La révolte gronde au sein de la Coalition Bennoo Bokk Yaakar (BBY). Depuis l’annonce du choix du maître des céans porté sur la personne du Premier ministre des démissions, des voix discordances sont notées. Une rébellion feutrée qui était jusqu’ici en sourdine boue et commence à apparaitre au grand jour.

Abdoulaye Bibi Baldé, ancien ministre, ancien directeur général de la Poste et membre du SEN de l’Alliance pour la République (APR), Souleymane Jules Diop et le Directeur du SNEIPS, Lamine Bara Gaye critiquent ouvertement le candidat de la coalition BBY.

Des sorties qui fragilisent Amadou BA en pleine campagne depuis quelques temps. Ces récriminations semblent pourtant être la partie visible de l’iceberg compte tenu des frustrations et guerres intestines au sein de l’APR et de BBY.

Après Aly Ngouille Ndiaye, Mame Boye Diao et Mouhamadou Boune Abdallah Dionne, le choix du président Macky Sall semble de plus contesté au sein de la Coalition Bennoo Bokk Yaakar et de l’Alliance pour la République. Le Premier ministre, Amadou Ba fait face à une opposition en interne. Des ennemis et des adversaires tapis dans l’ombre qui semblent décider à lui rendre la vie dure d’ici l’élection présidentielle.

Si certains se sont manifestés et ont tout bonnement démissionné et d’autres défenestré, ces contempteurs tapis dans l’ombre au cœur du gouvernement et des arcanes du pouvoir seraient très nombreux. Ces frustrations et guerres intestines ont été ravivées par le dernier remaniement et les changements opérés à la tête de certaines directions nationales.

Si certains belligérants préfèrent adopter une attitude de sous-marin, d’autres sortent du bois et crient leurs courroux.

C’est le cas de Souleymane Jules Diop, ancien ministre et responsable de la mouvance présidentielle. Il n’a pas mâché ses mots. « Je le trouve amorphe. Je trouve qu’il ne montre pas assez aux Sénégalais, aux gens de sa majorité, qu’il a les épaules, qu’il a l’étoffe. Il ne le fait pas assez, il doit se bouger, il doit aller vers les gens.

À un moment donné, il faut vous assumer. J’impatiente de voir Amadou Bâ s’affranchir, se lever et dire aux Sénégalais : c’est moi », l’ambassadeur du Sénégal au bureau de l’UNESCO à Paris. Des propos qui risquent de fâcher le PM et son entourage.

A l’en croire, l’actuel Premier ministre suscite même des inquiétudes au sein de Benno bokk Yakaar.

Ce qui risque de causer leur défaite face à l’opposition, au soir du 25 février. « Il commence à susciter de l’inquiétude dans nos rangs. C’est profond ce que je vous dis. Moi je suis 100% Amadou Bâ et depuis longtemps. C’est un homme pétri de qualités. Mais il ne fait pas assez. Et si ça continue comme ça, l’opposition bien organisée peut nous battre à la prochaine présidentielle», a déclaré Souleymane Jules Diop.

L’ambassadeur du Sénégal auprès de l’UNESCO ne s’est pas arrêté là.

Il persiste et signe soutenant que Amadou Ba ne les rassure point. « Et je vous le dis en toute honnêteté. Les gens ne vont pas le dire, ils vont le murmurer dans les couloirs. Il faut qu’il nous rassure. Il est notre candidat. Nous l’avons choisi, il a des qualités pour être un bon président de la République, mais il faut qu’il rassure son camp. Il ne le fait pas assez ».

Après Souleymane Jules Diop, c’est au tour de Abdoulaye Bibi Baldé de porter l’estocade à Amadou Bâ. L’ancien maire de Kolda, dans le Fouladou, au Sud-est du Sénégal, est convaincu que le PM candidat Amadou Ba n’assure pas et ne rassure pas.

L’ancien Directeur général de la Poste, s’est fendu d’un communiqué pour tirer à boulets rouge sur le choix du président de la République.

« La désignation de Amadou Ba comme candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar a révélé la vraie posture et le vrai visage de l’homme, Premier ministre longtemps décrit comme un homme de paix et de consensus. De nos jours, nous ne le reconnaissons plus. Au fait, il sait se jouer de son monde. Depuis qu’il a été choisi, les structures du parti et de la coalition à la base ont fini d’être profondément divisées avec un manque de concertation, de coordination et de communication.

