Mbao village voit sa plage se rétrécir de plus en plus. La mer repousse chaque jour ses limites sur la terre ferme. Coincé entre Thiaroye et Rufisque, Mbao Village est dans l’œil de la furie de l’Océan Atlantique. Ceux qui ont vu le jour, dans ce coin, ont constaté que la grande bleue n’est pas prête à stopper ses conquêtes de terre. L’angoisse s’emplit.
Un habitant de Mbao Village, M. Ndoye livre son constat : « j’ai vécu ici plusieurs années. Actuellement, l’avancée de la mer m’inquiète. Après le retour des pirogues en mer, certains jouaient au football sur la plage très étroite à l’époque. C’est un lieu d’entraînement. Il y a peu d’espaces maintenant ».
Les pêcheurs sont là.
Toujours à leur place. Leur vie est inséparable de la mer. L’attachement se transmet de génération en génération même si leur espace de vie sur la terre ferme se rétrécit. Un pêcheur répondant au nom de famille Diop garde encore des souvenirs de bonheur à la plage où ils pratiquaient le sport et la baignade. Une partie de cette bande de terre a disparu.
Face à la montée des eaux océaniques, l’inquiétude et l’amertume habitent le discours des populations.
Notre M. Ndiaye se souvient du beau temps passé sur cette bande de terre. « Nous avons vécu ici des moments inoubliables entre amis d’enfance. C’était vraiment génial. On rend grâce à Dieu. Mais l’avancée de la mer m’inquiète. Je n’ai jamais cru qu’on allait arriver à ce niveau.
A plusieurs reprises, on a reçu des promesses concernant un programme ambitieux mais au moment où je vous parle rien n’est acquis. Ils nous ont roulés dans la farine ».
Dépassés, dévastés par l’avancée de la mer, les habitants de Petit Mbao lancent un cri de détresse aux associations engagées dans la protection de l’environnement et aux bonnes volontés.
Au sein des concessions, des confessions transmettent compassion. Les riverains exigent l’intervention de l’Etat.
Suffisant pour un riverain d’affirmer que « nous avons besoin d’aide. Nous tendons la main aux mouvements de protection de l’environnement. Ils doivent porter ce combat avec nous. L’avancée de la mer est une affaire sérieuse. Le Gouvernement du Sénégal peut bel et bien régler le problème.
Mais nous constatons qu’ils ont d’autres préoccupations ».
Pourtant un programme de gestion soutenu par la Banque mondiale avec l’implication des riverains compte apporter des réponses d’atténuation de la montée des eaux océaniques.
Un cabinet français en charge de l’étude avait effectué deux déplacements à Mbao afin d’échanger avec les personnes concernées. Ici, on se pose la question à savoir pourquoi ne pas mobiliser les fonds d’adaptation au réchauffement climatique pour stopper la mer.
VivAfrik