Une trentaine de spécialistes en provenance d’une quinzaine de pays, principalement de l’Afrique subsaharienne, ont participé à un atelier de formation en bio-informatique (10 au 15 octobre) à l’Iressef. L’objectif de la rencontre, qui a pris fin vendredi, est de former les biologistes et autres professionnels pour faire bénéficier de cette spécialité à nos pays qui ont accusé du retard dans ce domaine.

A la suite du travail remarquable des instituts de recherche, qui a permis au pays de s’illustrer dans la gestion de la crise du Covid-19, notamment à travers le séquençage et la détection des variants, l’Iressef et ses partenaires veulent aller encore plus loin afin de mieux cerner les contours du Sars-Cov 2, ainsi que d’autres virus et bactéries. «C’est dans le cadre de cette implication et en collaboration avec les partenaires du Creid (Réseau de centres de recherche sur les maladies infectieuses émergentes) au niveau national (Cigass et Institut Pasteur de Dakar), et international que nous avons identifié le besoin de former les biologistes, et bien d’autres profils en bio-informatique pour mieux analyser les séquences de Sars-Cov 2 qui sont générées, mais aussi utiliser ces connaissances dans notre domaine comme l’entomologie, les bactéries, les virus émergents et ré-émergents, etc.», a expliqué vendredi, le président de l’Iressef, Pr Souleymane Mboup, lors de la cérémonie de clôture de l’atelier de formation en bio-informatique qui s’est tenu entre le 10 et le 15 octobre dans les locaux de l’institut à Diamniadio.

Une trentaine de participants en provenance de 13 pays d’Afrique subsaharienne, du Cambodge, du Pakistan, du Brésil et des Etats-Unis, ont pris part à l’atelier qui se veut, selon ses initiateurs, le début d’un nouveau processus. «Cette formation permet aux participants d’acquérir des connaissances dans des domaines-clés du séquençage tels que la synthèse et l’amplification de l’Adn complémentaire, la quantification et la normalisation de l’Adn, la préparation de librairies et aussi le séquençage du Sars-Cov 2 à l’aide de la technologie Oxford Nanopore», a insisté Pr Mboup. «Et la bio-informatique se familiarise avec les outils qui permettent de faire l’assemblage et la concaténation, avant de les soumettre à des bases de données pour la classification des variants et la soumission des séquences sur des sites de partage d’informations de séquences génomiques GIsaid et Sra», a-t-il poursuivi.

«Mon souhait profond est que les connaissances acquises durant cette formation soient effectivement utilisées par les différents participants dans leurs pays respectifs, que cette opportunité soit l’occasion de nouer de fortes collaborations au niveau des participants et de leurs institutions respectives et surtout que cette formation en bio-informatique soit organisée régulièrement pour pouvoir combler le gap en besoin de bio-informaticiens», préconise encore le président de l’Iressef.

«Il faut noter que ce besoin de formation en bio-informatique est réel en Afrique, surtout en Afrique subsaharienne», a dit Pr Mboup rappelant, pour conforter ce fait, que la région a généré pour le Covid-19, juste 1% de séquences du total mondial. Amadou Makhtar Dièye, directeur des Laboratoires au ministère de la Santé, a affiché sa fierté quant à l’issue de l’atelier qui va permettre de faire des pas supplémentaires dans le domaine. «Dans nos pays, nous sommes très avancés probablement dans la source génomique, mais pour la bio-informatique, il y a quelques insuffisances.

Cette formation contribue à combler le gap par rapport à l’exploitation des données de la recherche», a-t-il insisté, assurant d’un relèvement de la qualité, à travers cet atelier, du processus allant du prélèvement en laboratoire jusqu’aux notes techniques destinées aux autorités. «Le ministère restera attentif aux recommandations issues de cet atelier», a-t-il assuré. Avec l’Iressef, Pasteur et Cigass, le Sénégal est le seul pays à compter trois centres de recherche au sein du Creid qui en est à 10.

lequotidien.

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