Une précision d’emblée, ce n’est pas à l’ordre du jour. Quand bien même des voix se sont levées récemment pour « accuser » le gouvernement de préparer un Plan d’ajustement structurel. Qu’est-ce que c’est d’abord? Face à une dette insoutenable, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (Fmi) prennent les choses en main pour imposer un certain nombre de mesures au pays endetté.
L’objectif premier, selon un document de la Banque mondiale, est de rétablir les équilibres financiers. Ce qui passe, très souvent par l’ouverture de l’économie afin d’y attirer les capitaux. L’objectif est d’exporter plus et de dépenser moins, via deux séries de mesures.
Et deux mesures principales permettent d’y arriver.
Il y a, dans un premier temps, la suppression des subventions aux biens et services de première nécessité, réduction des budgets sociaux et de la masse salariale de la fonction publique.
Ensuite, il y a les mesures structurelles qui sont des réformes à plus long terme de l’économie, comme la libéralisation de l’économie via l’abandon du contrôle des mouvements de capitaux et la suppression du contrôle des changes, l’ouverture des marchés par la suppression des barrières douanières, privatisation des entreprises publiques.
Ici, les conséquences sont assez difficiles pour les populations.
Conçus pour les pays en développement, les plans d’ajustement structurel ont toujours fait l’objet de vives critiques. En effet, beaucoup y voyaient une façon pour les pays développés de mieux contrôler les économies mieux développées. Au Sénégal, les programmes d’ajustement structurel rappellent de vieux souvenirs.
Dès 1983, la situation économique était telle que des mesures urgentes étaient indispensables, d’après les institutions de Bretton Woods.
Il fallait diminuer l’effectif de la fonction publique, augmenter les prix des denrées de première nécessité, arrêter les subventions dans le secteur arachidier et libéraliser le secteur secondaire.
Premier effet : les prix des denrées de première nécessité augmentent de plus de 10 %. Hélas, ces restrictions n’auront pas eu les effets escomptés. La dette monte à 800 milliards de FCfa et représente presque 70 % du PIB, le service de la dette représente 50 % des recettes budgétaires, la dette extérieure augmente de 20 % par an. La crise s’installe.
Le monde universitaire est en grève. Les banques sénégalaises étouffent.
La France, principal bailleur étranger, annule une dette à 256 milliards FCfa. La crise s’aggrave. Le spectre de la dévaluation prend de l’ampleur. Un plan appelé Sakho-Loum est d’abord proposé comme alternative.
Mais ses exigences sont énormes, voire intenables.
Il fallait réduire les salaires des fonctionnaires de 15 %, prélever une journée de salaire par mois dans le privé, généraliser la Tva et supprimer les exonérations douanières. La pilule ne passe pas. La dévaluation du Franc Cfa arrivera.
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