diversifiées pour réduire davantage la quantité de déchets sauvages dans notre environnement. A cette fin, il est indispensable d’éduquer le public sur ce phénomène et comment il affecte notre environnement.

Il serait par conséquent souhaitable de considérer les actions proposées ci-dessous :

– Mettre en place des séances de nettoyage organisées et continues : travailler à nettoyer notre communauté n’est pas seulement bénéfique pour l’environnement, mais rendra notre communauté attrayante.

– Nettoyer une zone jonchée de détritus : les gens ont tendance à jeter plus de déchets dans un endroit où des déchets sont déjà entassés ; le nettoyage des déchets dans un tel endroit peut donc avoir un impact positif.

– Faire placer derrière le conducteur d’un véhicule de transport en commun, un sac poubelle afin que tous les passagers puissent le voir et l’utiliser pour garder le bus propre contrairement à ce qui est observé actuellement.

– Introduire les toilettes portables et les placer dans les endroits les plus fréquentés comme les points de regroupement ou de correspondance des passagers tels que l’Ecole normale, Colobane, Vdn, Castors, Ter­minus du port, Place de l’indépendance, Palais de justice, Mar­ché au poisson, Seras, Foirail, Marché Thiaroye, les points d’arrêt des cars rapides, etc.

– Faire adopter par les locaux ou des volontaires, une route ou une zone dans une communauté : les routes adoptées sont nettoyées plus régulièrement, tout comme les zones d’adoption au sein de la communauté.

– S’assurer que les objets dans les poubelles et les véhicules sont sécurisés : le couvercle de la poubelle s’ouvre-t-il régulièrement au vent ? Souvent en cours d’un déplacement, le chargement est-il sécurisé à l’arrière du camion ou de la charrette ?

Sécuriser les poubelles et la cargaison peut aider à éviter les déchets involontaires.
– Ne rien sous-estimer : même se renseigner sur les moyens de prévenir ou de réduire les déchets peut avoir un impact important à long terme.

– Communiquer avec les districts scolaires et les entreprises locales pour les encourager à investir dans la santé de leur communauté en réduisant la probabilité de déchets sauvages. Et enfin, imposer des lois et règlements plus stricts. Les lois et réglementations antidéchets sont un obstacle efficace à la collecte de déchets. Les particuliers et les entreprises sont plus susceptibles de respecter les lois sur les déchets lorsqu’il y a de graves conséquences juridiques ou financières.

Si les actions proposées supra sont mises en œuvre avec un suivi soutenu, les populations pourraient avoir une autre perception de notre environnement. Chacun se sentira alors concerné et sera volontairement impliqué pour prendre une part active dans ce combat qui nous interpelle tous, car le changement de comportement est d’abord individuel avant d’être collectif.

Alioune FALL
108, Comico Mermoz

Lequotidien

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