Dans le mutisme total depuis les élections législatives, la coalition « Sopi Sénégal » dirigée par le député Tafsir Thioye est sortie de sa réserve pour se prononcer sur l’actualité du pays. Une actualité dominée par les révélations du rapport de la Cour des comptes et les conséquences de celles-ci sur la note du Sénégal.

Face à la presse hier, Tafsir Thioye a indiqué que «le rapport a suscité beaucoup de polémiques et a causé beaucoup de tort à notre pays avec une dégradation de la qualité de sa signature, une dégradation de sa notation par mody’s et un discrédit aux yeux de l’opinion internationale.

Il a consacré une remise en cause d’acquis importants fruits d’un travail d’honnêtes citoyens patriotes au vrai sens du mot qui avaient réussi grâce à nos partenaires à améliorer sensiblement notre système de gestion des finances publiques.

Notre conviction est que cette situation pouvait être évitée en ce sens que c’est un exercice normal voulu par le code de transparence qui est une norme communautaire. Nous attendions mieux de la cour et une autre posture du gouvernement».

Et faisant le bilan des 10 mois que Bassirou Diomaye Diakhar Faye est à la tête du pays, le député considère que c’est loin d’être fameux : «Les perspectives ne sont pas encore rassurantes pour le reste de l’année et du mandat. Le taux de croissance en prévision optimiste sur la période 2024-2029 en moyenne ne dépasse pas 6,5%, l’encours de la dette avant la publication du rapport de la Cour des comptes est projeté pour 76% du PIB en 2029…

La solution semble être renvoyée aux Sénégalais à qui on demande de faire des sacrifices.

Les mesures annoncées en termes de suppression de subventions, de rebasing, voire de baisse de salaires, d’élargissement de l’assiette fiscale, qui viennent s’ajouter à l’érosion continue du pouvoir d’achat des populations, de hausse continue et vertigineuse des prix des denrées que le premier ministre semble ignorer, de hausse du taux de chômage et de perte d’emplois, de sous emploi et de précarité de l’emploi risquent d’aggraver la situation et de mettre les Sénégalais dans une situation extrêmement difficile».

L’échec de la relance de l’économie par l’agriculture, estime Tafsir Thioye, « devrait pousser à envisager d’autres voies et moyens tout en maintenant le soutien au monde rural. Les mesures d’austérité annoncées par le gouvernement risquent de faire plus mal et de plomber l’économie. Ils s’y ajoute le fait que les gouvernements précédents ne doivent pas faire plus que le régime actuel en termes de soutien aux Sénégalais ».

Aussi, souligne t-il, « la rationalisation de l’organisation de l’Etat ne doit pas se faire dans une optique budgétaire mais dans une optique de recherche d’efficacité, d’efficience de l’action publique dans un contexte de gestion axée sur les résultats. Les Sénégalais attendent des solutions qui ne les éprouvent pas davantage. C’est en ce sens que le gouvernement devra améliorer sa communication ».

Et à la place des mesures annoncées par les autorités, Tafsir Thioye et cie pensent qu’il faudra « poursuivre ou reprendre l’audit afin de mieux cerner la dette bancaire et les tirages sur les ressources externes. Sur ce plan, le travail de la cour devra être amélioré. Il faudra titriser l’essentiel de la dette bancaire et l’intégrer dans le stock de la dette à long terme dans le cadre d’une négociation sous l’arbitrage de la banque centrale.

Il faudra travailler à extirper l’état de la dette bancaire pour libérer l’espace au profit des entreprises qui souffrent d’une concurrence asphyxiante des états au niveau des banques et au niveau du marché financier sous régional ».

Concernant les arriérés de paiement, ils invitent le régime actuel à trouver « un moyen de les apurer le plus rapidement possible pour permettre aux entreprises de souffler, de relancer leurs activités et de payer les dettes auprès des créanciers ( fournisseurs et banques) ».

Par rapport à la relance de l’économie, II demandent à l’Etat de faire confiance au secteur privé et l’accompagner activement, soutenir les ménages, renforcer la commande publique, renforcer le FONGIP, mettre en place un fonds de bonification auprès des institutions de microfinance et le doter de moyens conséquents pour augmenter leur volume de financement et faire baisser les taux d’intérêts qui sont très élevés.

Concernant la gestion de la trésorerie de l’état et du besoin de financement,

« Il faudra engager tout de suite des réformes qui permettront une meilleure gestion des tensions de trésorerie, de la dette, des sur financements, des rattachements de crédits et des mécanismes de contrôle et d’audit interne ».

Actusen

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