La qualité sera un ‘’indicateur permanent’’ de sa gouvernance, a promis le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, en appelant le secteur privé en même temps à adhérer ‘’massivement’’ à l’Association sénégalaise de normalisation (ASN), l’instance chargée de la coordination de la politique nationale de qualité.

‘’La qualité n’est pas seulement un objectif des entreprises privées. L’administration devrait, elle aussi, s’engager dans une démarche qualité […] pour la conduite des politiques publiques’’, a dit le chef de l’État lors de la cérémonie officielle de remise du prix Oscar national de la qualité, le 29 avril dernier.

Il insistait surtout sur la promotion de la culture de la normalisation, de l’évaluation de la conformité et des mécanismes de leur mise en œuvre.

Bassirou Diomaye Faye est d’avis que le fait de se conformer aux normes ‘’crée un environnement favorable à notre intégration dans les chaînes de valeur mondiales’’.

Ce plaidoyer du président de la République pousse à s’interroger sur les normes et la certification, lesquelles, selon des spécialistes, sont devenues ‘’une arme stratégique pour se mesurer à la concurrence, sur le plan national comme au niveau international’’.

La certification est un instrument utile.

En servant à démontrer que votre produit ou service répond aux attentes de votre clientèle, elle renforce en même temps votre crédibilité. Volontariste par nature, elle peut, dans certains secteurs, devenir une obligation, ont expliqué des spécialistes à l’APS.

La certification et la normalisation au niveau international

L’Organisation internationale de normalisation est souvent désignée par son sigle, ISO. Son secrétariat est basé à Genève. ISO est dérivé du grec isos, qui signifie égal. Le site Internet de l’Organisation internationale de normalisation signale aussi que tout est dans le nom.

Quel que soit le pays ou la langue utilisée, ISO reste toujours ISO.

L’Organisation internationale de normalisation aurait plusieurs acronymes dans différentes langues : IOS en anglais, OIN en français, etc.

Contacté par l’APS par courrier électronique, le service de communication et des relations publiques de l’Organisation internationale de normalisation explique qu’‘’ISO développe des normes internationales mais ne fait pas de certification’’. ‘’Lorsqu’une entreprise utilise une norme et souhaite obtenir une certification, elle doit s’adresser à un organisme de certification’’, précise-t-il.

La normalisation est également présentée comme un levier d’intégration économique, d’innovation et de facilitation des échanges. Selon un document reçu de l’ASN, elle permet aux pays de participer à l’élaboration des règles du commerce mondial et de faire valoir leurs intérêts.

Au niveau national

L’Association sénégalaise de normalisation a été créée en 2022 par décret, à la suite de la réforme de l’Institut sénégalais de normalisation (ISN), l’organisme national chargé de diriger la politique du gouvernement en matière de normalisation, de certification et de promotion de la qualité, a expliqué à l’APS le responsable de la division information et documentation de ladite association, Mamadou Sangaré.

L’ISN est rattaché au ministère de l’Industrie et du Commerce.

Selon M. Sangaré, l’ASN est chargée d’élaborer les normes sénégalaises et représente le pays dans les organisations régionales et internationales de normalisation (ISO, IEC, CEDEAO, ARSO, etc.). Proposer des programmes de certification aux organisations en vue de la conformité avec les normes fait partie de ses missions.

Depuis l’adoption en 2017 de la politique nationale de la qualité (avec le décret 2017-461 du 21 mars 2017), l’Association sénégalaise de normalisation est chargée de la mise en œuvre du plan d’action de ladite politique. Le but de cette politique est d’instaurer un cadre propice et adéquat pour le développement et le fonctionnement d’une infrastructure nationale de la qualité convenable, pertinente et efficiente.

L’Organisation mondiale du commerce, en vertu de son accord relatif aux obstacles techniques au commerce et des mesures sanitaires et phytosanitaires, recommande aux États de se référer aux normes internationales pour élaborer leurs normes nationales, selon Mamadou Sangaré.

Qu’est-ce que la normalisation ?

L’ASN définit la normalisation comme l’élaboration des documents techniques consensuels appelés normes, qui établissent des critères de qualité, de sécurité, de performance ou d’interopérabilité pour les produits, services et processus.

Selon Mamadou Sangaré, la normalisation favorise l’harmonisation, la transparence, la compétitivité et la protection des consommateurs.

La norme définit des exigences et des caractéristiques applicables aux activités, aux produits, aux processus ou aux services, ajoute le chef de la division information et documentation de l’Association sénégalaise de normalisation.

La norme sert surtout à ‘’établir la compatibilité de produits et la sécurité des produits et des services, en facilitant ainsi les échanges commerciaux’’, a-t-il précisé.

M. Sangaré s’est réjoui, par ailleurs, du dynamisme de la normalisation au Sénégal. Selon lui, au moins 710 normes figurent dans le catalogue de l’ASN. Elles couvrent divers secteurs, dont l’agriculture, le bâtiment, les technologies de l’information et de la communication, la sécurité alimentaire et l’environnement.

Qu’est-ce qu’une certification ISO ?

Le directeur général de l’Association sénégalaise de normalisation, El Hadji Abdourahmane Ndoye, définit la certification ISO comme la reconnaissance délivrée par un organisme tiers pour attester qu’un système de management, un produit ou un service est conforme aux exigences d’une norme ISO.

Selon M. Ndoye, la certification donne de la crédibilité à l’organisation ou au produit certifié en démontrant qu’il répond aux attentes de la clientèle, ce qui facilite son accès au marché.

Les opportunités de la certification

La capacité de l’organisme ou du produit certifié à gérer les risques ou à répondre aux appels d’offres internationaux fait partie des avantages de la certification, selon Mamadou Sangaré.

La certification est-elle obligatoire ?

La certification est volontaire, sauf si une réglementation spécifique l’exige pour certains produits ou secteurs d’activité. Elle est souvent exigée par les partenaires commerciaux. Pour des raisons sécuritaires ou sanitaires, dans le domaine de la construction par exemple, ‘’l’État peut la rendre obligatoire’’, signale Mamadou Sangaré, précisant que la certification est quelquefois assortie de délais, lesquels peuvent être renouvelés.

La certification peut être retirée à l’organisme bénéficiaire en cas de non-conformité grave ou persistante avec la norme, a dit M. Sangaré, ajoutant que son coût peut s’élever à plusieurs millions de francs CFA. Ce coût peut dépendre de plusieurs facteurs, dont la taille de l’entreprise à certifier et la qualité de l’organisme certificateur, selon lui.

Comment lire les codes de la certification ?

Chaque norme ISO est identifiée par un numéro unique, un code, qui est attribué par l’Organisation internationale de normalisation, explique l’Association sénégalaise de normalisation.

Par exemple, ISO 9001 certifie la qualité, ISO 14001 l’environnement, ISO 45001 la santé et la sécurité au travail, ISO 22000 la sécurité des denrées alimentaires, ISO 27000 les technologies de l’information et de la communication.

NS ECOSTAND 021 certifie les jus et le nectar de fruit et NS 03-084 les produits dérivés du mil.

L’ASN insiste sur la nécessité de diversifier la participation des acteurs de la normalisation et d’intégrer les normes dans les politiques publiques et les pratiques des entreprises.

La délocalisation des services de l’Association sénégalaise de normalisation dans toutes les régions du Sénégal et la promotion de la culture de la qualité au niveau national font partie des défis à relever, selon Mamadou Sangaré.

aps

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