La candidature de Bassirou Diomaye Faye pourrait exposer le pays à une situation inédite. Candidat, il risque de ne pas battre campagne et élu, le Conseil constitutionnel risque de constater son empêchement et ouvrir la porte de la présidence de la République au président de l’Assemblée nationale.
L’ex-Pastef n’a pas eu gain de cause dans sa volonté de présenter la candidature d’Ousmane Sonko. Le Conseil constitutionnel a opposé à son mandataire sa condamnation définitive à 6 mois assortie du sursis dans l’affaire de diffamation qui l’a opposé à Mame Mbaye Niang.
Les sept sages ont estimé qu’en vertu de l’article 30 du code électoral, Sonko est inéligible pendant cinq ans.
Cette décision du Conseil constitutionnel met fin ainsi à un long feuilleton judiciaire entamé avec l’affaire Adji Sarr, la jeune dame qui avait accusé Ousmane Sonko de viol et de menaces de mort. En dépit de l’invalidation d’Ousmane Sonko, l’ex-Pastef a réussi à présenter et à faire valider la candidature de Bassirou Diomaye Faye.
Deux autres candidats, en l’occurrence, l’ancien ministre sous Wade, Habib Sy et Cheikh Tidiane Dièye, proche de Sonko et membre de la société civile.
D’après le journal Point Actu, si les militants de l’ex-Pastef attendent encore la consigne de vote de Sonko, nombreux sont ceux qui croient que Bassirou Diomaye Faye va, probablement, être désigné candidat par Sonko. Déjà, sur les réseaux sociaux, une sorte de pré-campagne en sa faveur s’est quasiment installée.
Partout, les Patriotes, nom donné aux militants de l’ex-Pastef, scandent à cœur joie « Sonko mooy Diomaye », (Sonko c’est Diomaye), une façon de dire que voter pour Diomaye Faye, revient à le faire pour le Sonko.
Seulement voilà, un obstacle de taille se dresse sur le chemin du candidat Bassirou Diomaye Faye.
Ce dernier est en détention provisoire depuis le 15 avril 2023. Son arrestation est partie d’une publication sur les réseaux sociaux, qui date du 12 avril, où Bassirou Diomaye Faye, secrétaire général de l’ex-Pastef, critique la précipitation des magistrats qui ont décidé de juger en appel Ousmane Sonko dans l’affaire de diffamation qui l’oppose au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang.
Le 17 novembre 2023, le numéro 2 de Pastef s’est vu refuser, par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar la liberté provisoire.
« Candidat, je pense que, compte tenu de la situation actuelle, il risque de ne pas avoir d’autorisation pour communiquer avec l’extérieur, faire des déclarations et autres, dans la mesure où les infractions pour lesquelles Diomaye est maintenu sont en lien avec la sûreté de l’Etat, avec l’ordre public, donc avec la politique », explique un avocat ayant requis l’anonymat.
Cette source va plus loin en affirmant que même élu président de la République, Bassirou Diomaye Faye ne peut être libéré, d’autant qu’il n’existe aucun texte du Code pénal ou du Code de procédure pénal qui le fonde.
Elu, Diomaye Faye ne peut être président, selon la même source, que si le 2 avril il sacrifie à la prestation de serment devant le Conseil constitutionnel qui acte son entrée en fonction. «
Ce qui risque d’arriver est que le Conseil constitutionnel va l’appeler et il ne pourra pas présenter.
Les sept sages vont constater qu’il empêché », poursuit notre source ajoutant qu’en cas d’empêchement, « la constitution sénégalaise dit que le président de l’assemblée nationale qui assure la suppléance et organise dans les 90 jours qui suivent une nouvelle élection présidentielle ».
leral