L’islamologue et universitaire sénégalais, Abdoul Aziz Kébé, a, dans un «édito spécial» transmis à l’Aps, invité les Sénégalais à écouter et entendre le message du Khalife général des Tidianes, sur la «centralité» du discours dans la stabilité d’une société. Au lendemain du Gamou de Tivaouane, célébrant la naissance du Prophète Mouhamed (Psl), Abdoul Aziz Kébé, par ailleurs Délégué général au pèlerinage à La Mecque, a décortiqué l’aspect du discours de l’autorité religieuse de Tivaouane relatif aux méfaits des mauvaises paroles.
Cette allocution a été lue par Serigne Pape Makhtar Kébé, lors de la cérémonie officielle, en présence d’une délégation gouvernementale, de membres du corps diplomatique, de représentants d’autres familles religieuses et de fidèles. «Serigne Babacar Sy, le Khalife général des Tidianes, en nous renvoyant à la centralité de la parole dans le devenir des sociétés, relativement à leur stabilité et leur sérénité, est pleinement dans son rôle : rappeler, avertir, exhorter», écrit le Pr Kébé dans son texte. «Si donc, notre société veut s’installer dans une dynamique de paix et de cohésion, il faut nous conformer à cette injonction d’Allah : dire du bien pour le faire, et surtout dire du bien pour que l’opinion s’en imprègne et l’actualise», relève-t-il par ailleurs.
Pour lui, le Sénégal d’aujourd’hui a «largement besoin» d’un tel message sur «la sacralité de la parole qui doit être entretenue, pour que ses racines s’ancrent solidement, et que ses branches s’élancent en ramures bienveillantes vers le ciel, offrant ses fruits et bienfaits à tout moment». «Pourvu qu’on l’écoute et qu’on l’entende.» «Autrement, si la parole est mauvaise, haineuse, outrancière, comme elle est aujourd’hui promue dans nos médias, dans les réseaux sociaux et dans les lieux publics, nous courons inéluctablement vers la destruction de nos socles, et l’instabilité», avertit l’universitaire. Il déplore le fait que la société sénégalaise «est aujourd’hui comme infestée de toxines générées par les paroles monstrueuses», en lieu et place de la parole convaincante, ou celle juste qui conduit à la droiture, celle bienveillante ou gentille ou convenable, telles que déclinées par le Coran.
«Le pacte scellé avec Allah Azza wa Jalla, est déterminé par la bienfaisance en famille et en société, par le discours positif avant même le respect des rituels figurés dans les piliers» de la prière et de la zakat, note l’islamologue Kébé. Il soutient que la parole est «le germe de la positivité ou de son contraire». «Le khalife veut nous ancrer et nous affermir par la parole, germe de bienfaisance, de confiance et d’entente pour que la vie présente soit bénéfique, et celle de l’au-delà bienheureuse», commente-t-il. «Il souhaite par ce rappel, nous éviter l’égarement provoqué par cette profusion de discours de haine et de discorde», poursuit l’universitaire, avant de conclure : «Sera-t-il entendu ? Nous le souhaitons vivement.»
APS
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