Bref, tout est confus et cette confusion a été empirée par son dispositif parallèle ou en marge du Benno avec des mouvements appelés partout DEBOUT. Les cas foisonnent à Louga, Sédhiou, Kaolack, Kolda, Dakar etc », regrette Abdoulaye Bibi Baldé.

des rendez-vous manqués et des promesses non tenues de la part du PM

En guise de preuves, il a cité des cas de divergences entre responsables de la coalition au pouvoir dans sa localité. « L’exemple que je connais le mieux, c’est à Kolda où il existe deux délégués régionaux, preuve d’un manque de générosité et d’un positionnement inutile soutenus et encouragés par Amadou.

Depuis notre désignation comme délégué régional par le Président lors du SEN, il entretient et encourage en parallèle un groupe qui crée une dualité qui sera fatale pour Benno dans le Fouladou, car le travail est désordonné et les militants désemparés ».

Pour toutes ces raisons et pour tant d’autres, poursuit M. Baldé, le Candidat ne les rassure pas dans sa démarche, dans son organisation, dans son discours, dans ses faits et gestes et par rapport à leur niveau d’implication dans le processus de préparation des échéances à venir.

« Il s’y ajoute des rendez-vous manqués et des promesses non tenues. Son comportement est aux antipodes des (07) engagements pris dans le pacte dit « éthique et politique » devant la conférence des leaders de la coalition BBY et de la grande majorité présidentielle, le 02 octobre 2023.

Nous manquons de confiance et doutons de sa capacité de porter sur ses frêles épaules le PSE et la prise en charge des aspirations du peuple nous laisse perplexe. Donc, nos doutes sont toutes légitimes et sont loin d’être tempérés ».

L’ancien ministre de la communication de souligner : «qu’il soit certain, les populations du Fouladou sont mobilisées et participeront activement au choix du futur chef de l’État.

Il n’est plus question d’accepter d’être laissé en rade ou d’être négligé. Rien ne peut se faire sans notre implication. Car l’histoire du parti nous renseigne que nous sommes plus anciens que lui et plus légitimes aussi bien dans l’APR que dans le Benno et le moment opportun, nous aviserons. Et qu’il comprenne le choix aurait pu être porté sur moi-même ou quelqu’un d’autres pour être PM ou porter la candidature.

Nous invitons Amadou Ba, candidat du Benno et de la mouvance présidentielle à revoir sa démarche et corriger les erreurs avant qu’il ne soit encore trop tard. En attendant, nous donnons rendez-vous très prochainement à la population du Fouladou », prévient Abdoulaye Balde BIBI.

Le rêve de Macky Sall risque de tomber à l’eau

Le rêve du président de la République, Macky Sall, de voir la coalition Bennoo bokk yaakaar conserver le pouvoir jusqu’à l’horizon 2035 pourrait tomber à l’eau, dès la présidentielle du 25 février prochain, si on en croit l’adjoint au maire de Mbacké, Lamine Bara Gaye.

Invité de l’émission «Objection» de la radio Sud Fm (privée) dimanche 12 novembre, le responsable politique du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr) dans cette localité qui constitue l’un des principaux bastions électoraux au Sénégal, est monté au créneau pour alerter sur la persistance du malaise provoqué par le choix d’Amadou Ba comme candidat de la majorité.

« Notre grand problème, ce n’est pas ceux qui ont quitté la mouvance présidentielle et acté leurs candidatures…

L’ennemi redoutable que nous avons, c’est donc ce bastion de responsables frustrés. Ce sont ceux-là qui sont encore dans la coalition, à des positions insoupçonnées dans l’appareil gouvernemental et étatique, qui n’ont pas encore posé d’actes montrant qu’ils portent la candidature d’Amadou Ba », a-t-il alerté, avant d’ajouter, dans la foulée : « Je connais une quinzaine de cadres qui ont rejoint Mahamed Boun Abdallah Dionne ».

Ainsi, pour mettre un terme à cette saignée des responsables de leur parti, Lamine Bara Gaye souligne qu’il n’y a pas mille solutions. « Il faut absolument renouer le contact avec ces agents frustrés qui sont, pour la plupart, des membres de l’Apr.

Amadou Ba devrait aménager du temps, dans le cadre de ses tournées dans les régions, pour rencontrer les cadres dans chaque localité. Et cela fait plus d’un mois que je l’ai dit à qui de droit », préconisé-t-il.

pressafrik

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